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7 octobre 2006 | à 22h04

Faty / Dréossi : le clash

« Il y en a qui prennent plaisir à me descendre. Je sais qu'on veut me briser ». Après sept ans passés à Rennes, Jacques Faty, international espoir, sera libre de s'engager avec le club de son choix (la Juventus de Turin, vraisemblablement) dans trois mois. Une affaire qui n'est pas sans rappeler le cas d'un autre "Bleuet", Yoann Gourcuff, parti au Milan AC pour quatre millions d'euros cet été. Mais cette fois, le Stade Rennais ne touchera pas un centime sur le transfert de son défenseur central, qui affirme n'avoir « eu aucune proposition concrète » de prolongation de contrat de la part des dirigeants rennais. Et reproche à ceux-ci de ne pas l'avoir laissé partir cet été...

Faty / Dréossi : le clash

Entre Pierre Dréossi et Jacques Faty, le divorce est consommé. Titularisé à trois reprises en début de saison, le défenseur central a été malheureux en sortant sur blessure à Valenciennes, avec plusieurs semaines d’indisponibilité à la clé. Depuis, Faty ne joue plus. La faute, sans doute, à une charnière Mensah - Bourillon impeccable... mais aussi, peut-être, à des dirigeants rennais qui acceptent de mal de voir partir le capitaine de l’équipe de France espoir libre à la fin de la saison. Avec « Bourillon, je suis kif-kif au niveau performances, avance Faty. Mais moi, il ne me reste qu’un an de contrat ».

« Je fais tout pour revenir à fond, je reviens, je suis performant et “eux” me coupent encore. On ne m’a pas aidé. Mais, ce n’est pas grave, je ne demande pas au coach de m’aider mais, s’il ne m’aide pas, qu’il ne me détruise pas ». Le détruire ? « Lorsque, en Coupe, Mensah est sorti, il a dit à la presse : “La sortie de Mensah nous a déséquilibrés”. Autrement dit, on peut presque penser que c’est moi, en rentrant, qui ai déséquilibré l’équipe. Indirectement, c’est cela. Faty, à lui seul, a déséquilibré l’équipe ». Ce “il”, c’est Pierre Dréossi. L’entraîneur, qui ne le fait pas jouer actuellement, aussi bien que le manager général qui n’a pas voulu le libérer cet été.

Car des offres, Faty en a eu : le PSG, l’Olympiakos, des clubs espagnols (Valence, notamment), mais surtout la Juventus de Turin d’un certain Didier Deschamps. « Il m’a dit : “Je te veux dans mon club. Tu es polyvalent, tu peux jouer dans l’axe, en numéro 6... Cela m’intéresse” ». Mais Rennes avait placé la barre trop haut : 3 millions d’euros « pour un joueur en dernière année de contrat et qui a peu joué l’an passé. Comment Rennes peut demander une somme pareille pour un joueur qui n’est même pas utilisé ? » s’interroge Faty.

Mais surtout, pourquoi ne pas avoir fait prolonger Jacques Faty - capitaine de l’équipe de France Espoir, plus de 100 matches au compteur en Ligue 1 - plus tôt ? « Je n’ai eu aucune proposition concrète. La personne qui viendra vous dire que le club a fait une offre à Jacques Faty sera une menteuse » affirme-t-il. Le Stade Rennais s’apprête ainsi à rééditer les erreurs du passé en tardant à proposer une prolongation de contrat à un de ses joueurs... À l’issue de la saison dernière déjà, Yoann Gourcuff avait filé vers le Milan AC faute de proposition concrète parvenue assez tôt à un joueur dont le profil manque actuellement cruellement à l’équipe de Pierre Dréossi.

Le Stade Rennais s’en était pourtant plutôt bien tiré avec le Morbihannais, récupérant un peu plus de quatre millions d’euros sur le transfert d’un joueur à qui il restait un an de contrat. Mais cette fois, et à moins de vendre Faty à “prix cassé” au mercato d’hiver - quel club, en effet, irait acheter un joueur libre six mois plus tard ? - Rennes ne récupérera pas un centime sur la vente de son défenseur central, qui pourra dans trois mois signer un pré-contrat avec l’équipe de son choix.

Le départ de Faty - « avec ce qui se passe là, il ne peut pas en être autrement » assure-t-il - annonce d’ores et déjà une future hécatombe en défense centrale : on peine en effet à croire que le Stade Rennais réussira à la fin de la saison à conserver un Mensah faisant figure d’“extraterrestre” au sein de l’équipe actuelle, alors que Adailton ne sera lui pas prolongé : victime d’une rupture des ligaments croisés en pleine négociation de transfert, il est pisté par Galatasaray et un club allemand et Rennes ne fera rien pour retenir le sympathique Brésilien.

Se pose aussi la question de l’avenir des joueurs formés au Stade Rennais. Briand, dans L’Équipe de samedi, s’interroge : « j’ai marqué deux buts en deux matches en début de saison, puis je suis sorti de l’équipe du jour au lendemain, sans explication. Je ne comprends pas trop. Je me pose des question sur mon avenir ». Même refrain pour Bourillon : « je suis très bien ici. Mais, je veux quand même savoir ce que le club veut faire de moi, s’il compte vraiment sur moi. Il faut que cette volonté de travailler aille dans les deux sens, déclare-t-il à Breizh Football ». Faty, lui, ne mâche pas ses mots en parlant de ses coéquipiers Mvuemba - « c’est un joueur exceptionnel, il a tout au dessus de la moyenne. Mais Rennes est en train de le détruire » - et Ekoko - « le petit là, Rennes a intérêt à le garder au chaud. Mais, en voyant la situation actuelle des jeunes, je ne sais pas s’il va faire le pas vers le Stade Rennais car, vous savez, cela fait boule de neige : les jeunes se plaignent, ils parlent entre eux et cela peut rejaillir sur la formation ».

La balle est désormais dans le camp des dirigeants : à eux d’anticiper, et d’éviter désormais de commettre les erreurs du passé...

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