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3 juin 2007 | à 16h12

La Gambardella 2003, quatre ans après

Le 31 mai 2003, le Stade Rennais remportait la deuxième Coupe Gambardella de son histoire, emmené par une talentueuse génération de joueurs nés entre 1984 et 1986. Quelques uns étaient déjà de solides espoirs du football français et ont confirmé. D'autres n'ont jamais percé malgré leur talent supposé. Enfin certains sont restés anonymes. Des destins bien différents, qui montrent que rien n'est jamais acquis.

La Gambardella 2003, quatre ans après

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Les grandes réussites

On n’épiloguera pas sur ces joueurs, dont - pour la plupart - la carrière était déjà prometteuse, et qui ont su confirmer par la suite.

On pense d’abord à Yoann Gourcuff, certainement le plus talentueux du lot. Titulaire en finale alors qu’il était le plus jeune, il se permet de marquer sur coup-franc. Il signe professionnel 5 mois après la finale, s’impose en équipe première en 2005-2006, et part dans les circonstances regrettables que l’on connaît à l’AC Milan à l’été 2006.

L’autre surdoué du groupe, Jimmy Briand, occupait le front de l’attaque en tant que titulaire, malgré son an d’avance. Passé pro en janvier 2004, il mettra du temps à s’imposer en équipe première, mais y est finalement parvenu cette saison. C’est le premier joueur rennais de cette génération à être appelé en Équipe de France A.

Jacques Faty en juillet 2006

Plus attendue, la progression de Jacques Faty qui n’a joué que la finale durant ce parcours. Alors déjà membre de l’effectif pro, il disputera ensuite deux saisons et demie en tant que titulaire. Puis il se fera barrer la route par l’arrivée de John Mensah, mais également par l’affirmation de...

... Grégory Bourillon. Moins attendu que Faty, le Lavallois se sera affirmé comme un des meilleurs espoirs du Stade Rennais, notamment depuis février 2006, et son replacement en défense centrale aux côtés de Mensah. Avant sa blessure, il était aux portes de l’Équipe de France...

Enfin, la plus grande réussite par rapport aux attentes de départ est pour Simon Pouplin, alors dans l’ombre d’un Chaigneau de un an son aîné. Le Choletais va profiter de la déliquescence de son rival pour prendre sa place de gardien numéro 2. Il réussira ensuite un intérim remarqué - après la signature de son premier contrat pro en juin 2005 - en l’absence d’Andreas Isaksson, qui lui permettra d’être promu numéro 1 en début de saison 2006-2007.

Plus dure sera la chute...

D’autres joueurs, pourtant attendus comme de grandes promesses, ont déçu, pour diverses raisons. La preuve que le football et la progression des jeunes n’est pas une science exacte...

L’un des exemples les plus marquants est celui de Florent Chaigneau. Champion du monde des moins de 17 ans en compagnie de Faty, il est promis à un très grand avenir. Le natif de La Roche-sur-Yon va pourtant énormément décevoir. Sa chance arrive pourtant lorsque Petr Cech se blesse, en février 2004. Chaigneau va se manquer, encaissant une quinzaine de buts en l’espace de six matches, dont quelques "cagades" lors d’un déplacement à Nice.

Florent Chaigneau en 2005

_ Il repart donc en 2004-2005 avec l’étiquette de deuxième gardien derrière Isaksson, mais va ensuite plus briller en boîte de nuit qu’à la Piverdière. Laszlo Bölöni finit alors par dire de lui qu’il est « très loin du monde professionnel ». Prêté la saison suivante en D2 anglaise, à Brighton où il joue très peu, il part en fin de contrat à Toulon en National, où il a réussi à faire l’unanimité... contre lui.

Autre ex-grand espoir, Jonathan Bru, milieu de terrain ayant fréquenté assidûment les équipes de France de jeunes, passé par l’INF Clairefontaine. Passé pro en janvier 2004, il ne dispute que des bouts de matches avec l’équipe première par la suite. Ses saisons 2004-05 et 2005-06 se résument aux matches avec la réserve. En fin de contrat en juin 2006, il signe à Istres en Ligue 2, club avec lequel il n’a disputé que 8 matches cette saison. Le club méditerranéen évoluera en National la saison prochaine.
Son frère Kévin, venu à Rennes grâce à la présence de son frère, a signé son premier contrat professionnel en janvier dernier.

Stéphane Nguéma aura lui été l’un des plus beaux gâchis de l’histoire du centre de formation du Stade Rennais. Arrivé en compagnie de son compatriote Do Marcolino en 2000 après avoir été repéré au Tournoi de Montaigu qu’il disputait avec le Gabon, il fait des ravages en équipe réserve grâce à son efficacité, ses dribbles et ses accélérations. Bien avant la finale de Gambardella, il fait ses débuts en équipe première, en septembre 2002, et dispute quelques bribes de matches. Il semble véritablement exploser en début de saison 2003-2004, mais verra sa progression freinée par une série de blessures. Prêté à Lorient en janvier 2006, il est à nouveau gravement blessé, et peine depuis à retrouver son niveau de jeu.

Grégory Tanagro en 2005

Grégory Tanagro, d’un niveau certes plus modeste, avait signé son premier contrat pro avec Rennes en janvier 2004. Il avait auparavant fait ses débuts en Ligue 1, à l’occasion d’une victoire à domicile face à Lyon (3-1). Il ne rejouera que très peu avec l’équipe première. Prêté en 2005-2006 à Sète, sa ville natale, il n’a plus donné de nouvelles depuis.

Enfin, déception par rapport aux attentes immenses qui l’entouraient pour Arnold Mvuemba. Surdoué techniquement, l’Alençonnais aura pêché par son manque de constance, son irrégularité. Capable du meilleur comme du pire, il peine à s’imposer chez les pros, avec lesquels il ne dispute que 47 matches (souvent juste pour quelques minutes) en 3 saisons et demie. En panne de temps de jeu, il est prêté en janvier 2007 à Portsmouth qu’il semble avoir séduit. Il pourrait donc rejoindre définitivement l’Angleterre cet été.

Globe-trotters

Arthur Sorin, fils de Michel Sorin, a eu la chance de signer son premier contrat professionnel (d’une année seulement) en juin 2005 au Stade Rennais, dont il avait fréquenté les équipes depuis son plus jeune âge. Prêté la saison suivante à Vannes, il n’est pas prolongé par le Stade, et se retrouve donc libre de tout contrat. Après quelques matches en CFA avec la réserve rennaise, il est engagé en janvier 2007 par les Suédois de Kalmar FF, qui évoluent en première division locale.

Sébastien Le Toux n’avait pas décroché de contrat professionnel à Rennes. Parti signer à Lorient en 2004, il n’est pas conservé après l’accession des Merlus à la Ligue 1. Après un essai infructueux à Libourne Saint-Seurin, il est finalement recruté par les Seattle Sounders aux États-Unis.

William Stanger a lui choisi directement l’exil pour obtenir un contrat pro qui ne lui aurait jamais été proposé en restant à Rennes. Le Breton a finalement suivi Paul Le Guen en juin 2006 aux Glasgow Rangers. En Écosse, le jeune attaquant n’évolue qu’avec la réserve, se contentant d’apparitions épisodiques sur le banc de touche d’Ibrox Park. Après le départ de Le Guen, Stanger est laissé libre par les Rangers. Il est sans club depuis malgré un essai dans un club suédois, mais semble - selon ses dires - avoir quelques touches pour la saison prochaine, notamment en Suisse.

Nadir Benchenâa en 2006

Seul joueur étranger ayant participé à la finale pour le Stade Rennais avec Stéphane Nguéma, Nadir Benchenâa a eu un destin de footballeur assez étrange. Milieu de terrain offensif de nationalité suédoise aux origines algériennes, Benchenâa rejoint le Stade Rennais en 2002 en provenance d’Hammarby, alors qu’il est également convoité par Manchester United.
Il supporte néanmoins difficilement la concurrence de Yoann Gourcuff de deux ans son cadet, et décide de quitter la Bretagne après la victoire en Coupe Gambardella. Il rompt alors son contrat, et retourne à Hammarby. La suite ressemble à la lente descente d’un espoir déçu. Il part d’Hammarby IF (Allsvenskan, D1) pour Örgryte IS (Superettan, D2), avant d’atterir à Assyriska FF (3ème division). Une étoile s’éteint...

Plus anecdotique, Brice Clairenteau, qui a participé au parcours, aurait quitté Rennes pour le club de Montaigu (DH) avant de rejoindre... Saint-Denis de la Réunion pour qui il a joué en 2006.

Le salut vient d’ailleurs...

Ces joueurs ont dû quitter Rennes pour faire du football leur métier. Mais leurs parcours restent modestes.

Sylvain Macé, tout comme Le Toux, avait signé à Lorient en 2004. Resté deux ans là-bas, il a rejoint Vannes à l’été 2006.

Le gardien de but Romain Salin est lui aussi passé par Lorient entre 2004 et 2006, mais avait effectué une saison à Laval en 2003-2004. Barré chez les Merlus, il a été prêté à Libourne Saint-Seurin qui en a fait son titulaire. Il a foulé la pelouse du Stade de la Route de Lorient à l’automne dernier, à l’occasion d’un seizième de finale de la Coupe de la Ligue (2-1).

Romain Salin en 2006

Willy Barru a quitté le Stade Rennais en 2005, pour rejoindre le Vannes OC pour lequel il joue toujours. Tout comme Sylvain Macé, on l’a retrouvé au Stade Vélodrome de Marseille en quarts de finale de Coupe de France cette année.

Même situation pour Florent Besnard, qui avait quitté Rennes pour Vannes dès 2004.

Aurélien Montaroup est lui parti à Orléans en 2005. À l’été 2006, il est recruté par l’US Créteil-Lusitanos (L2), mais quitte le club - apparemment sans explications - en octobre. Sans nouvelles depuis.

Enfin Johann Ramaré a effectué une belle saison avec Boulogne-sur-Mer, promu de National en Ligue 2. Il avait quitté le Stade Rennais l’été dernier.

Anonymes ou portés disparus

Grégory Douard, qui était l’an passé quatrième gardien du club, a rejoint Concarneau (CFA) mais doit se contenter du banc la plupart du temps. Son équipe est d’ores et déjà reléguée en CFA2.

Fabien Dugaz, joueur né à Cherbourg en 1984, a quitté le Stade Rennais en 2004. Il a passé une saison à La Rochelle, mais on reste sans nouvelles depuis 2005.

Grégory Bourgé est passé par Segré dans le Maine-et-Loire avant de rejoindre Bouchemaine (DSR, Division supérieure régionale)

Simon Delaveau a par la suite rejoint l’OC Cesson-Sévigné pour évoluer en Division d’Honneur (plus haut niveau régional).

Enfin on est totalement sans nouvelles de Paolo Baldi.

Yoann Gourcuff, sans doute le plus doué de cette génération

Conclusion

Cette génération victorieuse en Gambardella aura été remarquable. Vingt joueurs sont parvenus à passer professionnels, dont pas moins de onze avec le Stade Rennais (Bourillon, Briand, J. Bru, Chaigneau, Faty, Gourcuff, Mvuemba, Nguéma, Pouplin, Sorin et Tanagro). Ils ne sont donc que cinq à n’avoir jamais pu franchir le pas - ou du moins pour l’instant.
Un total exceptionnel, tant les déceptions sont nombreuses pour les jeunes footballeurs. L’adage « beaucoup d’appelés, peu d’élus » tend presque à devenir un cliché, mais les exemples de Benchenâa, de Chaigneau ou de Jonathan Bru montrent que rien n’est acquis, aussi talentueux soit le joueur dans sa jeunesse.

L’équipe de la finale :
Chaigneau (cap) - Le Toux, Macé (Sorin, 84ème), Bourillon, Faty, Dugaz, Mvuemba, Bru, Briand, Gourcuff (Benchenâa, 75ème), N’Guema (Stanger, 84ème).

Autres joueurs ayant participé au parcours : Salin, Douard, Pouplin - Tanagro, Montaroup, Barru, Clairenteau, Baldi - Ramaré, Besnard, Delaveau - Bourgé.

Retour détaillé sur le parcours rennais lors de cette Coupe Gambardella 2003

Notes

[1Photo de l’en-tête : Fédération Française de Football

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