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3 novembre 2011 | à 00h33

Retour en Écosse

Ce jeudi, le Stade rennais a rendez-vous avec Celtic Park, un véritable monument de l'histoire du football. Il y a quarante ans, les Rouge et noir avaient déjà fait le voyage vers l'Écosse, mais cette fois pour défier les Rangers à Ibrox. Retour sur l'une des premières confrontations européennes de l'histoire du Stade rennais.

Retour en Écosse

Celtic Park. Ses 60.000 spectateurs. Son vibrant "You’ll never walk alone". Son histoire plus que centenaire. Comme plusieurs centaines de leurs supporters, les joueurs rennais découvriront ce stade mythique et son atmosphère unique. Aucun joueur n’étant encore né à cette date, seuls Frédéric Antonetti et son staff peuvent se souvenir que le maillot du Stade rennais a déjà été porté à Glasgow, un soir de septembre 1971.
Opposé aux Rangers à Ibrox, le Stade rennais tente de prolonger l’euphorie de sa deuxième victoire en Coupe de France à travers une épopée européenne qu’il appelle de ses vœux. Problème, l’équipe écossaise est aussi rugueuse que talentueuse, et le prouvera en remportant la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe quelques mois plus tard, au printemps 1972.

L’entraîneur des Rangers "impressionné par le collectif rennais"

Après la fête qui a suivi la finale de Colombes, le Stade rennais a dû gérer une inévitable gueule de bois. Jean Prouff, comme l’essentiel de son effectif, est resté en place, pour ce qui sera sa dernière année à la tête des Rouge et noir. Logiquement, l’équipe bretonne peut nourrir des ambitions à la veille d’aborder ses retrouvailles avec l’Europe.
Six ans auparavant, après sa victoire en Coupe de France 1965, le Stade rennais a déjà brièvement pu mesurer la difficulté des joutes continentales. Dès le premier tour, il est tombé face aux Tchécoslovaques du Dukla Prague. Une équipe menée par le Ballon d’or 1962 Josef Masopust, et qui ne lui a pas laissé marquer le moindre but (défaite 0-2 à Prague, match nul 0-0 à Rennes). Tombant cette fois contre les Rangers, le hasard leur réserve à nouveau un adversaire corsé. Pas aussi renommé peut-être que le FC Barcelone, le Bayern Munich ou le Torino, autres adversaires possibles, mais suffisamment pour placer les Rennais dans le rôle des outsiders.

Avant le match-aller, disputé au stade de la route de Lorient, tout incite pourtant à l’optimisme. Jean Prouff et ses hommes ont idéalement lancé leur championnat, pointant en troisième position après avoir remporté quatre de leurs six premiers matchs. Le week-end précédent, l’entraîneur écossais William Waddell s’est d’ailleurs déplacé à Rennes, et a pu observer ses futurs adversaires, vainqueurs tranquilles de Bordeaux grâce à des buts du Yougoslave Sokrat Mojsov et de Philippe Terrier (2-0). Il en ressort « impressionné par le collectif rennais », une équipe où Prouff prône le jeu offensif, et où Raymond Keruzoré et André Betta font figure de meneurs d’attaque.

Marquage individuel strict

Stratège, Waddell déploie donc les grands moyens pour décrocher un résultat à Rennes. Capitalisant sur l’avantage de recevoir au retour, son équipe s’emploie surtout à ne pas prendre l’eau en Bretagne, et à gêner au maximum le jeu offensif de son adversaire du jour. Au menu, quatre-vingt-dix minutes de défense acharnée, d’antijeu, de marquage serré sur les éléments offensifs rennais. Le jeune Raymond Keruzoré est ainsi surveillé comme le lait sur le feu par un défenseur, qui le prend en marquage individuel strict. « Il n’y avait rien à faire, j’avais un joueur qui me suivait partout, regrettait le Finistérien après le match dans les colonnes de Ouest-France. Un moment, je me suis fâché. Il m’a dit qu’il ne demandait pas mieux que de faire autrement, mais c’était les consignes. Je n’ai jamais vu ça ».
Sacrifiant son propre jeu, l’équipe écossaise mécontente le public rennais, ainsi que Jean Prouff, lequel ne conçoit pas le football autrement que comme un jeu où l’offensive doit primer. Mais cette posture paye, et le Stade rennais fait sans doute les frais de sa naïveté. Sur un corner obtenu peu après l’heure de jeu, l’international écossais Willie Johnston place une tête qui crucifie Marcel Aubour. Un but toujours précieux obtenu à l’extérieur, qui hypothèque déjà les chances de qualification rennaises.

Dos au mur, les Rouge et noir finissent par égaliser grâce à un gamin de vingt ans qui fait ses débuts en équipe première. Encore étudiant en pharmacie, Philippe Redon évoluait quelques mois auparavant dans le monde amateur, avec l’US Avranches. Dix minutes après le but écossais, il marque ce qui restera pendant longtemps la seule et unique réalisation européenne du Stade rennais. « C’était une autre époque, se remémore t-il en 2001. Je jouais au rugby le mercredi avec la fac, et le week-end je pouvais me retrouver en D1. Le match contre les Rangers est venu un peu par hasard. J’avais vingt ans et l’insouciance me permettait de prendre les événements comme ils venaient ».
Le score final de un but partout permet aux Rennais de croire encore en leurs chances, à l’image d’un Jean Prouff qui affirme que son équipe « peut se qualifier » au retour à Ibrox. Le match aller laisse cependant des regrets aux Rouge et noir, d’autant qu’ils auraient pu obtenir un penalty en tout début de rencontre (« Il y avait faute sur moi dès la cinquième minute. L’arbitre ne l’a pas sifflée car c’était au début du match. Uniquement pour ça ! », peste André Betta après coup).

Arrogance, inhibition et insuffisances

Deux semaines après leur premier rendez-vous, les Rennais font donc le voyage vers Glasgow pour le deuxième acte de leur confrontation avec les Rangers. En Écosse, ils sont fraîchement reçus par la presse locale. Celle-ci taxe Jean Prouff d’arrogance, coupable d’avoir critiqué le jeu et la tactique des Rangers après le match aller.
S’ils abordent cette rencontre décisive avec la volonté de se qualifier, les Rennais vont vite déchanter. Après avoir bétonné route de Lorient, l’équipe écossaise se livre à corps perdu dans la bataille pour arracher la décision, et ce même si un match nul et vierge pourrait suffire à son bonheur. Peut-être intimidés par l’ambiance d’Ibrox - qui compte plus de 40.000 places, plus que dans la plupart des stades français de l’époque -, les Rouge et noir sont beaucoup trop attentistes, et subissent le jeu glaswégien. Les ailiers écossais torturent leurs vis-à-vis français et, fatalement, le milieu offensif Alex MacDonald finit par ouvrir la marque quelques minutes avant la mi-temps. Incapables de revenir au score, les Rennais échouent à arracher une prolongation, et sont éliminés (1-1, 0-1).
Après le Dukla Prague, contre qui Rennes avait surtout manqué de métier, Jean Prouff explique l’élimination par la valeur de l’adversaire écossais, et pointe du doigt le rendement insuffisant de certains de ses joueurs. « Les Rangers étaient meilleurs qu’à Rennes et je regrette pour notre public qu’ils ne se soient pas comportés ainsi à l’aller, explique le technicien breton. Mais nous avons eu trop de défaillances individuelles pour espérer passer ».

Les Rangers posent contre Rennes la première pierre d’une épopée, celle qui les verra remporter ce qui est à ce jour leur unique trophée européen, après une finale remportée de haute lutte contre le Dynamo Moscou (3-2). Au vu des adversaires passés ensuite à la moulinette par les Rangers (Sporting Lisbonne, Torino, Bayern Munich), il n’y avait franchement pas de quoi rougir pour les joueurs de Prouff.
Ceux-ci ne se doutent cependant pas qu’il faudra du temps au Stade rennais pour savourer de nouveau le goût de l’Europe, pour trouver un successeur à Philippe Redon, et encore plus pour revenir à Glasgow. Mission aux Rouge et noir d’aujourd’hui de faire mieux que leurs aînés d’il y a quarante longues années.

Source : « 100 ans en Rouge et Noir », Hors-série Ouest-France, 2001
Crédit photo : Ouest-France

Vos réactions (16 commentaires)Commenter
Louis G3 novembre 2011 à 07h41

Après leurs déconvenues au Mans et à Toulouse , les rennais doivent se révolter ce soir en Ecosse et gagner !...et si c’est un « gamin » Philippe Redon qui a sauvé l’honneur pour le Stade Rennais en 1971 , c’est peut-être un autre « gamin » Abdoulaye Sané qui donnera la victoire à notre Club cette année !!...

the miz3 novembre 2011 à 08h48

Il faut leur « marcher dessus » !

Seul la victoire compte,faite honneur a la L1 qui est bien en difficulté actuellement !

Je ne suis pas certain que cette équipe rennaise est beaucoup d’envie dans cette coupe,a elle de me faire mentir,je ne demande que ça !!

Allez le Stade rennais !!!!!!!!!!!!!!

nostra3 novembre 2011 à 09h09

Ce soir on va vraiment voir ce qui se cache sous les kilts !! car au risque d’etre vulgaire, il va falloir en avoir pour sortir ces ecossais de l’europa league !! Allez rennes

3 novembre 2011 à 12h06

Un seul mot d’ordre : ne pas se blesser et ne pas y laisser toutes ses forces. A l’évidence Rennes ne fera rien dans cette coupe cette année, vu qu’ils y ont laissé trop de points et que les 2 dernières rencontres seront très très compliquées.
Mon avis c’est qu’ils doivent laisser filer et se re-concentrer sur le championnat. Je serais à la place d’Anto, je mettrais carrément l’équipe B contre le Celtic....
J’espère que M’Vila, Féret, Pitroipa seront sur le banc.

nostra3 novembre 2011 à 14h09

the miz, t’as déjà vu un ecossais se faire marcher dessus ? non, ces gars là vaut mieux les contourner si tu veux avoir une chance de revoir la bretagne sur tes deux pattes, alors ecartons le jeu, distendons leurs lignes, faisons les tourner en bourrique et là oui ça peut passer.

Syracuse3 novembre 2011 à 15h09

Bonjour à tous,

Lu sur un autre article, Dr Dré met la pression.
De qui se moque t’on ( t’il ) . Celle ci est quand même un peu fort, il leur met la pression...
L’homme qui à vu l ’ours... et vous, Môssieur Dréossi qui vous met la pression ?
Laissez les travailler et occupez vous de faire correctement vôtre taf et tout le monde ne s’en portera que mieux !

3 novembre 2011 à 15h54

Si Dréossi et Le Lay ne disent rien on leur reproche d’être absents, et s’ils demandent aux joueurs de se bouger le derche (ce qui ne leur fera pas de mal vu leurs deux derniers matchs) on leur reproche de sortir de leur rôle... faudrait savoir !

serali3 novembre 2011 à 18h10

bien dit anonyme post precedent , certains sur ce site deviennents vraiment anti pathique a force de toujours critiquer les dirigents . si rennes gagne ce soir et j y crois , j attend certaines personnes au virage pour leurs posts futur . petit message a moderateur ; etant donne que tu connais tout le monde sur le site via adresse mail tu ferai bien de sermoner certains blogeurs avant d ecoeurer la plupart d entre nous

XxXTheFoxXxX3 novembre 2011 à 18h14

syracuse, je ne suis pas d’accord avec toi, je dirais même que pour la première fois depuis très très très longtemps, je suis d’accord avec dréossi.

Que pensez vous de sa réaction ??? c’est la première fois que je vois cela à rennes, qu’il continu comme ça et il remontera dans mon estime.

Maintenant place aux joueurs, qu’ils finissent cette série de 21 matchs sans victoire.

Allez Rennes.

anonyme353 novembre 2011 à 19h07

XXXXthe foxx

Dréossi remonte dans ton estime wouah un scoop ! alors dans ce cas tu remontes dans la mienne (sourires bien sur )

non plus sérieusement cela fait du bien de voir que certains ne sont pas dans l’aveugkement et le dénigrement systematiques , tu montres que l’on peut ne pas être « fan » d’un dirigeant, d’un entraineur , d’un joueur et reconnaitre que parfois ceux ci sont dans le vrai ....C’est a charge et a décharge , au même titre que nous , parfois notre avis est.... avisé , parfois on est a coté de la plaque ( bon ok certains plus que d’autres....Re sourires)

bon match

XxXTheFoxXxX3 novembre 2011 à 19h20

comme je le dis depuis pas mal de temps, je pense qu’il a fait son temps, il a clairement apporté un plus au stade rennais, mais ce plus pourrait ce transformer en moins car sa présence devient trop longue.

9ans de présence, qui peut se vanter d’être rester aussi longtemps ??? Wenger Ferguson, aulas (président) mais manager dans une juste mesure.

Mon reproche est la, un peu de frais, de nouveau ne ferait pas de mal. Maintenant qui ??? c’est un très bonne question, mais je verrais bien un manager étranger, Boloni est pour moi l’entraineur qui a fait le plus avancé le stade (en attendant antonetti ???), alors parions, comme les dirigeants l’ont fait pour certains joueurs.

nostra3 novembre 2011 à 19h30

xthefox, comme tu le dis si bien qui peut se targuer d’etre rester aussi longtemps à la tete sportive d’un club ? aulas, ferguson, wenger et bien tu donnes par là la preuve que la reussite d’un club passe certainement par la stabilité au sein des instances dirigeantes, parce que excuse moi du peu mais arsenal, manchester ou lyon font quand meme partie des tops clubs européens non ?

XxXTheFoxXxX3 novembre 2011 à 20h25

sauf que wenger et consort n’ont pas mis 10 ans à gagner quelquechose !!!!!!!

nostra3 novembre 2011 à 21h04

De toute façon le débat est un peu stérile puique Dréossi n’occupe ni la fonction d’aulas ni celle de ferguson et wenger mais c’etait juste pour souligner que la stabilité a aussi du bon et que le changement pour le changement n’apporte^pas forcément un plus. Beaucoup de choses se sont construites ces dèrnières année au stade rennais et je pense qu’il ne faut pas tout remettre en cause.

XxXTheFoxXxX3 novembre 2011 à 21h56

ce match va rester une fois de plus graver dans les mémoires, auront nous la force de renverser ce match ????? j’ai déjà une partie de la réponse.....

L’envie du Celtic, son public est juste un exemple, regardons et apprenons, ils nous donnent une belle leçon.

Nous ne sommes pas maudit, juste tendre et mou, voila le vrai mal rennais

rehel3 novembre 2011 à 21h57

un eternel recommencement comme les commentateurs le disent si bien, Rennes incapable une fois de plus de maitriser sa domination sans faire de grossières fautes defensives comme celle de Mangane et de Pageot. Et devant des attaquants de poche incapables de se procurer une occasion. On se fatigue de voir cela depuis quelques années

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