Antonetti : « M. Turpin a raté son match »

- Cafouillage dans la communication du club :
Annoncés comme forfaits avant le match, Tongo Doumbia et Youssouf Hadji ont participé hier à la victoire de la réserve rennaise contre Laval en CFA2 (5-2, voir par ailleurs). En marge de la rencontre face à Lille, Frédéric Antonetti a lui même reconnu que leurs absences avaient valeur de choix et ne découlaient pas de blessures, comme a bien voulu le faire croire le service communication du club. En revanche, selon L’Équipe, Kader Mangane a bel et bien dû déclarer forfait. Non pas pour une blessure à la cheville comme annoncé, mais pour des douleurs au cinquième métatarse, un os du pied.
Si Hadji était en quête de rythme après une blessure à la cuisse, Doumbia, lui, a été écarté par son entraîneur, visiblement pour des problèmes de comportement. « Il faut qu’il rentre dans le rang, le club n’est pas à sa disposition », a notamment affirmé Antonetti, rapporte Le Télégramme.

- Chambrée moyenne :
Pour ce match de prestige face au champion de France en titre, le stade de la route de Lorient est une nouvelle fois loin d’avoir fait le plein. Sur les douze matchs de Ligue 1 disputés à domicile depuis le début de la saison, cette rencontre n’a obtenu que le sixième score, avec 19 834 spectateurs. C’est tout juste un peu plus que l’affluence enregistrée pour la venue de Caen, et bien moins que contre Marseille ou le Paris Saint-Germain.

- Chedjou présente ses excuses :
Absent mercredi à Sochaux, le défenseur lillois Aurélien Chedjou était incertain avant la rencontre, en raison de douleurs à la cuisse. Finalement, l’international camerounais a été titularisé par Rudi Garcia, à l’inverse de Florent Balmont et Franck Béria, eux aussi présents en Bretagne, mais insuffisamment remis de leurs blessures et qui ne figuraient pas sur la feuille de match.
Au cours de la rencontre, Chedjou s’est particulièrement illustré. D’abord en ouvrant le score, en reprenant un coup franc de la tête, puis en marquant de façon trop lâche Mevlüt Erding, permettant l’égalisation rennaise. Au final, le joueur semble plaider coupable pour cette erreur, puisqu’il a présenté ses excuses aux supporters lillois après la rencontre, via son compte Twitter.
La saison dernière, lors du Lille - Rennes disputé pour la dernière journée, Aurélien Chedjou s’était déjà montré maladroit. C’est lui qui avait ouvert le score, bien involontairement, marquant contre son camp sur un coup franc rennais.

- Kana-Biyik passeur :
Très en verve ce dimanche, auteur d’un match plein en défense, Jean-Armel Kana-Biyik a pu ajouter la cerise sur le gâteau en délivrant une passe décisive sur le but de Mevlüt Erding. Cette saison, c’est la première fois que le défenseur franco-camerounais réussit une telle performance.
La saison dernière en revanche, Kana-Biyik avait adressé deux passes décisives, à chaque fois en Coupe de France. La première lors de la large victoire obtenue contre Cannes (7-0) : débordant côté droit, il était parvenu à adresser un centre décisif sur la tête de Montaño. La seconde contre Reims (3-4 a.p.) : à l’issue de l’une de ses montées balle au pied, son tir avait été dévié victorieusement par Jérôme Leroy au fond des filets.

- Antonetti s’en prend à Turpin :
Clément Turpin ne laissera pas un souvenir impérissable à Frédéric Antonetti. L’entraîneur rennais a vivement remis en cause l’arbitre de la rencontre, coupable selon lui d’avoir injustement expulsé Onyekachi Apam en première mi-temps.
Cette saison, Apam est le quatrième joueur rennais expulsé, après M’Vila à Glasgow, Kana-Biyik contre Évian TG et Boye à Nice (déjà par M. Turpin). Ce n’est en revanche pas la première fois que le défenseur nigérian voit rouge en Ligue 1 : cela lui était arrivé à deux reprises alors qu’il portait les couleurs de l’OGC Nice, lors de la saison 2009-2010. De son côté, Clément Turpin ne porte pas vraiment chance au Stade rennais, qui gagne rarement lorsqu’il est arbitré par le jeune officiel. Toutes compétitions confondues, les Rouge et noir ne l’ont emporté qu’à deux reprises sous sa direction, pour six matchs nuls et deux défaites.
« Un arbitre doit passer inaperçu, et ce soir on n’a vu que lui, a regretté Antonetti après la rencontre. J’ai été surpris de voir que M. Turpin n’allait pas au championnat d’Europe, maintenant je comprends pourquoi. Je l’ai connu bien meilleur, et j’espère qu’il se remettra en question. Il a raté son match et je l’ai trouvé très nerveux, peut-être parce qu’il ne va pas au championnat d’Europe justement... » Des propos qui vaudront peut-être quelques remontrances à Antonetti de la part des instances disciplinaires.

- Cinquantième pour Erding :
Auteur de l’égalisation rennaise, Mevlüt Erding a délivré tout le stade de la route de Lorient dimanche soir. Reprenant du plat du pied droit l’impeccable transversale de Kana-Biyik, l’international turc est parvenu à battre Mickaël Landreau et s’est offert sa deuxième réalisation sous les couleurs rennaises.
Du reste, Erding semble se fondre de mieux en mieux dans le collectif rennais, auquel il apporte toute son activité, ses remises et ses appels dans la profondeur. Sur le plan de l’efficacité, si tout n’est pas parfait, on remarque que l’ancien sochalien a marqué les deux derniers buts de son équipe, et que les deux se sont révélés décisifs (pour une victoire contre Sochaux et un nul arraché donc contre Lille).
Au final, cette réalisation marque également un cap pour Erding, qui totalise désormais cinquante buts marqués en Ligue 1 depuis le début de sa carrière (24 avec Sochaux, 24 avec Paris, 2 avec Rennes).

- Cinquième remontée :
Ce dimanche, le Stade rennais est parvenu pour la cinquième fois de la saison à obtenir un résultat (victoire ou nul) après avoir encaissé l’ouverture du score. À deux reprises, il est parvenu à l’emporter (à Belgrade et à Lyon, sur le même score de 2-1), et à trois reprises à arracher le match nul (à chaque fois à domicile et sur le score de 1-1, contre Paris, Brest et Lille).
Côté lillois, les joueurs de Rudi Garcia ne se sont jamais inclinés en championnat après avoir ouvert la marque. En revanche, c’est la cinquième fois qu’ils doivent concéder le match nul dans ce cas de figure, après Nancy (1-1), Sochaux (2-2), Lorient (1-1) et Nice (4-4). Dans le lot, seul le match contre Nancy avait été joué à l’extérieur.

- Rennes remonte d’un cran :
Au classement, si ce match nul n’arrange pas foncièrement les affaires rennaises, il permet aux Rouge et noir de monter d’un cran pour accrocher la sixième place. Les Rennais profitent en effet de la défaite de Marseille à Brest pour doubler les Olympiens, tout en sachant que ces derniers ont un match en plus à disputer (à Évian TG).
En revanche, les joueurs de Frédéric Antonetti sont désormais sous la menace directe de Toulouse, qui n’est devancé qu’au nombre de buts marqués. De manière générale, le classement est très serré autour des Rennais puisque, de la cinquième à la huitième place, quatre équipes se tiennent en un seul petit point. Autant dire que la bataille fait rage pour les places européennes, où rien n’est encore joué.

- Antonetti se félicite de la réaction de son équipe :
Irrité par les décisions de Clément Turpin, Frédéric Antonetti a en revanche salué la réaction de son équipe, qui a su revenir au score dans l’adversité, montrant ce caractère qui lui fait souvent défaut et qui était encore brocardé dans la matinée par Pierre Dréossi (voir par ailleurs).
« Je reproche souvent à l’équipe de manquer de caractère, a ainsi fait remarquer l’entraîneur rennais. Ce soir, on s’est révolté, on a trois occasions de but à dix contre onze, ce qui nous a maintenu dans le match. On a les plus belles occasions en seconde période, on a fait preuve de beaucoup de courage et c’est important dans ces circonstances ». Si Antonetti reconnaît qu’un « match nul ne fait pas avancer », le technicien corse a néanmoins noté que son équipe était « sur le bon chemin ».

- Rudi Garcia s’en contente :
Malgré le but concédé en fin de rencontre, l’entraîneur lillois Rudi Garcia a lui retenu le bilan comptable de son équipe qui, en trois matchs à l’extérieur d’affilée cette semaine, est parvenue à l’emporter deux fois et à obtenir un match nul. « Si on nous avait dit que l’on prendrait sept points sur neuf, on aurait été ravis, a reconnu le technicien. Ce qui nous a manqué, c’est d’inscrire un deuxième but pour nous mettre à l’abri. C’est ce que l’on voulait faire en seconde période. Les garçons ont tout donné. L’opération comptable est bonne car c’était face à un adversaire direct ».

- Source déclarations : Ouest-France
- Crédit photo : srfc.frenchwill.fr