Scores Rennes en direct
20 avril 2011 | à 23h51

Un œil dans le rétro : Shabani Nonda

En marge de la rencontre opposant le Stade rennais à Monaco, pour le compte de la 32e journée du championnat de France de Ligue 1, Stade Rennais Online vous propose de revisiter la carrière d’une personnalité commune à l’histoire des deux clubs, en l’occurrence celle de Shabani Nonda.

Un œil dans le rétro : Shabani Nonda

Depuis Stéphane Guivarc’h, meilleur artilleur du championnat de France 1996-1997 avec 22 buts, le Stade rennais est orphelin sur le front de l’attaque. À l’aube de la saison 1998-1999, la cellule de recrutement stadiste se met alors à la recherche de la perle rare, et fait signer Shabani Nonda pour quatre ans, en provenance du FC Zurich (Suisse). Le Burundais est le plus gros transfert breton du mercato estival. Acheté pour 20 millions de francs (environ 3 millions d’euros), le joueur africain se révèle rapidement comme l’atout offensif numéro 1 du Stade Rennais FC.

La perle burundaise

Par l’intermédiaire d’un recrutement de qualité effectué lors de l’été 1998, Rennes a de nouvelles ambitions, juste avant de démarrer une nouvelle saison au sein de l’élite hexagonale. Toute la Bretagne sportive, via le Stade rennais et grâce à son mécène des Champs-Géraux - alias François Pinault - souhaite entamer sa marche "en avant" (Guingamp ayant été relégué en D2, quelques semaines plus tôt...). Mais le chemin sera long, très long et probablement semé d’innombrables embûches. Pourtant, Rennes s’est lancé plusieurs paris. Mot inévitable d’ailleurs lorsque l’on scrute de plus près l’effectif du club de la capitale bretonne, version 1998-1999. On y trouve le revanchard Christophe Revault, qui tente de se relancer après un échec au PSG, quelques jeunes en quête de reconnaissance en Ligue 1, comme David Sommeil ou Cédric Bardon, ou encore le jeune Édouard Cissé, prêté par le PSG, et qui débute tout juste sa carrière pro.

De son côté, Shabani Nonda inscrit rapidement son premier but sous la tunique rouge et noire grâce à un magnifique service du jeune prodige Fabrice Fernandes, lors de la troisième journée de championnat, le 22 août 1998 face au Havre. Le Burundais n’aura pas attendu longtemps pour débloquer son compteur buts. En seulement quelques semaines passées sur les bords de la Vilaine, Nonda commence déjà à trouver son rythme de croisière. Il récidive ainsi face à Bastia lors de la sixième journée, au détour d’une très belle victoire stadiste sur le score de 2 buts à 0. Ce soir-là, Shabani place un tir terrible sous la barre transversale d’Éric Durand, le portier corse, qui impuissant ne peut que constater les dégâts face à une frappe si pure.
À cette époque, les prestations du Burundais ravissent déjà les exigeants supporters stadistes, très élogieux envers leur nouvel attaquant. La carrière rennaise de Shabani Nonda est définitivement lancée au soir d’une importante victoire face à l’AS Monaco, armada pourtant emmenée par les tout nouveaux champions du monde français, Thierry Henry et David Trezeguet. Le Burundais donne un avantage de deux buts à son équipe et enflamme le stade de la route de Lorient. Le SRFC l’emporte 2 buts à 1 et rend une magnifique copie. Après huit journées de championnat, Rennes se positionne à la troisième place de première division et s’affirme comme la surprise du début de saison. D’un point de vue individuel, Shabani est décidément une bonne pioche.

En effet, Shabani Nonda est le coup fumant de l’intersaison stadiste. Il est à l’image de l’équipe entrainée par Paul Le Guen : jeune, talentueux, ambitieux, mais gros travailleur et désireux de s’améliorer. Il est collectif, mais doit encore progresser dans le jeu avec ses coéquipiers. Grâce à une entrée en matière des plus réussies, il justifie rapidement l’investissement des dirigeants stadistes. En faisant signer l’attaquant burundais, le SRFC a déniché l’oiseau rare.
Meilleur buteur du dernier championnat suisse avec 24 buts en trente-quatre rencontres disputées, il intéressait pourtant d’autres clubs européens, bien plus cotés et bien plus fortunés. Mais c’est parce que le Servette de Genève était une filiale du Paris Saint-Germain à l’époque, que Jean-Michel Moutier - ancien du PSG passé au recrutement rennais - gardait toujours un œil sur ce championnat et avait rapidement repéré le jeune joueur burundais.
Après s’être bien renseigné par le biais de cassettes et de différents témoignages, dont celui de Gilbert Gress (alors entraîneur de Neuchâtel), Rennes avait saisi l’occasion et ne le regrettera pas. Paul Le Guen sait qu’il tient la perle rare, le joueur capable de changer la physionomie d’une rencontre. « S’il continue avec cette application, il a tout pour devenir un nouveau Weah et on aura bien du mal à le garder à Rennes, il risque de finir à la Juve... », pronostiquait déjà le Breton de Pencran.

L’attaquant du Burundi impressionne l’ensemble des observateurs. À sa puissance physique tellement incroyable, il ajoute une finesse et une précision de jeu diabolique qui sont régulièrement à l’origine de ses réalisations. Lors de la dixième journée de championnat, Rennes l’emporte face à Lorient sur le score de 1 but à 0, et Shabani en profite pour inscrire son quatrième but de la saison. Sur le rectangle vert, "Chris" comme il est dorénavant surnommé par l’ensemble de ses coéquipiers, se montre très accessible et sublime ses partenaires. C’est le joueur qu’il manquait au Stade rennais.
Après un nouveau but face à Sochaux, Nonda récidive à Félix-Bollaert contre le RC Lens, où il réalise un véritable chef-d’œuvre. Décalé par Patrick Weiser sur le côté gauche, le Burundais évite deux adversaires avant d’expédier une frappe très pure dans la lucarne de Guillaume Warmuz. Un véritable bijou de la part de Nonda qui porte par la même occasion son compteur personnel à six réalisations. Pourtant, Rennes s’incline finalement 3 buts à 1 dans le Pas-de-Calais, et essuie un coup d’arrêt. Auteur de deux nouveaux buts à Paris et face à Nantes, Shabani totalise huit réalisations à mi-championnat. Un bon score pour le Burundais qui s’est rapidement adapté à la Division 1. En l’espace d’une demie-saison, le natif de Bujumbura fait déjà unanimité.

La nouvelle coqueluche

Par le biais d’une victoire face à Montpellier (3-2) à la mi-décembre 1998, Shabani Christophe Nonda (son vrai nom)... devient définitivement la coqueluche de tout un stade. À quelques minutes de la mi-temps et alors que le Stade rennais mène sur la plus petite des marges, grâce à la neuvième réalisation de l’attaquant, le kop des gradins Vilaine - qui vivent leur avant-dernière rencontre avant d’être confiés aux démolisseurs à la mi-janvier 1999 - reprend alors un nouveau et tonique chant à la gloire de l’attaquant africain : « Sha, Sha, Sha, Shabani Nonda ! ».
Une chose est certaine, "Chris" est sur le point de se faire un nom, et à vitesse grand V ! Grâce à l’exceptionnel point d’ancrage qu’est Shabani, le secteur offensif stadiste joue la contre-attaque à merveille. Au côté de Cédric Bardon (en concurrence toute la saison avec Nicolas Goussé), il forme un duo d’attaque des plus efficaces. Dans la foulée de sa très belle première partie de saison, Shabani frappe encore une fois lors d’une rencontre comptant pour les trente-deuxièmes de finale de la Coupe de France face à Coulaines (CFA2), puis encore à Bastia (0-1) la semaine suivante en championnat. Alors en pleine bourre, il trouve de nouveau le chemin des filets face à Troyes, lors d’un match disputé dans le cadre des huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue (victoire 4-0, comme face à Coulaines quelques semaines plus tôt). Le Burundais détonne, on ne l’arrête décidément plus. Quelques jours plus tard, Nonda signe son onzième but en Division 1, d’un rush solitaire au stade du Moustoir à Lorient (1-1).
À trois journées de la fin de la saison, Rennes est toujours en course pour la Ligue des champions. Le club breton termine finalement à une très belle cinquième place, après avoir essuyé deux revers à l’extérieur, tout d’abord à Nantes, puis lors de la dernière journée à Auxerre. La saison stadiste a été remarquable, mais laisse quelques regrets derrière elle. Le SRFC jouera la Coupe Intertoto. Sur le plan personnel, Shabani Nonda inscrit finalement quinze buts en championnat et est déjà courtisé par les plus grands clubs européens. Il aura souvent su faire la différence face aux défenses très regroupées de l’hexagone, grâce à ses multiples facettes et sa polyvalence. Il est définitivement le joueur rennais de la saison 1998-1999, et avec ses quinze réalisations fait aussi bien que Marco Grassi en 1994-1995 et Sylvain Wiltord lors de l’exercice 1995-1996. Mais le plus difficile reste certainement à venir, à l’heure de la confirmation pour sa deuxième saison sous les couleurs "Rouge et Noir".

Alors âgé de 22 ans, Shabani Nonda est sur le point d’entamer un second chapitre en Bretagne, avec la légitime ambition d’être aussi performant voire plus, que lors de ses douze premiers mois à Rennes. Talentueux mais sacrément fêtard, on peut régulièrement le voir arpenter les boîtes de nuit du centre-ville de la capitale bretonne, sans que cela ne vienne entacher ses performances sur le terrain. Pendant l’été, "Chris" enfile déjà sa panoplie de buteur en Coupe Intertoto, lors du match retour face à l’Austria Vienne (2-2) en Autriche, comptant pour les demi-finales de l’épreuve. Dans la foulée, il réalise également une superbe rencontre face à la Juventus Turin de Zinedine Zidane, lors de la finale de cette même compétition estivale. Shabani Nonda se permet même le luxe d’inscrire le but égalisateur lors du match retour, disputé le 24 août 1999 au stade de la route de Lorient (2-2).
Bien en jambes, il marque son premier but de la saison en championnat lors d’un déplacement à Lyon (2-2), pour le compte de la troisième journée. Malheureusement, les résultats bretons ne sont pas aussi bons que lors de la saison précédente. En compagnie d’El-Hadji Diouf sur le front de l’attaque bretonne, le Burundais est le seul joueur à réellement surnager. Les automatismes de l’équipe ne sont pas bons, Paul Le Guen s’agace. Après neuf journées, le Stade rennais est bon dernier de première division. De son côté, "Chris" n’a scoré qu’à deux reprises seulement et commence à montrer des signes d’impatience. Rennes est alors peu épargné par les blessures, si bien que l’entraîneur breton doit innover à chaque rencontre.

Trois journées plus tard, Shabani marque son premier doublé dans l’élite, face aux "Verts" de l’AS Saint-Étienne (succès sur le score de 4 buts à 1), et permet à Rennes d’enchaîner une troisième victoire d’affilée. À la mi-saison, Rennes va mieux et se positionne même à la cinquième place au général. D’un point de vue personnel, l’attaquant Burundais ne chôme pas avec ses huit réalisations à mi-parcours. S’en suit une longue période de disette pour le goleador burundais. Shabani doute, mais il retrouve cependant le chemin des filets à Marseille, au détour d’un match nul (1-1, seul point inscrit par le SRFC à l’extérieur lors de ses neuf derniers déplacements) obtenu au soir de la vingt-quatrième journée de championnat. Lors de la rencontre suivante, "Chris" inscrit son second doublé contre Nancy (3-1) puis récidive contre Lens (3-1), les deux fois au stade de la route de Lorient. Shabani enfile les buts comme des perles, et permet au SRFC de rester à flot.

Entre-temps buteur lors d’un seizièmes de finale de Coupe de France face aux Herbiers (victoire 4-0), il se murmure qu’il ferait un digne descendant de Laurent Pokou, son illustre prédécesseur au Stade rennais. Il marque finalement son seizième et dernier but de la saison à domicile face à Montpellier (1-3), au soir de la trente-et-unième journée de championnat. Malgré une saison difficile, le Stade Rennais FC renouvelle son bail en D1 lors de la dernière journée, après une victoire essentielle face à Metz (2-0), alors que Shabani Nonda dispute lui son dernier match avec la tunique rouge et noire. Il aura largement contribué au maintien de son équipe grâce à ses buts.
Les dirigeants fixent alors le prix de son transfert à 150 millions de francs (environ 23 millions d’euros). Le joueur natif du Burundi, naturalisé congolais, intéresse le Paris Saint-Germain mais est finalement transféré chez le champion de France en titre, l’AS Monaco, pour la somme de 20 millions d’euros en juillet 2000. Il devient ainsi la plus grosse vente de l’histoire du club, et par la même occasion, le montant record pour un transfert en France. En 62 matches de championnat, il aura inscrit la bagatelle de 31 buts, un total qui aura atteint 37 unités toutes compétitions confondues avec le SRFC.

La confirmation

Transféré à Monaco, tout nouveau champion de France 2000, il succède à David Trezeguet sur le front de l’attaque du "Rocher". Les attentes le concernant sont énormes, le club de la Principauté espérant qu’il trouvera rapidement ses marques. Pour sa première saison avec le club princier, il inscrit douze buts en vingt-neuf rencontres de championnat disputées. Cependant, sa première expérience en Ligue des champions n’est pas très concluante. En effet, l’ASM ne réussit pas à franchir l’obstacle du premier tour. Shabani score pour sa part à trois reprises et reste sur sa faim.
L’année suivante, sous l’égide de Didier Deschamps, Shabani Nonda trouve un rendement plus conforme à ses indéniables qualités. Il marque quatorze buts en Ligue 1, mais Monaco rate encore son championnat. Puis, lors de l’exercice 2002-2003, Shabani réussit certainement la meilleure saison de sa carrière. Il remporte la Coupe de la Ligue face à Sochaux, et devient également le meilleur buteur de la Ligue 1, grâce à un total de 26 réalisations. Monaco termine second du championnat et retrouve la compétition reine de l’Europe.

Alors qu’il vient tout juste de décliner une offre du champion lyonnais lors du mercato estival, Nonda débute sa trosième saison monégasque sous les meilleures auspices, en inscrivant trois buts lors de ses trois premiers matches. Hélas, son ascension est brisée par une grave blessure (une luxation de la rotule gauche avec arrachement des ligaments) contractée lors d’une action spectaculaire avec le défenseur parisien José-Karl Pierre-Fanfan en août 2003. Son indisponibilité se chiffre à huit mois et il ne retrouve la compétition que le 2 avril 2004 face à Ajaccio.
Malgré ses gros efforts pour revenir rapidement à son meilleur niveau, il ne tient qu’un rôle discret dans l’épopée monégasque en Ligue des champions, en dépit de son but qui élimine Chelsea en demi-finale de l’épreuve. Pourtant, ses performances lors de l’exercice 2003-2004 lui offrent une certaine réputation sur le plan européen. En 2005, le Burundais est en fin de contrat et rebondit à l’AS Rome, où il parachève un contrat de trois ans. Sa première année romaine est très délicate à cause d’une énième blessure au genou. Il ne convainc pas en Italie et est finalement prêté aux Blackburns Rovers la saison suivante, dans le but de se relancer. Shabani réalise une saison intéressante et souhaite rester en Angleterre.
Au mercato d’été 2007, le club anglais ne lève pas l’option d’achat et Nonda signe ainsi en faveur du club turc de Galatasaray, pour une durée de deux ans. Dans la foulée, il retrouve le chemin des filets et inscrit quinze buts lors de sa première saison. Grâce à son arme fatale burundaise, le club turc se qualifie pour la Ligue des champions. La saison suivante, Shabani ne connait cependant pas la même réussite. Pire, en janvier 2010, son contrat est résilié par Galatasaray avant la fin de son terme, en juin 2010. Il est désormais libre de tout contrat.

Sa carrière en bref

1995 : Vaal Professionnal (Afrique du Sud)
1996-1998 : FC Zürich (Suisse)
1998-2000 : Stade Rennais FC
2000-2005 : AS Monaco
2005-2006 : AS Rome (Italie)
2006-2007 : Blackburn Rovers (Prêt - Angleterre)
2007-2010 : Galatasaray SK (Turquie)

Sources :
- Archives Ouest France
- Wikipédia

Source photos : srfc.frenchwill.fr

Vos réactions (7 commentaires)Commenter
Nicopicolo21 avril 2011 à 00h09

Ah Shabani Nonda, des bons souvenirs, qu’est ce qu’il nous aurait fait du bien cette année ! Et ses pralines des 25 mètres me manquent.
Sha sha sha SHABANI NONDA

Alf2921 avril 2011 à 00h54

Je suis trop heureux j’ai récemment trouvé mon maillot NONDA 10. Asamoah Gyan me faisait un peu penser à lui avec un petit air de ressemblance physique et footballistique !

Clecle-Rennais21 avril 2011 à 01h04

Très sympa cet article qui me rappelle quelques souvenirs de mon enfance (j’avais une dizaine d’années à l’époque de Nonda) et je me souviens de quelques buts de Shabani quand j’allais route de Lorient dont un Rennes-Monaco en septembre 1999 durant lequel Nonda nous avait offert la victoire (2-1).

Louis G21 avril 2011 à 06h54

Pokou , Nonda , Frei ; des exemples de buteurs qui seraient à nouveau les bienvenues au Stade Rennais aujourd’hui !...le beau jeu est une chose mais sans un bon finisseur nous ne pouvons pas prétendre à une coupe européenne !!...ces « perles rares » existent certainement encore mais il faut les trouver au bon moment !!...

the miz21 avril 2011 à 19h19

Louis G,tu parle de beau jeux mais a Rennes il y a bien longtemps qu’on en a plus vu ! lol

Du beau jeux et un buteur c’est tout ce que je demande.

Allez Rennes !!!!!!

boogerman3521 avril 2011 à 21h11

Moi ce que je demande c’est un titre, n’importe lequel et peu importe la manière, depuis le temps qu’on attend tous les moyens sont bon pr y arriver !!!maintenant le beau jeu se serait bien mais a condition d’être capable de jouer en même temps dans le haut de tableau (le podium) ce qu’on a jamais réussi a faire.

Joseph-Achille MULOMBOYI27 avril 2011 à 10h07

Shabani Nonda a eu une carrière incroyable mais qui s’est trop vite arrêtée, je l’aime

Ajouter un commentaire

Ajoutez votre commentaire ici
  • Votre commentaire sera publié après modération, sous réserve du respect des règles élémentaires d’orthographe, de syntaxe et de grammaire.

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.