Un effectif toujours en chantier
Alors que les trois coups de la saison ont retenti avec la réception de Lille samedi dernier, l'effectif définitif du Stade Rennais 2006-2007 ne s'est pas encore tout à fait dessiné. S'il apparaît tout de même relativement compétitif, il reste suspendu aux éventuels départs et à l'avancement des différents « dossiers » sur lesquels travaille Pierre Dréossi.
Comme on pouvait le craindre, l’échec de la fin de saison passée, symbolée par ce fameux renversement de situation lors du match contre Lille, aura marqué un tournant certain pour le Stade Rennais. Les départs qui ont suivi, évitables ou non, n’auront fait que confirmer ce constat, qu’il s’agisse de deux pièces maîtresses de l’effectif (Frei et Källström), de son plus solide espoir (Gourcuff) ou même de son entraîneur.
Sacrée saignée !
Depuis quelques années, le staff technique mise sur la stabilité, sans doute dans la lignée des réussites du centre de formation. À l’été 2005, rares avaient été les mouvements de joueurs, qu’ils arrivent ou quittent la Piverdière. Des remplacements essentiellement poste pour poste, avec les arrivées d’Utaka et Hadji contre les départs de Maoulida et Sorlin, tandis que Rochat puis Edman venaient pallier un manque récurrent sur l’aile gauche.
Cette année l’équation est différente. L’absence de perspective européenne sonne comme une menace permanente, chaque joueur de l’effectif convoité par un autre club devenant immédiatement potentiellement transférable - du moins dans l’esprit des supporters. La saison passée, la présence dans les esprits de la Coupe UEFA avait en effet assuré au Stade Rennais de la continuité et de l’envie, comme l’avait montrée la prolongation de contrat d’Alex Frei. Bien sûr, Rennes s’est encore affirmée sur la scène nationale comme une bonne équipe, mais pas assez attractive sur sa seule réputation. Et il fallut donc pallier aux départs d’Alex, Kim et Yoann dans un secteur offensif complètement dévasté.
Une option à prendre aurait pu annoncer la prise de pouvoir définitive des jeunes pousses de la « Génération Gambardella » si des joueurs comme Jimmy Briand et Arnold Mvuemba avaient pu s’affirmer davantage, mais devant un certain manque de garanties et une certaine irrégularité, l’on peut comprendre que Pierre Dréossi ait décidé d’assurer le coup en enrôlant les joueurs confirmés que sont Daniel Moreira et Bruno Cheyrou.
Plus récemment, le recrutement de Mario Melchiot a sans doute montré que le front de l’attaque n’est pas le seul secteur à être en « reconstruction » en ce début de saison. Si la venue du Néerlandais vient essentiellement marquer une défiance du nouvel entraîneur envers Jean-Joël Perrier-Doumbé, elle vient aussi rappeler que la possibilité de bouleversements dans la défense stadiste n’est pas à exclure, ce qui nous est confirmé par quelques rumeurs persistantes.
Dans le même ordre d’idées, le cas de Jacques Faty, titulaire déchu depuis l’arrivée de Mensah et l’affirmation de Bourillon en défense centrale. On aurait pu croire que l’ex-Champion du Monde des moins de 17 ans allait décider de quitter rapidement les bords de la Vilaine au mois de juin, histoire au moins de s’assurer du temps de jeu, mais il n’en fut rien. On peut imaginer que le départ de Laszlo Bölöni ait joué dans la balance, mais depuis quelques jours l’éventualité de son départ semble revenir sur la table, après que la Juventus Turin, fraîchement rétrogradée en Série B italienne, ait manifesté son intérêt. Reste à savoir si le départ de Jacques entraînerait le retour en grâce d’un autre joueur dans l’effectif professionnel (Rochat ? Adailton de retour de blessure ?) ou si un nouveau défenseur venait à être recruté, comme semblait l’annoncer la rumeur Gustavo.
Enfin le doute principal concerne évidemment le poste de gardien de but. Régulièrement discuté par certains supporters qui raillent un jeu au pied et une autorité dans les airs parfois discutable, le grand Suédois Isaksson semble ne pas être insensible aux charmes de la Premier League anglaise en général, et aux offres des clubs de Charlton et Manchester City en particulier. Sans anticiper sur un départ qui semble néanmoins de plus en plus probable, un transfert entraînerait une nouvelle distribution des rôles, chose toujours particulière quand il s’agit des gardiens.
D’aucuns souhaiteraient la titularisation définitive d’un Simon Pouplin qui avait bien rempli son statut d’intérimaire la saison passée, mais les matches amicaux et la première journée de Ligue 1 laissent apparaître quelques doutes, mettant en avant l’irrégularité du Choletais. Du coup, l’éventualité du recrutement d’un gardien revient en force, et avec elle les rumeurs les plus folles. Une recrue venue de l’Est, une sorte de « nouveau Petr Cech » ? Un jeu des chaises musicales avec le Toulouse FC ? La venue d’une gloire nationale ayant participé un mois plus tôt à une certaine finale de Coupe du Monde ? À l’heure actuelle, il est encore difficile de répondre à ces questions, même si l’hypothèse d’un retour de Christophe Revault semble tenir la corde.
Réponses avant le 31 août, minuit.