Feuilles de matches

Forts d'une série de trois victoires consécutives - dont deux à l'extérieur - les Rennais pouvaient prétendre réaliser la passe de quatre à Troyes, dimanche soir. Laszlo Bölöni décidait de démarrer dans un 5-1-3-1, Barbosa évoluant au poste de latéral droit afin de pallier les blessures des uns ou la suspension des autres, Utaka étant aligné en pointe alors que Frei prenait place sur le banc. Plutôt timorés en attaque en début de rencontre, c'est sur coup de pied arrêté que les « Rouge et Noir » allaient ouvrir le score : Monterrubio trompait tout le monde en servant Gourcuff en retrait, qui plaçait une « mine » juste sous la barre de Le Crom (16ème). La réaction troyenne ne se faisait pas attendre, dix minutes plus tard, Jaziri reprenait au premier poteau le centre de Drouin et permettait à son équipe d'égaliser d'une frappe croisée. La domination était troyenne, mais Alex Frei devait s'arracher les cheveux sur le banc en voyant Utaka (34ème, 44ème, 72ème, 87ème) et Briand (60ème, 85ème) rater le cadre à plusieurs reprises. En fin de rencontre, Tourenne reprenait un tir de Nadé repoussé par Pouplin, et donnait ainsi la victoire à son équipe (79ème). L'addition aurait pu être plus lourde quand Grax, d'une frappe puissante des 25 mètres, trouvait la barre (92ème)...

Laszlo Bölöni et ses joueurs ont apparemment fait plaisir à leurs supporters, ce soir. 24 079 personnes ont assisté à la rencontre et vu le Stade Rennais s'imposer facilement au Parc des Sports de la Route de Lorient sur le score de 2 buts à 1. Même si le score n'est pas très élevé, ce sont les hommes de Bölöni qui ont dominé toute la rencontre, et se sont procurés énormément d'occasions sans mettre la balle au fond des filets. Ce qui faisait la force de Rennes à l'extérieur lors des deux derniers matches, la réussite, leur a donc fait défaut ce soir. Alexander Frei et John Utaka ont tout de même marqué, même s'ils ont dû « vendanger » pas mal d'occasions. Hervé Tum et ses camarades n'ont pas baissé les bras et ont trouvé les ressources pour aller inscrire un but à la 90ème. C'était un « match piège » qui attendait les Rennais ce soir, car on aurait pu penser que le FC Metz, bon dernier du classement avec seulement 4 points pris en 12 rencontres avant le match de ce soir, aurait pu créer la surprise et trouver les forces pour grappiller quelques points aux clubs qui le précède. Mais les coéquipiers d'Olivier Monterrubio ne sont pas tombés dans le panneau et ont su maîtriser leur sujet.

Les hommes de Laszlo Bölöni se sont imposés hier soir en Corse et ramènent donc 3 points qui les font grimper de 5 places au classement. Comme on ne change pas une équipe - ou du moins une méthode - qui marche, l'entraîneur roumain a choisi d'aligner une formation très défensive, comme à Monaco, Strasbourg et Lens. Cela a de nouveau payé puisque le bloc rennais a tenu, dans sa composition classique en 4-5-1. Simon Pouplin était toujours titulaire dans les buts, suppléant Isaksson, blessé à la cuisse. Les meilleures occasions rennaises étaient sur contre, mais les « Rouge et Noir » ont également eu quelques bonnes phases de jeu, comme contre Stuttgart. L'unique but de la rencontre est intervenu grâce à une inattention des défenseurs ajacciens qui ont laissé filer un long dégagement... intercepté par Alex Frei qui rôdait, comme à son habitude, derrière la défense adverse et fusillait Porato. Un but qui fait du bien à l'attaquant suisse, en panne d'efficacité en championnat depuis la 4ème journée...

On jouait depuis à peine plus de dix minutes quand Källström, touché, était obligé de céder sa place à Etienne Didot. Déjà privés avant ce match de Jeunechamp, Barbosa, Ouaddou, Perrier-Doumbé (blessés), Utaka (grippé) et Frei (suspendu), les « Rouge et Noir » devaient jouer la grande partie de la rencontre sans leur meneur suédois. A la demi-heure de jeu, c'est justement celui qui été chargé de remplacer Frei à la pointe de l'attaque qui s'illustra. Jimmy Briand profita de la mauvaise sortie de Cassard pour le lober et donner l'avantage aux stadistes (30ème 0 - 1). Solides, la défense rennaise parvenait à faire face aux assauts strasbourgeois et les Bretons revenaient aux vestiaires avec l'avantage d'un but. En seconde mi-temps, à l'heure de jeu, Laszlo Bölöni dut se demander ce qu'il avait fait pour mériter une telle accumulation. Suite à un dégagement, Isaksson ressentit une douleur derrière la cuisse droite. Simon Pouplin, qui faisait son retour dans le groupe après quelques matches en CFA, entrait donc fêtant ainsi ses premières minutes en Ligue 1 cette saison. Les Alsaciens ne se montraient guère dangereux pour une équipe rennaise diminuée mais bien en place. Certes, cette victoire permet de voir l'avenir proche plus sereinement (les Rennais sont 13ème, cinq points devant le premier relégable, et à trois du 5ème), mais la cascade de blessures avant le match tant attendu face à Stuttgart devrait bouleverser les plans de Bölöni qui va devoir composer avec ces jeunes pousses.

Après s'être qualifié pour la phase de poules de la Coupe UEFA, un autre match européen attendait ce soir le Stade Rennais, qui recevait le quadruple champion de France en titre, l'Olympique Lyonnais. Si les « Rouge et Noir » dominaient l'entame de match et ouvraient le score dès la 11ème minute d'une superbe de frappe de Kim Källström, la suite allait être plus délicate pour les Stadistes qui, à jouer trop bas, se procurèrent quelques frayeurs. Dès le retour des vestiaires, Juninho, laissé libre de tout mouvement par les défenseurs rennais, lobait un Isaksson trop avancé (53ème). Le même Juninho voyait son coup-franc repoussé des poings par le portier suédois, mais directement... sur Tiago (73ème). Les rentrées successives de M'Vuemba, M'Bia et Briand n'y changèrent rien, et si Rennes parvenait à égaliser, le but de Monterrubio était signalé hors-jeu, alors que celui-ci recevait le ballon d'un Lyonnais.Wiltord, profitant d'une mésentente de la défense rennaise, enfonça le clou en fin de match (89ème). Avec 11 points, le Stade Rennais occupe désormais la 16ème place du classement et a pu ce soir mesurer la différence de classe qui le sépare de l'ogre lyonnais, leader incontestable et incontesté de la Ligue 1, avec 24 points.

En déplacement à Lens avec l'objectif de prendre un point, les Rennais sont repartis avec ce qu'ils étaient venus chercher. Au cours d'une partie qui se résume à un match d'attaque - défense, les « Rouge et Noir » ont été largement dominés, ont subi, pour finalement résister aux assauts lensois, notamment grâce à une très bonne prestation du portier stadiste, Andreas Isaksson. Si les Rennais ont pris quatre points lors de leurs deux derniers déplacements, on peut toutefois s'interroger sur les limites de cette tactique ultra-défensive, celle-ci ayant jouée de mauvais tours par le passé...

Si les Rennais sont toujours invaincus depuis quatre rencontres, ils n'ont pas réussi à remporter leur troisième match consécutif. Assommés d'entrée de jeu par un penalty de Smicer (4ème), les « Rouge et Noir » sont peu à peu revenus dans la partie, dominant assez largement la dernière demi-heure de la première mi-temps. Revenus par deux fois au score, les Stadistes ont accroché le match nul face à une formation bordelaise spécialiste en la matière.

En s'imposant à Monaco sur le score de 2 à 0 avec une équipe ultra-défensive (Perrier-Doumbé, Edman, Jeunechamp, Ouaddou et Faty étaient titulaires) et renforcée de jeunes (Briand et Gourcuff) et en laissant Frei, Monterrubio ou encore Hadji sur le banc, Laszlo Bölöni vient incontestablement de réussir le pari qu'il avait osé. Certes, Monaco n'est pas au mieux. Certes, Rennes a bénéficié de deux expulsions monégasques. Mais, en n'encaissant aucun but et en s'imposant à l'extérieur, le Stade Rennais vient de réaliser deux « premières » dans sa saison. Un résultat qui vient confirmer le net regain de forme que les « Rouge et Noir » avaient laissé entrevoir lors de leurs deux dernières prestations, à domicile face à Auxerre puis contre Osasuna (3-1).

Les 21 365 spectateurs ne retiendront de ce match que la deuxième mi-temps, bien plus passionnante que les 45 premières minutes. Au retour des vestiaires, les Rennais se montraient rapidement dangereux, mais Utaka perdait son duel face à Cool. Sur le corner, Hadji, parfaitement servi par Monterrubio, propulsait le ballon d'une tête puissante au fond des filets (47ème). Dix minutes, plus tard, Källström profitait d'une mésentente dans la défense bourguignonne pour lui chiper le ballon. L'international suédois décalait astucieusement « Rubio » qui, d'un bel extérieur du pied gauche, permettait aux « Rouge et Noir » d'accroître leur avance (57ème). S'en suivait un léger relâchement chez les hommes de Bölöni, traduit par quelques offensives auxerroises. Dont une qui fit mouche, Diaby trouvant un angle impeccable pour ajuster une frappe sèche dans le petit filet d'Isaksson (68ème). Pas le temps de douter chez les stadistes puisque qu'à la 73ème minute, Hadji s'offrait un doublé en reprenant un ballon repoussé par Cool. En fin de match, Utaka était tout proche d'offrir un quatrième but aux supporters rennais, c'était sans compter le réflexe du portier icaunais qui éloignait le danger d'un bel arrêt du pied. A nouveau trois buts pour les Bretons à la maison, comme face à Marseille, mais avec cette fois une défense plus sereine...

Après les « Galactiques » du Real Madrid, voici les « Pathétiques » du Stade Rennais. Dépassés. Bafoués. Humiliés. Bölöni prévoyait l'enfer, il ne s'est pas trompé. Face à une équipe de Nancy qui ne comptait pas le moindre point après quatre journées de championnat, les Rennais viennent de prendre une véritable leçon de football, encaissant la bagatelle de 6 buts. Les Lorrains n'en avaient inscrit qu'un seul en quatre matches. Le calvaire démarrait dès la 15ème minute quand Kroupi ouvrait le score. L'ancien rennais rajoutera deux buts, aux 30ème et 72ème minutes. Rochat, contre son camp (35ème), Diakhaté (47ème) et Puygrenier (84ème) étaient de la partie. Nancy, 6. Rennes, 0. Maintenant, il faut tourner la page. Chercher des solutions. Et, pourquoi pas, recruter avant la fin du mercato. Les « Rouge et Noir » vont pouvoir bénéficier de deux semaines de pause pour réfléchir, avant d'enchaîner une série de 7 matches en trois semaines. Pour le meilleur... ou pour le pire.