Bangoura : « Je suis dégoûté de quitter le Stade rennais »

Le Mensuel : Après le départ d’Asamoah Gyan, le vôtre a été la surprise du chef de cette fin de mercato. Vous voilà désormais en partance pour Dubaï. Un choix étonnant...

Ismaël Bangoura : Beaucoup de gens comptaient sur moi : club, joueurs, supporters, famille… Je suis dégoûté de quitter le Stade rennais. Finalement, j’ai eu trop de soucis pour y rester. J’ai eu peu de temps de jeu… Est-ce de ma faute ? Celle de quelqu’un d’autre ? Tout cela est derrière moi. Une nouvelle vie commence désormais.

Cette saison devait être celle de la revanche après un premier exercice en demi-teinte. Finalement, vous avez décidé de quitter le Stade rennais...

Je l’avais promis à tout le monde. Pour une fois, j’avais même fait l’intégralité de la préparation. J’étais gonflé à bloc. Bien dans ma tête. J’ai d’ailleurs très bien débuté la saison : deux matchs, deux buts. Jusqu’au troisième match contre Saint-Etienne où il y a cet accrochage avec Frédéric Antonetti...

Que s’est-il passé ?

Je ne veux pas revenir dessus. Lorsqu’on est joueur, on paie cash la moindre erreur. J’ai demandé pardon. Ce que j’ai fait ce jour-là ne reflète pas ce que je suis. Ce n’est pas l’image que je veux laisser. Je me suis d’ailleurs expliqué avec le coach, les yeux dans les yeux, dans son bureau. Il m’a pardonné et m’a demandé de recommencer à penser football.

Pourquoi le "vrai" Bangoura, capable de marquer but sur but, n’a pas explosé à Rennes ?

Je n’ai pas fait une mauvaise saison. Sept buts, ce n’est pas si nul. Certes, lors de mon arrivée, je visais le titre de meilleur buteur…

A Rennes, vous avez évolué sur le côté droit. Pourtant, c’est en pointe que vous aviez été prolifique au Mans ou à Kiev. Frédéric Antonetti vous a-t-il utilisé au mieux ?

Le coach avait été très clair à mon arrivée : il me donnait sa confiance pour évoluer sur le côté droit. Cependant, j’ai toujours préféré évoluer en pointe. C’est mon poste. En août, Asamoah Gyan sur le départ et Montano suspendu, je voulais lui prouver qu’il pouvait me faire confiance dans l’axe…

Malgré deux buts en deux matchs, Frédéric Antonetti a continué à vous placer en concurrence avec Brahimi et Ekoko. Avez-vous eu du mal à l’accepter ?

La concurrence ne me dérange pas. Si tu es le meilleur, tu joues. Dans le foot, il faut cependant avoir la confiance de l’entraîneur pour s’épanouir… Voilà pourquoi je pars. A Dubaï, je serai en confiance. J’ai besoin de jouer. Je ne pouvais pas rester des années à patienter sur le banc du Stade rennais.

Un transfert vers Dubaï rime toujours avec gros sous. Est-ce la raison de votre départ ?

Tout ceux qui me connaissent savent que ce n’est pas le cas. Là-bas, il y a évidemment plus d’argent. Moi, je veux juste jouer. Evoluer pendant 90 minutes en toute confiance.

Pour mieux revenir en Europe à l’avenir ?

Bien sûr. Dans un ou deux ans. Dans le foot, tout peut aller vite. Certes, le niveau est plus faible à Dubaï. Les gens pensent ce qu’ils veulent, mais je vais tout faire pour revenir. Les Emirats arabes sont une expérience de plus.

Avec votre départ et celui d’Asamoah Gyan, l’attaque rennaise semble pâlichonne. Qu’en pense le « grand frère » que vous avez été pour de nombreux jeunes du club ?

Même sans nous, je pense que l’équipe a le potentiel pour figurer parmi les cinq premières du championnat. Brahimi a déjà la confiance du coach. Marveaux va revenir de blessure. Kembo peut tenir le côté. Dès samedi contre Sochaux, je regarderai le résultat du Stade rennais avec beaucoup d’intérêt. Mon expérience à Rennes a été géniale. D’ailleurs, je veux remercier tout le monde ici (les larmes aux yeux).

Même Frédéric Antonetti ?

C’est un coach. J’ai beaucoup de respect pour lui. C’était mon maître, je n’avais rien à dire.

Benjamin Keltz - Le Mensuel de Rennes

Crédit photo : www.rennes.lemensuel.com