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15 juin 2012 | à 00h48

La révérence de « Nino »

Hommage. Après dix-neuf années de professionnalisme, Sylvain Wiltord a décidé de mettre un terme à sa carrière. Une annonce faite en toute discrétion, pour celui qui a permis à l'équipe de France de remporter l'Euro 2000 face à l'Italie.

La révérence de « Nino »

C’est dans un quasi anonymat que Sylvain Wiltord a annoncé, lundi dernier, qu’il mettait un terme à sa carrière de joueur professionnel. Pas de conférence de presse larmoyante, pas d’hommage prononcé, organisé par son club à l’issue de son ultime match professionnel, pas non plus de communiqué officiel envoyé à la presse (il est vrai que le joueur ne s’y exprime que rarement). C’est en toute simplicité, sur le plateau d’une chaîne de télévision encore peu regardée, que l’attaquant a affirmé qu’à trente-huit ans, sa carrière s’arrêtait là.
Leur attention monopolisée par l’Euro 2012 et par le « message » que leur avait adressé Samir Nasri la veille au soir, les médias n’ont que peu relayé l’information, qui ne s’est matérialisée par exemple que par un petit encart dans les pages de L’Équipe. Une presse qui l’avait pourtant fêté en héros, un soir de juillet 2000.


Résumé France 2-1 Italie (Finale Euro 2000) par Worldsoccerko

Déboucher le Bordeaux, reboucher le champagne

Car le fait marquant de la carrière de Sylvain Wiltord restera évidemment ce coup de poignard magnifique adressé à une équipe d’Italie qui se voyait déjà championne d’Europe. Un tir du gauche, dans un angle pourtant fermé, qui battait Francesco Toldo dans le temps additionnel d’une finale de l’Euro très serrée. Un but synonyme de gros coup sur la tête des Transalpins, obligés dès lors de « reboucher les bouteilles de champagne », avant d’être mis K.O. quelques minutes plus tard par Trezeguet.
Si l’ancien rennais aura ensuite participé à une finale de Coupe du monde (en 2006, toujours contre l’Italie), ce dernier acte de l’Euro 2000 restera évidemment son fait d’armes le plus marquant, ayant auparavant manqué le Mondial 1998. Car, s’il s’était déjà révélé sous les couleurs rennaises au détour de la saison 1995-1996, « Nino » aura attendu d’être transféré aux Girondins de Bordeaux pour donner sa pleine mesure et s’imposer aux yeux du grand public dans son rôle de buteur. En pleine lumière lors de la saison 1998-1999 - qui voit les Bordelais conquérir le titre au terme d’un beau mano a mano avec Marseille -, Wiltord s’impose alors comme le meilleur artilleur du championnat, et rejoint les Bleus au passage.

Auparavant, il faut bien le dire, l’Antillais d’origine avait été l’acteur un épisode plus sombre, répété à plusieurs reprises durant sa carrière : sa faculté à mal terminer ses passages en club. À Rennes, comme à Bordeaux ou à Lyon, son départ s’est concrétisé dans des conditions difficiles.
En effet, progressivement monté en régime avec le Stade rennais, Wiltord profite de ses quinze buts de 1995-1996 pour s’attirer les intérêts de nombreux clubs français et étrangers. Mais Rennes le retient, et « Nino » a visiblement du mal à l’accepter, ce qu’il fait aussi comprendre sur le terrain. À Bordeaux, rebelote, l’idylle tourne au vinaigre avant son transfert à Arsenal. À Lyon enfin, c’est au terme d’un bras de fer singulièrement long que Jean-Michel Aulas finit par le laisser partir, non sans quelques rocambolesques rebondissements...

"Un Wiltord moyen"

Dernier épisode douloureux, sa cohabitation avec un Guy Lacombe dont il n’aura guère goûté les méthodes. « À son arrivée, Lacombe attendait plus de moi, expliquait le joueur dans une interview-choc accordée à L’Équipe en août 2008. Il voulait un grand Wiltord. Il a eu un Wiltord moyen. Je me suis retrouvé remplaçant. Pas de problème. Là où ça commence à m’énerver, c’est que ce n’est plus une question de foot. C’est devenu personnel. Quand Briand ou Pagis sont fatigués, il ne me fait même pas rentrer. Mais les résultats sont en sa faveur. Il n’y a rien à dire ».
L’épilogue de la « belle histoire » de son retour à Rennes, un retour qui n’aura pas tenu toutes ses promesses. Accueilli avec ferveur, l’international symbolise à l’été 2007 un recrutement ambitieux, censé permettre au Stade rennais de franchir ce fameux pallier qu’il tente de gravir encore aujourd’hui : en l’espace de quinze jours, Jérôme Leroy, Rod Fanni et Mickaël Pagis s’engagent tous les trois avec les Rouge et noir, alors que l’attaquant brésilien Emerson suivra Wiltord de trois jours.
Attendu comme le Messie, Wiltord met le stade de la route de Lorient en émoi lors de sa première (ré)apparition en rouge et noir : rentré pour les dernières minutes lors d’un match contre Metz, il trouve malheureusement le poteau par deux fois. Chaud bouillant, le public rennais savoure néanmoins ce retour de « l’enfant prodigue ».

Un an et demi plus tard, le soufflet est retombé. Pierre Dréossi entraîneur n’a pas résisté à une terrible série de défaites à la fin de l’automne, et Guy Lacombe a sauvé comme il a pu la saison 2007-2008. Le technicien aveyronnais et son groupe sortent d’une impressionnante série d’invincibilité de 18 matchs, et entament le chemin qui les mènera jusqu’au stade de France. Mais Wiltord n’en sera pas, tout comme il n’a pas vraiment participé à cette fameuse série.
Mis au placard durant six mois, il trouve une échappatoire en signant à Marseille. Sous l’égide d’Éric Gerets, il joue son rôle de « grand frère » du vestiaire phocéen, contribuant à sa manière à la seconde place de l’OM en fin de saison. À Rennes déjà, son influence sur ses jeunes coéquipiers semblait grande. Sans lui, la saison 2008-2009 se terminera en eau de boudin.

Sylvain, le grand frère

Non conservé par Marseille, Wiltord boucle sa carrière « à la cool », avec un an et demi de contrat cumulé, pour autant de pauses. Six mois sans club, puis six mois à Metz ; un an sans jouer, puis une saison à Nantes. En Ligue 2, le vétéran prouve qu’il est encore un attaquant de classe, et démontre encore son professionnalisme. Ses sorties nocturnes ont souvent fait couler beaucoup d’encre, mais le joueur est toujours resté un modèle d’investissement à l’entraînement et en match. Dernier club à en profiter : le FC Nantes de Landry Chauvin. Les deux hommes se sont connus à Rennes et s’apprécient. Pour encadrer la jeune classe nantaise, celle des Trébel et des Veretout, Wiltord est une nouvelle fois le « grand frère » idéal.

Une saison en guise de conclusion pour une carrière longue de près de vingt ans, qui aura connu son premier véritable tournant sur un modeste terrain d’Île-de-France, avec le FC Joinville. Alors qu’il avait jusque-là échappé aux regards aiguisés des recruteurs des centres de formation, ses qualités sautent aux yeux de Daniel Rodighiero, qui alerte alors Patrick Rampillon. Sans ça, qui sait si l’équipe de France aurait gagné l’Euro 2000…

Vos réactions (9 commentaires)Commenter
Alf2915 juin 2012 à 04h43

Ce joueur formé à Rennes devrait se faire proposer par les dirigeants un poste au club, comme à Mikaël Silvestre quand il arrêtera sa carrière pro, je sais pas trop lequel encore (ambassadeur du club, conseillé de Pinault de Dréossi ou du président, recruteur, au centre de formation...). De grands joueurs formés au club qui ont marqué les français, je trouverai juste qu’on leurs propose quelque chose.

XxXTheFoxXxX15 juin 2012 à 07h26

un grand monsieur du foot, mais aussi un gros fêtard, ce qui ne lui a pas empêché d’être a l heure à chaque entrainement et de toujours être a fond.

Effectivement il doit intégrer la cellule de recrutement ou un autre poste du stafff

marco grassi15 juin 2012 à 12h20

Un grand joueur du stade rennais tire sa révérence, qui a marqué à tout jamais la mémoire des supporters. Bon vent à toi nino !!! les supporters rennais ne t oublieront pas.

nickkos15 juin 2012 à 13h39

wouai Wiltord....que dire ?

Beaucoup de notorieté.... trop peut etre, par rapport a sa personne ?

Il s’est fait un nom, du coup, salaire exorbitant, un manque évident de stabilité dans ses club, zero en communication... bref, un peu pourri par le systeme !....dans lequel, il en a bien profité.

Au risque de vous décevoir, Je ne suis pas fan....

Michel15 juin 2012 à 14h01

Pas trop d’accord avec toi, Nikkos.

Manque de stabilité ? À part après son deuxième départ de Rennes, où il n’a jamais eu de contrats de plus d’un an, il a toujours « duré » dans ses clubs : 4 ans à Rennes, 3 ans à Bordeaux, 4 ans à Arsenal, on ne peut pas dire qu’il ait fait une carrière à la Dalmat.

Quant à son salaire, si je me souviens bien, il l’avait baissé pour revenir à Rennes. Et je pense qu’en allant à Metz, il avait dû sacrément le réduire aussi.

vincent15 juin 2012 à 17h51

Je trouve que ce joueur n a pas spécialement marqué le stade rennais, il a fait beaucoup de clubs, avec des durées égales à celle ou il ajoué a Rennes
Son retour à Rennes a été un échec, il n a quasi pas jouer.
Le club ne peut pas proposer commeça à tous les anciens joueurs des reconversions, en sachant qu’il y a déja Pagis qui est plus ou moins intégrés au club.
Sinon , il a montré qu’il aimait le foot, en racrochant le plus tard possible, en jouant meme en national. il aurait pu aller dans des contrées lointaines comme le fait anelka , pires ou d autres ......pour certainement l amour du football....

fada2917 juin 2012 à 13h55

Bonjour.Bonne retraite sportive SYLVAIN WILTORD.Kénavo.

ROAZHON BOY18 juin 2012 à 16h20

Merci et bravo à Nino pour sa belle carrière !!

Sinon le vrai question est que va t’il faire maintenant ?

1- Ouvrir un bar un Rennes.
2- Rester dans le monde du foot
3- Ouvrir une boite de nuit à bordeaux
4- Commentateur sportif
5- Jet seter à Londres

Sinon d’accord avec le premier commentaire ! Il faut que le SRFC lui propose un poste... Si bien sur, il le veut !

Kenavo

docbebert19 juin 2012 à 17h41

Un grand joueur

Dommage que moustache l’ai mis au placard car il méritait de finir sa carrière au stade Rennais comme un héros

Tout est dit dans notre article

http://fr.travel-stadium.com/article/detail/555-merci-sylvain-

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