Préparation estivale SRFC / Habib Beye : « Je veux qu’on prenne notre temps »

La gestion de l’entrainement est-elle différente avec cette nouvelle organisation ?

Non ça n’a pas changé. On a beaucoup de ressources pour les joueurs, ils sont le moteur de notre projet. Le changement n’est fait que par les hommes, l’animation de l’entrainement sera toujours la même, avec le staff technique, le responsable performance et toutes les équipes qui vont faire en sorte que les joueurs soient le plus optimisés possible.

Comment allez-vous gérer ce groupe amené à évoluer ?

Sereinement. Je pars du principe que tous les joueurs ici sont des joueurs souhaités, que j’ai validé depuis leur retour vendredi. Un groupe est amené à évoluer, car nous avons des besoins sur des postes spécifiques. On a déblayé le terrain, identifié ce qu’il nous fallait mais je veux qu’on prenne notre temps, qu’on évalue notre groupe, ne pas faire d’erreur, ne pas faire de panic-buy. On sait exactement qui on veut aller chercher et ce dont on a besoin pour être une équipe très performante, mais aussi valoriser les gens qui sont là. Souvent on regarde ailleurs, mais pendant l’Euro Espoirs j’ai vu des joueurs très au-dessus des joueurs qu’on a pu identifier. Il faut être très vigilant et prendre notre temps. On a 7 semaines de préparation, c’est long, et ce qu’il est important de façonner c’est le groupe à notre disposition, et ceux qui viendront nous rejoindre.

« Être ancré dans un système, ce n’est pas ce qui m’intéresse » 

Pensez-vous repartir sur un système à 3 défenseurs centraux ?

Vous l’avez vu l’année dernière, je n’ai jamais été réellement figé dans un système. On essaye de trouver différentes animations en fonction des forces de nos joueurs. En fin de saison on a évolué sur un système un peu plus hybride qui a donné satisfaction. On a les joueurs pour le faire. Être ancré dans un système, ce n’est pas ce qui m’intéresse. C’est que mes joueurs puissent évoluer dans plusieurs systèmes. On a eu 4 mois pour mettre une équipe en place pour avoir des résultats. Il faut parfois prendre des décisions rapides et ancrer des choses pour ne pas les perturber. On a pu, lorsqu’on a été plus sereins dans notre championnat, évoluer dans notre système, et c’est ce qu’on fera encore dans notre préparation. Je ne veux pas vous dire « on jouera à 4, 5, 3 », peu importe. L’idée est qu’on puisse être imprévisible et maitriser le projet de jeu en fin de ces 7 semaines de préparation.

Les joueurs prêtés la saison dernière sont-ils de nouvelles recrues pour vous qui les découvrez ?

Ce sont des nouvelles recrues, une nouvelle énergie, une nouvelle ambition pour ces garçons. Quand ils ont été prêtés, le club a pris une décision qui pouvait leur paraitre défavorable, mais ce qui est important c’est de les valoriser et de leur montrer que s’ils sont là, c’est qu’ils le méritent, que je vais porter mon attention sur eux, qu’ils vont entrer dans la compétition vite, et s’ils sont performants, rien n’est défini. Pour moi un bon joueur est un bon joueur, qu’il ait été prêté ou non.

Sept semaines, c’est trop long ?

Non c’est bien. On aura un stage cohésion qui ne nous verra pas toucher le ballon pendant trois jours et demi. On ne les cumule pas dans une préparation. Il faut bien gérer le groupe. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas que le groupe soit à fond aujourd’hui, c’est qu’il le soit après 7 semaines de préparation. On leur donnera des jours off aussi.

« On ne redémarre pas à zéro »

Pourquoi Seko Fofana a repris en avance ?

C’est de sa propre initiative. Il n’y avait pas de volonté pour moi de le faire reprendre avant. Il connait son corps, il n’a pas besoin d’être pressé, c’est aussi de construire sa performance sur ces 7 semaines. J’ai trouvé quelqu’un de très content de revenir au club, de cette préparation en amont. Il se sent bien.

Sans Mandanda, Truffert notamment, tu auras besoin de lui davantage leader ?

Il l’était. Mais ce n’est jamais simple quand vous arrivez dans un club de poser votre patte dans un leadership. J’ai dit au groupe qu’il devait se préparer à ce que mon management soit différent. On sera encore plus exigeants. Je n’ai pas de problème pour Seko ni pour Brice (Samba). Ils l’ont été. Mais peut-être qu’avec 5 mois en plus et une préparation qui démarre, le leadership augmente. Il vient avec la confiance. Ils ont l’intelligence de ne pas être dans un phénomène d’imposition et de s’installer comme n’importe quel nouveau joueur. Leur légitimité a grandi, leur leadership aussi mais il doit être incarné par beaucoup d’autres joueurs dans cette équipe. On a déjà commencé à construire ça. On ne redémarre pas à zéro. Ça se passe bien.

Votre situation contractuelle a évolué avec une prolongation en cas de coupe d’Europe. Est-ce que cela vous convient ?

Je suis un homme de challenge. Ça ne m’intéresse pas de me lier à un club pendant 3 ou 4 ans. Ce qui m’intéresse c’est d’être lié à la performance. Si je le suis je serai l’entraineur du Stade rennais pour de longues années. Si je ne le suis pas, c’est comme tous les coachs. Ça me va très bien.

Plusieurs priorités ont été identifiées, devant et sur les latéraux. Faut-il aussi un milieu défensif ?

On évaluera notre effectif. Il y a eu deux départs sur des postes clés. On regardera sur ces postes. Mais on a au club des joueurs qui reviennent ou étaient là et ont un énorme potentiel. Peut-être que ces joueurs sont capables de suppléer ceux partis. Je prends l’exemple de Nagida, dont j’estime qu’il est important de lui laisser sa place. On prendra le temps d’analyser tout ça avant de recruter.

Pouvez-vous nous annoncer qui est le nouveau capitaine du Stade rennais ?

Non. Je le réserve à mon groupe. Vous le saurez en temps et en heures.