Les dynamiteurs bretons à l’assaut de Nice

La première mi-temps de la rencontre contre Udinese a révélé combien les Rouge et noir avaient besoin d’eux. Sans Jirès Kembo, Jonathan Pitroipa ni Julien Féret, l’équipe n’a pas semblé capable de prendre à défaut les Italiens. En Ligue 1, le Stade rennais possède la deuxième attaque avec 27 buts inscrits, dont 14 marqués par ces trois joueurs.

Derrière l’avant-centre, ces footballeurs techniques et dribbleurs harcèlent les défenses adverses et les poussent à la faute. Des arguments que la formation rennaise ne possédait pas la saison dernière. Frédéric Antonetti constate ainsi avant d’aller à Nice, 19ème de Ligue 1 : « On a des garçons qui peuvent aller très vite en contre et d’autres qui peuvent faire la différence face à des défenses renforcées, c’est ce qui fait la richesse de notre équipe cette année ». Il est convaincu d’avoir « plus d’arguments que l’année dernière ».

Quatre créateurs à la loupe

Jonathan Pitroipa, 25 matchs, 6 buts, 3 passes décisives. Le Burkinabé a participé à toutes les rencontres, souvent sur le côté gauche. Depuis le match de Lyon, celui qui a beaucoup de liberté dans le jeu retrouve ses jambes. Et son envie de dribbler. « L’important est de toujours essayer de faire la différence et de provoquer », lance-t-il ce jeudi. Pour Frédéric Antonetti, « il est capable de faire des choses que peu de joueurs peuvent faire. Comme l’équipe, il doit prendre conscience qu’il peut aller très haut. » Point à améliorer : « Les dribbles que je fais doivent finir par un but ou une action de but ». « Il doit faire marquer davantage de but et marquer davantage », complète son entraîneur.

Jirès Kembo, 17 matchs, 7 buts, aucune passe décisive. Cette saison, il n’oscille plus entre le statut de numéro 9 et de joueur de côté comme l’an passé. Cela l’a libéré, d’autant qu’il est épargné par les blessures. « Même si je peux marquer, je ne me considère pas comme un buteur », commente l’actuel meilleur scoreur rennais en Ligue 1 avec 6 buts. Avec Kembo et Pitroipa, le Stade rennais peut déstabiliser les défenses adverses mises à la fois sur le grill à gauche et à droite. Mais il doit encore, à 23 ans, disputer une première saison complète.

Julien Féret, 22 matchs, 7 buts, 3 passes décisives. Interrogé jeudi sur Jonathan Pitroipa et Julien Féret, Frédéric Antonetti répond : « Dans la constitution de l’équipe, ils ont fait énormément de bien ». En forme, le Briochin est redoutable. Positionné en numéro 10, il se porte aussi devant le but adverse. Auteur d’un magistral slalom contre Évian ponctué par un but, il possède une grande précision de passes dans la profondeur et dans les petits espaces.

Yacine Brahimi, 7 matchs, aucun but, aucune passe décisive. Pénalisé par une blessure à la cheville, le benjamin du secteur offensif (21 ans) n’a pas encore atteint sa pleine mesure cette saison. Rennes ayant besoin de deux accélérateurs sur les côtés qui repiquent dans l’axe, il jouera en cas d’absence ou en remplacement de Jirès Kembo ou Jonathan Pitroipa. Comme il peut aussi jouer numéro 10, son rôle sera clé cette saison. « Yacine a besoin de matchs et de semaines d’entraînement pour retrouver toute sa valeur, juge Frédéric Antonetti. Je sais qu’il va nous apporter beaucoup à partir de maintenant. »

Les alternatives

Blessé contre Udinese, Razak Boukari n’ira pas à Nice. Le Togolais peut évoluer sur le côté droit où sa qualité de centre et sa capacité à se démarquer peuvent être utiles. Un poste que Victor Hugo Montaño peut occuper si Youssouf Hadji joue dans l’axe. Là, sa vitesse et sa force de percussion servent alors en contre-attaque. Stéphane Dalmat, en manque de rythme actuellement, a, lui, déjà délivré quatre passes décisives. À défaut de pouvoir slalomer dans les défenses, il peut offrir des bonnes passes en profondeur et a déjà évolué à l’entraînement côté gauche. Arrivés cet été, Abdoulaye Sané et Cheik Fantamady Diarra n’ont pas encore joué en pro mais ont, à 19 ans, déjà figuré sur les feuilles de match. Le premier est un joueur de couloir, le second peut aussi jouer dans l’axe.

Nicolas Auffray - Le Mensuel de Rennes

- Crédit photo : www.rennes.lemensuel.com