Quinze jours pour apporter des solutions
Dans un match médiocre sentant mauvais le bas de tableau, Rennes s'est incliné, incapable de faire la décision face à une équipe sedanaise pas plus excitante. Finalement, seul un coup de sifflet généreux aura sauvé les 9 863 spectateurs d'un 0-0 pathétique.
Elle paraît loin la saison quand Rennes était l’équipe la plus spectaculaire de Ligue 1, buts marqués et encaissés confondus. Avec un quator défensif rigide et une attaque aussi surprenante qu’un titre de champion de France pour Lyon, les matches des “Rouge et Noir” risquent d’ennuyer. Alors quand en plus l’équipe rencontrée est crispée par sa place de relégable et n’a pas les atouts offensifs pour inquiéter l’arrière garde rennaise, cela donne un mauvais match.
Du côté de Sedan, on devrait ressortir les poncifs tels que “seule la victoire et belle” ou “l’important c’est les trois points”. Un classique pour ne retenir que le résultat d’une rencontre de faible niveau.
Au Stade Rennais, le récurrent manque d’efficacité du début de saison laisse place à un problème plus inquiétant : l’animation offensive.
Après le match face à Saint-Etienne samedi dernier (0-0), Stade Rennais Online titrait que Rennes devait apprendre à surprendre. Reste encore à savoir comment s’y prendre. Menés au score, les Rennais ont dû faire face à une équipe dont la principale mission était de préserver le score. A défaut de pouvoir jouer avec la vitesse d’un Utaka, en manque d’espaces, les joueurs de Pierre Dréossi étaient condamnés à créer le danger sur des attaques placées. Difficile quand il n’y a pas de mouvement. Peut-être attend-on trop d’un exploit individuel. Hadji et Utaka sont capables dans une série de dribbles de créer le danger mais est-ce suffisant pour espérer quelque chose offensivement ? Trop souvent, le jeu rennais s’est résumé à un : “ bon, Youssouf et John, tenez, voici le ballon, on a prévenu les Sedanais que vous essayeriez de les dribbler chacun votre tour, bonne chance à vous ”. Conséquences, peu d’occasions d’ouvrir le score, les attaquants rennais butant sur les défenseurs adverses. Et ce n’est pas John Utaka, très présent sur tout le front de l’attaque mais maladroit devant le but qui saura concrétiser les rares opportunités. Le constat peut paraître caricatural mais il n’y a pas l’ombre d’un fond de jeu. S’en remettre à certaines individualités est une stratégie trop aléatoire. Comme il est de coutume de dire : le salut passe par le jeu. Et le jeu passe par davantage de mobilité ! Marveaux a une nouvelle fois fait preuve d’une rentrée intéressante. Hyper actif, le jeune breton a mis un peu de folie dans un jeu trop stéréotypé.
La solution pourrait venir d’un changement tactique. Longtemps, Rennes a pu jouer avec un numéro dix, en la personne de Källström. Pas remplacé depuis, il n’est pas impensable que Pierre Dréossi retente un 4-4-2 qui avait d’abord plutôt bien réussi en seconde mi-temps face à Lille puis tout au long du match face à Monaco. L’apport d’un nouvel attaquant pourrait soulager Utaka dont on attend qu’il sorte un exploit à chaque match. Des hypothèses sur lesquelles les entraîneurs rennais se pencheront peut-être au cours des quinze prochains jours avant une nouvelle journée de Ligue 1.
Une chose est sûre, Rennes n’a que six points en huit rencontres et les deux matches consécutifs Route de Lorient (Auxerre puis Nice) apparaissent déjà comme deux rendez-vous cruciaux. Pour prendre des points mais aussi pour reconquérir des supporters rennais en plein doute sur les capacités de leur équipe.
« On est dans la merde » résumait Olivier Sorlin à l’issue de la rencontre. Quand on vous disait que ce match face à Sedan sentait mauvais le bas de tableau...