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28 décembre 2008 | à 17h30

Leroy : « Les Bleus ? Je refuse »

Leroy : « Les Bleus ? Je refuse »

Souvent à contre-courant lorsqu’il s’exprime dans la presse, Jérôme Leroy a de nouveau montré son décalage - par rapport à certains de ses collègues - à l’occasion d’une interview accordée au Journal du Dimanche.

Questionné sur la réaction qu’il pourrait avoir si Raymond Domenech décidait de faire appel à lui, Leroy répond sans détour : « Je refuse. La sélection a besoin de compétiteurs. Je n’en suis pas un. Je suis un gagneur, c’est différent. Si je mène 1-0 en fin de match, j’essaie de marquer le deuxième, puis le troisième. Un international n’hésitera pas à mettre le ballon en touche si c’est nécessaire. Et si je perds 4-3, j’aurais quand même pris du plaisir. En Équipe de France, je ne serais pas dans mon élément. Les Bleus, c’est une institution. Maintenant, ça devient pratiquement la poubelle : tout le monde veut y aller comme si c’était un dû ».

Le milieu de terrain évoque également sa situation actuelle au Stade Rennais. « À Rennes, le climat est sain, les gens acceptent ma façon de fonctionner ». « Pour exister, j’ai besoin d’être apprécié de tous, poursuit-il. Si j’apprends qu’on parle dans mon dos, comme à Sochaux, je me braque et je préfère partir avant d’envenimer les choses ». « Le jour où ça n’ira plus, il faudra me dire en face : "on ne veut plus de toi" », conclut-il.

Enfin, interrogé sur le décalage - souvent mis en avant ces derniers temps - entre jeunes et anciens dans le football, Leroy se veut plus mesuré, et en profite pour adresser une petite pique au système actuel de formation.
« Un jeune a le droit de dire non ! Trop d’anciens vivent avec le passé. C’est agaçant. Les jeunes ont de l’assurance mais ce n’est pas méchant ».
« Les centres de formation, c’est l’abattoir. Les formateurs ont aussi une obligation de résultats. Le but n’est plus de former des talents mais de finir en tête du CFA ou de gagner la Gambardella. Les joueurs sont des pantins. Ils sont formatés. Ce sont tous les mêmes. [...] Le foot, c’est devenu le Loto. On joue par appât du gain. Moi, je rêvais d’être Platini ou Maradona, pas de toucher leur salaire ».