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30 octobre 2010 | à 02h06

Rennes veut-il grandir ?

Depuis l'arrivée de la famille Pinault, le Stade rennais est devenu en quelques années un club respecté au sein de l'hexagone. Après quarante ans de disette, Rennes a retrouvé dernièrement les joies de la plus haute place du podium en championnat. En attente de reconnaissance, les ambitions laissent étrangement place à la modestie. Le costume serait-il trop grand pour Rennes ?

Rennes veut-il grandir ?

Quelques jours après avoir enregistré sa première défaite de la saison, le Stade rennais s’apprête à aller défier l’Olympique de Marseille en terre phocéenne. Qui plus est en position de leader, malgré les dernières sorties mitigées des hommes de Frédéric Antonetti.

Après un nul sans gloire à Lens, Rennes s’est cassé les dents face à une formation montpelliéraine plus cohérente et plus réaliste que l’actuel chef de meute du championnat de France. Manquant de liant dans leurs initiatives, les « Rouge et Noir » n’ont pas eu la réussite qui les caractérisait depuis le lancement de cette nouvelle saison. Limitée offensivement par les départs estivaux et la blessure de Montaño, la formation d’Antonetti semble se refermer sur elle-même à l’aube de confirmer son statut de premier de la classe. Éternel refrain d’un club destiné à jouer continuellement les Raymond Poulidor du football ?

"En étant honnête et objectif, il n’y a pas de raison d’être un outsider aux premières places. Je ne dis pas ça pour me protéger, j’ai passé l’âge. Avec le plus gros budget, je joue le titre. Avec le huitième budget, j’essaie de finir huitième, et faire mieux si possible" déclarait l’entraîneur rennais, qui ne cesse de rentrer en conflit avec sa direction pour l’obtention d’un renfort en attaque. Pas écouté par ses supérieurs qui préfèrent attendre le mercato hivernal pour répondre à ses désidératas.
Avec un groupe amoindri par les départs de l’intersaison, les blessures et les suspensions, Antonetti estime, à juste titre, ne pas avoir les moyens pour garder le rythme de ce début de saison.

Passation de pouvoir ?

À force de jouer petits bras en coulisses et sur le rectangle vert, les prétendants affluent et les grosses cylindrées, comme Marseille, commencent progressivement à grapiller les points de retard qu’elles avaient accumulées au mois d’août. Dans le même temps, les prochaines échéances rennaises s’annoncent tortueuses : réceptions de Lyon et Brest et déplacements à Marseille et Auxerre. Tout en sachant que le Stade rennais n’a toujours pas affronté Bordeaux dans cette phase aller.

Outre le calendrier, certaines individualités ne sont pas au niveau espéré. Le cas Marveaux commence sérieusement à agacer au sein du staff technique breton. Tout proche de l’équipe de France il y a quelques mois, le Vannetais d’origine semble plus préoccupé par son avenir personnel que par celui de son club formateur, et cela se répercute indéniablement sur le plan sportif. Le lendemain de la défaite à Montpellier, une discussion aurait eu lieu, selon L’Équipe de ce lundi, entre Antonetti et Marveaux. Les thèmes abordés n’ont pas été précisés mais pas besoin d’être devin pour deviner le contenu de ce conciliabule.

Peu habitué à jouer les premiers rôles, le Stade rennais donne l’impression de se contenter de sa situation actuelle en prônant un discours aseptisé : "Rennes leader, on n’en parle pas beaucoup entre nous. Cela n’est pas le sujet de conversion que l’on a dans le vestiaire" avouait Stéphane Dalmat dans les colonnes de France Football du 22 octobre dernier. Simple aveu d’impuissance ou tout simplement le regard lucide d’un vieux briscard qui connaît les limites de sa formation ? L’ancien milieu intériste apporte un début de réponse : "Mais on ne connaît pas réellement, mentalement, la valeur de ce groupe tant que l’on a pas été confronté à la défaite" rappelait-il quelques jours avant le premier échec breton en championnat.

Une fissure qui se transforme souvent en cassure dans un groupe, et moultes fois, les « Rouge et Noir » ont été dans l’incapacité de se relever. Sous Guy Lacombe lors de la saison 2008-2009, la défaite à Lille (1-0) avait été le précurseur d’une fin de parcours en queue de poisson, agrémentée du fiasco de Saint-Denis. L’année dernière, Rennes tombait à Bordeaux (1-0) au soir de la septième journée et s’ensuivait une série de trois défaites en cinq matchs. Un scénario à ne pas répéter sous peine de se faire devancer, dès samedi, au classement.

"Quand vous passez inaperçu, c’est bien !"

Conquérant avec onze points glanés hors de ses terres, le Stade rennais l’est beaucoup moins à domicile quand il s’agit de prendre le jeu à son compte. Sujet déjà abordé il y a un an, mais qui est relancé aujourd’hui à l’heure de dresser le bilan comptable.
Les coéquipiers de Yann M’Vila ont toutes les peines du monde, notamment dans les trente derniers mètres, à déséquilibrer des organisations compactes et solidaires dans leurs retranchements, comme Saint-Étienne et Montpellier cette saison.

Supplantant ses opposants dans l’impact athlétique, la formation rennaise éprouve des difficultés à trouver les espaces et les décalages, à cause d’un jeu stéréotypé qui manque parfois de largeur. Par ailleurs, Abdoul Camara a certainement marqué des points dans l’esprit d’Antonetti le week-end dernier en étant entreprenant dans son couloir gauche. Percutant, sa capacité à lorgner le flanc gauche stadiste a apporté un peu plus de fantaisie et de variété à l’animation offensive bretonne. Une belle entrée du Franco-guinéen, qui s’était déjà fait remarquer face à Toulouse (3-1) en provoquant un pénalty.

Plutôt en dedans ces dernières semaines, Jérôme Leroy porte un regard plutôt protecteur envers la nouvelle génération : "En fait, plus que de jouer les premiers rôles, ce qui vous guette, c’est le surplus de notoriété. Et c’est là, le danger. Quand vous passez inaperçu, c’est bien ! Quand on recommence à vous reconnaître - on est tous passés par là - on y prend goût..." . C’est un peu la rançon de la gloire.

Crédit photo : srfc.frenchwill.fr

Vos réactions (14 commentaires)Commenter
Gilles30 octobre 2010 à 09h06

Très bon article !
Merci pour cette synthèse complète.

30 octobre 2010 à 10h30

J’ai bien peur que le grand attaquant espéré ne soit en fait que le buteur du modeste 13ème du championnat norvégien. Reccord d’Husseklepp : 10 buts en une saison.. Vu le niveau assez improbable de ce championnat, ca laisse pensif..
Messieur les dirigeant, où sont passé les millions ? car rassurez moi, vous n’allez pas l’achetez 20 millions en plus ?
Tout cela rejoint bien le titre de cet article, et aussi l’ambition annoncé par notre « président », pour qui notre place de leader est improbable. Forcément, sans attaque, ça parait compliqué !!!

XXSE30 octobre 2010 à 10h34

SI RENNES A PEUR QUI VA JOUER EN C F A

vincent30 octobre 2010 à 11h16

Il faut etre logique, Rennes se sert de son centre de formation, si tu recrutes comme l’avais fait « le moustachu » tu ne fais ressortir aucun jeune, la cette année avec un recrutement moindre en quantité, Antonetti a sorti plusieurs jeunes.
Et puis les joueurs payés 200 000 ou 300 000 euros, moi c pas trop ce que je demande, surtout pour jouer avec des jeunes payés 50 000 euros.
Quand Pinault est arrivé , il s est laissé tenté par des gros transferts, on a vu ce que ça a donné... Rennes est une ville moyenne de Bretagne, restons humbles

Deus ex machina30 octobre 2010 à 12h59

Huseklepp est suffisamment bon pour cloquer 2 buts face l’équipe de france !
Allez le voir sur you tube ou daily motion, il y a du Frei dans ce joueur...

Reyel30 octobre 2010 à 14h10

Centre de formation performant et résultats probants ne sont pas antinomiques, preuve en est avec le Barça et la Masia.

Ce n’est pas un comparatif entre Rennes et le Barça, juste l’exemple d’une politique de club qui fonctionne. Après.. faut-il avoir autant de moyens que le Barça pour que cela puisse fonctionner ?

En tout cas, tous les grands clubs ont un président puissant à leur tête. Si cela se juge à la fortune, PInault ferait bien l’affaire. Si ça se juge aux actes, il vaudrait mieux prendre contact avec les Saoudiens...

Rennes cherche clairement à se développer en douceur, forcément ça peut devenir frustrant quand on voit certains clubs réussir des coups quand nous nous n’y arrivons pas (Auxerre, Toulouse...). Je ne sais pas si vouloir se stabiliser dans les 8 premiers pendant 10 ans pourra valoir plus qu’une qualification en Ligue des Champions ne serait-ce qu’une seule année...

Après, on imagine bien que la direction rennaise ne cracherait pas sur une grosse perf’ du genre et qu’ils ont surtout un discours de façade prudent pour ne pas perdre en crédibilité vis-à-vis d’objectifs non remplis.

Il y a ce qu’ils disent dans les médias mais le plus important sera toujours ce qui se dit dans le vestiaire.

papa tango sharlee30 octobre 2010 à 15h21

husekepp oui il est bon ! un super joueur qui plante , mais bon l’aura t’on un jour ?

Louis G30 octobre 2010 à 17h08

Le Stade Rennais n’est peut-être pas ambitieux mais son public non plus ; qui ne goutte même pas le fait que Rennes est 1er en ligue1 depuis plus de 3 semaines ce qui ne lui était peut-être pas encore arrivé depuis que le club existe !...maintenant il ne faut pas trop compter sur la famille Pinault pour mettre trop de sous !... si elle a une grosse fortune aujourd’hui c’est qu’elle a surtout su économiser !!...

Reyel30 octobre 2010 à 17h51

Peut-être que les supporters intègrent le discours à répétition des dirigeants ("ne pas s’enflammer, ça ne fait que 10 journées, on n’a pas les moyens des autres clubs")...

Peut-être aussi que les déceptions des années passées (Qualif’ en LdC !... en fait non) ont refroidi et que les supporters préfèrent ne pas s’enflammer...

fada2930 octobre 2010 à 18h09

Bonsoir.Article interressant et de qualité,on en redemande !!!! ALLEZ LE STADE RENNAIS !!!!!

flowbou30 octobre 2010 à 22h32

n oubliez pas que l année dernière , le discours était ambitieux et au final le club s est lamentablement ramassé .Donc un peu de prudence n est pas de refus.Et puis pour grandir , il faut aller chercher deux trois joueurs « vedette » , a gros salaire certes mais qui apporte une vraie valeur ajoutée dans une équipe et pourquoi pas une dose importantes d expérience et de leadership qui peuvent s avérer déterminantes au cours d une saison.Autrement dit, rennes atteint son rendement limite car selon dréossi ( pinault ?) « l important c est la masse salariale ».On peut le voir aujourd ’hui avec le refus d augmenter le salaire de marveaux .Pour résumer , rennes refuse de passer un palier , et se morfond dans une politique économiquement peu risqué mais sportivement limité

tugdual31 octobre 2010 à 11h22

Billet d’humeur qui n’apporte pas grand chose : pauvre en information et en analyse. En tous cas la communication du SRFC est parfaitement maitrisée cette saison. Le trio Antonetti - Dréossi - Le Lay mène tout le monde par le bout du nez : médias et supporters !

31 octobre 2010 à 15h24

NON NON Rennes ne veut pas grandir....16 eme annees consecutive en ligue 1...resultat ? ....je n ai jamais entendu qui que se soit afficher la moindre ambition en debut d annee....a part peut etre viser le 1 er tirs....si Aulas (et Dieu sait que je naime pas le type) avait eu le meme discours il jouerait dans la meme cour que nous...je voudrais entendre l annee prochaine : maintenant c est l Europe que nous visons....et s en donner une bonne fois pour toutes les moyens....moi je crois que tout est frileux ici dirigeants ville public....cela va ronronner encore quelques temps....puis fatalement viendra l habitude et la lente degringolade....an ne plus monter on finit par redescendre.....

canal352 novembre 2010 à 18h34

La politique du club est bonne, notamment en ce qui concerne le centre de formation, mais tout comme la pratique du foot en L1, il n’y a pas assez de prise de risque. Au foot on préfère ne pas prendre de but plutôt que de penser à marquer plus de buts que l’adversaire, en politique chez le SRFC on préfère se stabiliser et gagner une place tous les 2 ans ( n’oublions pas c’est la 16ème années consécutives en L1, fini le yoyo D1/D2 ), plutôt que de débloquer des moyens pour viser 3 ou 4 places de plus en 1 ou 2 ans. En même temps quand on regarde dans le passé quand on a pris des risques cela a été très mal « joué » ( cf Severino Lucas / Turdo...180 millions de francs à l’époque : que d’argent perdu // résultats ). Messieurs les entrepreneurs du SRFC c’est à vous d’investir intelligemment. Au fait j’ai souvenir d’un discours indiquant que l’ambition du SRFC était d’être le plus grand club breton ( bon ça encore ça va ), et de jouer régulièrement les places européennes ( là y a bin’s ).
Bilan : ce club est à l’image de personnes qui viennent assister au matchs, ce sont des spectateurs ( inactifs ) plutôt que des supporters ( un peu d’enthousiasme et un brin de folie !! )

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