BILLET / SRFC - PSG : Tellement Stade rennais

Suivre le Stade rennais nous oblige à un devoir de mémoire. Il y a un mois pile, les internationaux du SRFC goutaient à une première trêve internationale dont on ne savait pas encore qu’elle les priverait pour certains d’un retour au club tardif. Avant cela, les hommes de Bruno Genesio, victorieux dans le derby face à Nantes (1-0), étaient allés tranquillement chercher la qualif’ à Rosenborg (3-1), et étaient donc logiquement annoncés favoris au moment de se déplacer à Angers. Défaite 0-2, expulsion de Badé, terminé bonsoir.

Touchés dans leur orgueil, sujets au fameux accident de parcours, Rennes recevait Reims pour la reprise, à domicile. Rebelotte avec une défaite 0-2, et sans doute le pire match de la saison pour les Rouge et Noir, dans le contenu comme dans l’état d’esprit. A quatre jours de recevoir Tottenham, la gifle prise au Roazhon Park faisait tâche, et on ne donnait alors pas cher de Rennais à la merci de l’ouragan Harry Kane, et de toute sa bande de cyborgs de Premier League, ce championnat où celui qui s’arrête de courir est éliminé. Résultat, match nul 2-2, un stade se rappelant au bon souvenir d’Arsenal, et un Stade rennais reparti de plus belle. « Là, ils sont lancés » pouvait-on entendre aux abords de la vilaine un soir de coupe d’Europe.

Si les Bretons avaient effectivement pris de la vitesse, c’était pour se fracasser d’autant plus fort sur le mur de l’Olympique de Marseille, étouffant de pression dans son Vélodrome où les hommes de Genesio se faisaient manger en entrée, plat, et dessert. Tous les espoirs mis dans la rencontre de Tottenham volèrent en éclats, et l’on voyait bientôt le Professeur Pascal Gastien tenter de nouvelles formules diaboliques à Rennes, un mercredi soir 19h00, à l’heure où l’on entame généralement le premier afterwork de la semaine. Victoire 6-0 du Stade rennais face à Clermont, plus grosse claque mise depuis la fin de la 2ème guerre mondiale par le SRFC, et la sale gueule de bois pour le laborantin Gastien, tâché sur toute sa blouse.

Et voilà Rennes reparti comme en 40 ! Le déplacement à Bordeaux trois jours plus tard faisait office de formalité, d’autant plus en l’absence d’Antony Gautier et sa foulée militaire. Match nul 1-1, après 88 minutes et 167 occasions de marquer, tandis que Mexer y allait de son coup de couteau dans le dos de son ancien club, en égalisant d’une frappe étiquetée « au petit bonheur la chance ». Rennes relancé, Rennes frustré.

On se consolait alors en se disant qu’à défaut d’être pépère niveau comptable, le contenu avait quand même une autre tronche. Des associations encourageantes, une pluie d’occases, un certain allant, des retours probants. Et puis vint cette première mi-temps au Vitesse Arnhem. La panne technique. Sur une pelouse district, Rennes se faisait peur en encaissant une frappe étiquetée « tape comme t’es con », et l’inquiétude grandissait chez des supporters sortant du FoodAll le cœur léger et le bide chargé. Des soucis vite gommés en seconde période avec une mi-temps en patron des Rennais, bien décidés à faire vivre à leur public les montagnes russes, jusqu’à la fin.

Enfin, la trêve d’octobre pointait le bout de son nez, et avant elle la réception du PSG. Celui aux 8 victoires sur 8 matchs en championnat. Celui des Neymar, Mbappé, Hakimi, Donnarumma, et surtout Messi. Celui qui allait mettre la petite pétée avant les vacances. C’est ce moment, précisément que le Stade rennais choisissait pour honorer sa réputation, celle d’un club capable du pire au pire des moments, comme du meilleur au meilleur des instants. Une rencontre référence, un match costaud et mené d’une main de maitre, un coaching efficace, et l’émergence d’un onze-type. Avant la quille d’automne, Rennes fait donc le plein de points, de confiance, et de certitudes quant à l’équipe qui se dessine. Au retour de sélections, Rennes se déplacera à Metz (18ème de Ligue 1), puis à Mura (adversaire le plus faible de son groupe de Ligue Europa Conférence). A vue de nez, on part sur un strike de points. Mais lorsqu’on suit le Stade rennais, il convient de se préparer à toute éventualité, absolument toute éventualité. Car c’est tellement Stade rennais.