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6 août 2006 | à 15h06

Plus de questions que de réponses

Après ce premier match officiel de la saison, les avis divergent. Tout le monde s'accorde à dire que le Stade Rennais est très diminué. Mais la façon de voir l'avenir est différente. D'un côté, ceux qui estiment qu'avec les moyens actuels, ce résultat n'est pas préoccupant. De l'autre, ceux qui redoutent que ce scénario se répète dans les prochains matches.

Plus de questions que de réponses

Des réactions partagées

Les plus confiants ne retiendront que la seconde période, la plus encourageante et n’oublieront pas de mentionner la liste interminable de blessés, Edman, Mensah, Utaka, pour ne citer qu’eux. Au regard de l’équipe alignée, de l’adversaire et du score final, ce n’est pas si mal. « On va continuer à progresser. Nous avions beaucoup de joueurs absents, cela fait beaucoup pour une équipe comme nous, il y a peut être que Lyon à qui cela ne gênerait pas ! » déclarait Pierre Dréossi. Entre fatalisme et optimisme.

Et il y a les plus sceptiques. Ceux pour qui le nombre de blessés n’explique pas tout. Inutile de s’apitoyer sur son sort, la Ligue 1 n’attend pas que les clubs soient au complet. Les “Rouge et Noir” prennent un mauvais départ, avec ou sans ses meilleurs joueurs. Zéro point, c’est zéro point, quel que soit le contexte. À Marseille, dimanche prochain, Pierre Dréossi sera à nouveau obligé de se passer des services de plusieurs éléments importants, notamment en défense (Edman ne sera pas rétabli, Melchiot est en phase de reprise, Mensah est encore incertain). Le Stade Rennais devra encore faire avec, ou plutôt sans, et le risque serait de ne pas s’inquiéter en cas de nouvelle(s) défaite(s), sous prétexte qu’il manque des joueurs.

Le match

Revenons sur le match, qui partage tant les supporters.
Pierre Dréossi a dû aligner une défense de fortune mais n’a pas changé de schéma, fidèle au 4-3-3 utilisé lors des matches amicaux. Pouplin prenait place dans les buts et Ndiaye sur le banc (Isaksson était resté auprès de sa femme, souffrante). En défense, Marveaux était reconduit sur le côté gauche après une belle prestation face à Osasuna, Jeunechamp prenait le couloir droit et Mbia et Bourillon constituaient la défense centrale. Au milieu, un triangle Mvuemba-Cheyrou-Sorlin, avec le premier cité plus reculé, juste devant la défense. Et devant, Monterrubio et Moreira se chargaient des couloirs tandis que Briand évoluait dans l’axe, en pointe.

Sur les deux buts lillois, la défense rennaise a affiché ses limites. D’abord, par Mbia qui en dégageant au sol et dans l’axe, a mis en danger son équipe qui l’a payée cash. Puis par Marveaux et Pouplin sur le second but. Le jeune arrière gauche rennais, qui faisait ses débuts en Ligue 1 à un poste qui n’est pas le sien (Rochat devra attendre une épidémie pour espérer jouer...), s’est fait avoir par Keita. Plus rapide, le Lillois a réussi à le déborder et lui passer devant. Edman n’a pas la vitesse de Carl Lewis, mais en vrai défenseur qu’il est, il aurait compensé sa relative lenteur (à côté d’un Keita surpuissant) par un meilleur placement, et peut-être même une petite faute. Encore fallait-il que le joueur ivorien parvienne à marquer dans un angle difficile et normalement fermé par Pouplin. Normalement. Car en laisant un espace entre son poteau et lui-même, le gardien rennais n’a pu que subir la grosse frappe de Keita en la détournant dans son propre but. Peu de temps avant la mi-temps, ça fait mal. 2-0 pour Lille, les joueurs rentrent aux vestiaires sous quelques sifflets.

A cet instant, on aimerait savoir ce qu’a pu dire Pierre Dréossi à ses joueurs. Peut-être a-t-il dédramatisé la sitution pour mieux libérer ces jeunes joueurs. En faisant rentrer Hadji à la place de Mvuemba, “Docteur Dré” comme on l’appelle sur le forum, a bouleversé le schéma tactique. Avec deux milieux axiaux (Sorlin et Cheyrou), deux milieux excentrés (Monterrubio et Hadji) et deux attaquants (Moreira et Briand), le Stade Rennais a retrouvé un bon vieux 4-4-2 des familles oublié depuis l’arrivée de Bölöni et la mise en place du 4-2-3-1 puis du 4-3-3 de Dréossi.

Sur ses deux premiers ballons, Hadji est apparu déterminé, motivé et bien décidé à enflammer cette partie. Le premier quart d’heure de la seconde période était à l’avantage des Rennais. Le nouvel entrant rennais, Hadji, voyait sa tête repoussée sur la ligne. Une grosse occasion des Lilllois dans la foulée rappelait que les “Dogues” restaient très dangereux en procédant par contres. A la 55ème minute, les Rennais étaient récompensés de la grosse somme d’efforts consentis, à l’image d’un Briand galopant et posant des problèmes à la défense lilolise par l’intelligence de ses appels. Monterrubio était légèrement crocheté dans la surface. Suffisant pour obtenir un penalty qu’il transformait lui-même. Après avoir souvent pêché dans le dernier geste, un penalty était le bienvenu pour réduire le score.

Là où une équipe se serait écroulée sous la pression adverse, aurait paniquée, Lille a su gérer son but d’avance, ce qui satisfait l’entraîneur nordiste, Claude Puel : « Après le pénalty, nous nous ne sommes pas affolés, nous avons retrouvé notre solidité, c’est une bonne chose.
 ». Ce n’est pas la rentrée du virevoltant Ekoko, qui débutait en Ligue 1, qui allait changer la donne. Rennes butait sur une équipe lilloise solide et en confiance, et s’inclinait pour son premier match officiel de la saison.

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