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16 décembre 2007 | à 21h46

Dréossi, c’est fini

Contesté depuis quelques semaines, celui qui avait pris les rênes du club il y a un an et demi a finalement craqué. Démissionnaire, Pierre Dréossi devrait retrouver son costume de manager « à l'ancienne », qui constrate avec celui qu'il s'était lui-même taillé en juin 2006. Un échec pourtant impensable il y a seulement deux mois, alors que le collectif rennais surfait encore sur une vague de réussite enclenchée cet été. Reste à savoir désormais qui remplacera Dréossi à la tête de l'effectif rouge et noir, et quelles seront les relations de celui-ci avec son successeur...

Dréossi, c'est fini

Alors c’est ça, devenir un grand club ?

Qui aurait pu imaginer, au soir du 28 octobre, que Pierre Dréossi serait contraint d’abandonner son effectif moins de deux mois plus tard ? En pleine bourre, les Rennais avaient certes montré quelques signes d’affaissement à Bâle trois jours plus tôt, mais rien ne semblait indiquer un tel effondrement.
Huit défaites et un petit match nul plus tard, exit notre « premier manager à l’anglaise de France », pourtant si célébré à l’issue de l’excellent début de saison rennais.

Rentré dans le rang, le Stade Rennais n’affiche pas un plus mauvais bilan que les saisons précédentes à même époque. Pierre Dréossi paye donc sans doute - outre la longue série d’insuccès toujours en cours - le fameux « nouveau cap », symbolisé cet été par le retour de Wiltord, que François Pinault semble vouloir faire franchir à son club.

Désormais donc pseudo-grand club, le Stade Rennais se doit désormais de faire comme les habituels et pathétiques titulaires du titre, à savoir faire sauter son entraîneur dès que l’équipe en place enchaîne une série de résultats négatifs.
Qui semble se souvenir aujourd’hui qu’après avoir encaissé une cascade de défaites presque aussi importante, Laszlo Bölöni et ses joueurs avaient complètement renversé la tendance pour se retrouver en UEFA à un quart d’heure près, et ce il y a seulement deux ans ?
Où est donc passée la sacro-sainte stabilité qui a permis au Stade Rennais de franchir les échelons un à un, passant du statut de candidat habituel au maintien à celui de candidat crédible à l’Europe ? Dans son bureau de la DTN, Philippe Bergeroo peut souffler : il tient enfin son successeur dans le rôle d’entraîneur rennais limogé/démissionné de mi-saison, après avoir vu Vahid Halilhodžić et Laszlo Bölöni clore tranquillement leur chapitre breton.

Quoi qu’il en soit, ce nouvel épisode de l’histoire centenaire du Stade Rennais a une drôle de saveur, comme si un club désormais sans histoires voulait renouer avec un passé tumultueux, peu glorieux, mais tellement plus « riche » médiatiquement.

Qui ?

Le constat est cependant bel est bien là : le Stade Rennais doit se trouver un nouvel entraîneur, tout en sachant - et il probable que l’influence de cette donnée sera cruciale - que l’ancien titulaire du poste reste malgré tout en place.

Évoqué avec insistance ces derniers jours, le nom de Guy Lacombe est une possibilité crédible. Le journal Le Parisien pensait même savoir samedi matin que Pierre Dréossi voyait en lui son probable futur successeur (voir précédemment). Doté d’une solide expérience, Lacombe a l’avantage de connaître un peu la maison, même si sa carrière de joueur au club fut plutôt courte (1985-1987). Désormais domicilié en Bretagne, il traîne néanmoins comme casserole son récent échec parisien, qui a presque éclipsé ses réussites sochaliennes et guingampaises.

Déjà entraîneur du club entre 2002 et 2003, Vahid Halilhodžić fait également partie des successeurs possibles. Parti de son plein gré pour entraîner Paris, le Bosniaque n’a pourtant pas laissé d’excellents souvenirs en Bretagne.
S’il avait réussi à maintenir une équipe laissée dans un état de coma profond par Philippe Bergeroo, Halilhodžić avait également contribué à traumatiser durablement son effectif par ses méthodes autoritaires, et avait réussi à se mettre à dos une bonne partie de ses joueurs.

D’autres pistes existent sans doute. La liste des entraîneurs actuellement sur le marché est longue. D’aucuns évoqueraient également la possible venue de Raynald Denoueix, qui fut fortement envisagée il y a un an et demi, mais l’on a désormais peine à croire en un retournement de veste de l’ancien entraîneur du FC Nantes.

À court terme (deux matches restent à jouer avant la trêve, dimanche prochain), la solution en interne devrait sans doute être privilégiée. Titulaire du DEPF nécessaire pour entraîner en Ligue 1, Philippe Redon possède une solide expérience, acquise notamment en Afrique, via des postes de sélectionneur national, notamment du Cameroun.
Autre piste crédible, celle de Landry Chauvin, qui est justement en plein passage du DEPF (en compagnie d’entraîneurs plus confirmés, tels que Pablo Correa, Frédéric Hantz ou François Ciccolini). L’ancien entraîneur de la réserve rennaise s’est forgé un joli palmarès avec les équipes du centre de formation, puisqu’il dirigeait ses joueurs lors de la victoire en Gambardella 2003, et lors des titres de champion de France des réserves pros en 2004 et 2007.

Dans tous les cas, le choix du nouvel entraîneur du Stade Rennais sera certainement soumis à l’approbation de Pierre Dréossi.
Amoindries, les prérogatives du manager sont néanmoins réelles, et l’on voit mal comment il pourrait en être autrement, alors qu’il reste celui qui a fait venir à Rennes une bonne partie des joueurs de l’effectif, et qu’il est toujours une pièce majeure dans l’organigramme du club.

Quel rôle pour Dréossi ?

Car c’est bien là le principal enseignement des derniers évènements de ce dimanche. S’il ne s’occupera plus désormais du côté « sportif », Pierre Dréossi garde une place importanteau Stade Rennais.
L’issue trouvée lui permet de sauver la face, mais il est difficile d’imaginer qu’un manager auparavant omniprésent doive totalement s’effacer derrière un entraîneur « à poigne », tel qu’un Halilhodžić par exemple. Les deux hommes ont certes déjà cohabité avec succès, aussi bien à Lille qu’à Rennes, mais depuis, le statut de Dréossi a changé.

Sous les feux de la rampe pendant 18 mois, il est possible qu’il ait apprécié d’une part de se retrouver sur les terrains, et d’autre part d’avoir pu goûter au statut « d’indispensable » qui fut le sien dans la presse comme parmi les supporters alors que son équipe était en pleine réussite.
Dans cette optique, il est également envisageable que Pierre Dréossi ait l’ambition de renouveller ailleurs l’expérience rennaise, et se décide à quitter ses « Rouge et Noir » une fois pour toute en fin de saison, comme il le laissait parfois entendre ces dernières semaines.

Encore une fois, les cartes sont entre ses mains...

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