Frédéric Antonetti : « un nouveau cycle démarre »

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Les Bleus : « un avant et un après Coupe du Monde 2010 »

Interrogé sur l’échec français dans ce Mondial en Afrique du Sud, Frédéric Antonetti a tout d’abord indiqué qu’il n’était « pas très fier » en observant le triste spectacle offert par les joueurs français : « le football est terni, c’est très grave ce qui s’est passé ». L’entraîneur corse met en cause le calendrier : « on demande trop aux joueurs. On ne peut pas faire onze mois de compétition et une Coupe du monde après. Il n’y a pas de beaux matchs en fin de Coupe du Monde. Les joueurs sont épuisés physiquement et psychologiquement, ils ont fait 60 matchs… » Il propose par ailleurs de déplacer les dates de la compétition : « la Coupe du monde en septembre, ce n’est pas du tout la même qu’au mois de juin. Il faut une certaine fraicheur. »
L’analyse de l’entraîneur rennais est cinglante : « On est tous responsables. Cela va laisser beaucoup de traces et pour longtemps. Il y aura un avant, et un après Coupe du Monde 2010 ». « On s’est laissés endormir depuis 2000. » « Il faut se remettre en question », comme « après la gifle de 1993, où des efforts ont été faits ». « Il faut responsabiliser les gens », conclut le Corse.

La fin de saison dernière

Invité à revenir sur la fin de saison dernière - plus que décevante - du Stade Rennais, Antonetti explique qu’il ne compte pas « évacuer » mais « passer à autre chose » : « il faut se servir de ce qui a marché et de ce qui n’a pas marché. Il faut tirer des enseignements de cette fin de saison qui a gâché notre saison ».
« L’analyse ne doit pas s’arrêter à +on perd, on gagne+, ajoute l’entraîneur rennais. C’est trop facile, il faut aller un peu plus loin. Les gens étaient déçus. J’étais le premier déçu car je pense qu’on avait l’effectif pour faire mieux. Il faut se demander pourquoi. Je pense qu’il y a des tas de choses qui sont venus se greffer sur notre saison. Ça n’a pas tourné pour nous, j’espère que cette année, ce sera le cas ».
Néanmoins, Frédéric Antonetti assure qu’il s’est « régalé » : « j’ai pris beaucoup de plaisir avec le groupe. Ce qui a gâché la saison, c’est que l’on a mal pris les cinq ou six tournants. Il y avait cinq ou six équipes supérieures à nous. On aurait du être juste derrière. »

La préparation

« C’est une rentrée des classes, sauf qu’on n’a pas notre effectif au complet. Pierre Dréossi a bien travaillé. Dans le courant de la semaine prochaine, on sera très proches d’avoir un effectif au complet. »

Le recrutement

Durant ce marché des transferts, le Stade Rennais a concentré son recrutement sur des joueurs provenant du championnat de France. Frédéric Antonetti s’explique : « on s’aperçoit que quand on prend des joueurs à l’étranger, il faut parfois un an [d’adaptation]. Cette année, notre recrutement a été fait sur la saison. »

« On prépare le futur, tout en assurant le présent. Pour le futur, ce sont des jeunes joueurs, qui reviennent de prêt, ou qui sont recrutés ». Dans le même temps, le Stade Rennais recrute des joueurs « qui sont là pour jouer tout de suite », précise le coach.
« L’année dernière, on manquait d’impact ». Le club a donc axé le recrutement sur des joueurs athlétiques, « avec ses moyens ».
Chaque joueur recruté « va amener quelque chose à l’effectif, ajoute le Corse.
On réduit énormément l’effectif, on réduit la masse salariale (d’à peu près 25%), et on prépare l’avenir en essayant de ne pas s’affaiblir, en essayant d’avoir une équipe compétitive. »

En début de saison dernière, « on était beaucoup trop », confie Antonetti. « Ça créé des tensions : tout le monde veut jouer et tout le monde ne peut pas jouer…
On a aussi voulu laisser la place aux jeunes pour qu’ils puissent s’exprimer. Ça n’est pas la peine d’avoir un bon centre de formation si on ne leur donne pas leur chance. »

Interrogé par Cédric Guillou sur le transfert de Victor Hugo Montaño, Frédéric Antonetti a confirmé son intérêt pour le Montpellierain : « il est capable de jouer à droite et dans l’axe. On a besoin de ce style de joueur. Il a la force athlétique. Il a fait deux bonnes saisons. Il peut être le successeur de Briand ».

« Le bien vivre ensemble »

« On a des acquis », assure Frédéric Antonetti.
« Jusqu’à la trentième journée, on était bien. Ensuite, les résultats ont fait que cela s’est détérioré. On se créé beaucoup d’occasions et on n’en concède pas tant que ça. Il faut continuer dans cette voie là, mais être plus efficaces. Je pense qu’on a manqué d’efficacité offensivement et défensivement. »
« Il y a du travail. Il n’y a pas une révolution non plus, mais il y a un nouveau cycle qui démarre. Il faut un peu de patience, on a une équipe compétitive pour avoir des résultats. »

« Il faut mettre les atouts de notre côté. Il faut que tout le monde soit content d’être ici, content d’être au Stade Rennais. » Frédéric Antonetti ne cache pas que « ce n’était pas le cas l’année dernière ». « On y tient avec Pierre, pour que l’on puisse donner le meilleur de nous-même. »

Le mot d’ordre est clair pour son effectif : « le bien vivre ensemble ». « Il faut aussi du travail, et donner du plaisir aux gens. »

Un message aux supporters

« L’année dernière, il y avait des bâches autour du terrain d’entraînement. J’ai souvent entendu des plaintes de gens qui nous disaient +vous êtes trop loin+. J’ai écouté les supporters. J’ai demandé à Pierre si l’on pouvait ouvrir l’accès de l’autre côté du terrain », pour que les gens puissent assister à l’entraînement de plus près.
« Pour les mises au vert, nous irons Route de Lorient. L’an dernier, quasiment tous nos entraînements étaient ouverts, mais nous étions parfois un peu loin, quand les entraînements avaient lieu de l’autre côté (NDLR : à l’opposé de l’espace ouvert au public). Nous avons donc ouvert l’accès. Je fais passer le message aux supporters. »