BILLET / Gambardella : Merci pour ce moment

Pour être honnête, on ne pensait pas finir le week-end avec le sourire. Hier soir sur les coups de 21h00, le vide béant laissé par le match livré par les pros à l’Abbé Deschamps était le même que celui d’un centre-ville d’Auxerre un samedi soir de mars. Une de ces soirées, où seul face à son plateau repas, les yeux rivés vers le bout de la Bretagne où l’égalité sur un terrain de foot est toujours à prouver, on se demandait ce qu’on était bien venus faire là.

À vrai dire, on a continué à se le dire toute la nuit, puis au fil des 450km sur la route du retour un dimanche matin, vide, elle aussi. Vide, la Piverdière ne l’était pas, au contraire. Près de 1000 personnes ont été attirées par le doux fumet des galette-saucisses de la buvette du centre d’entraînement Henri Guérin, toujours irréprochable, elle. On a donc pris et repris une dose de bonheur culinaire dont l’Ille-et-Vilaine a le secret, et l’on a observé le groupe Gambardella prendre deux buts avant de relever la tête, par orgueil. On s’est surpris le long de la main courante à encourager des gamins décidés à ne pas se laisser marcher dessus, même face à des attaquants grands comme la tour des Horizons.

On a vu à quel point un Jeanuël Belocian pouvait apprendre des échecs connus il y a moins de trois semaines pour aborder une séance de tirs aux buts comme un patron. On a vu le gardien Mathys Silistrie déstabiliser les tireurs adverses comme un vieux briscard. On a vu les jeunes du centre de formation répondre aux chants du RCK de l’autre côté du stade. On a vu tout ce beau monde exulter lors du dernier tir au but auxerrois venu fracasser la barre. On a vu toute une académie célébrer comme une seule équipe, comme des jeunes adultes à qui on ne laisse plus le temps de grandir mais qui ont profiter au maximum d’un moment dont ils ont saisi la rareté.

On a eu des émotions, et franchement, c’était bon.

Ce n’est pas le premier moment de doute, ni le dernier que connaitra le Stade rennais. Mais comme souvent, rien de tel qu’un retour aux sources, à ce qui fait l’ADN même, pour trouver un second souffle. Même sous la pluie. Et pour tout ceci, merci l’Académie. Merci pour ce moment.