En 2016, le Rennais Pierre Eon atteignait à 24 ans les quarts de finale de Top Chef, dont une nouvelle saison commence ce soir. Avant le coup d’envoi, le chef aux commandes de l’établissement « Pierre, restaurant de copains » évoque cette compétition mais surtout le Stade rennais, dont il est supporter depuis l’enfance. Entretien aux petits oignons.
Ça fait quoi de participer à la Ligue des Champions de la cuisine ?
C’est bizarre, surtout quand ce n’est pas prévu. Je n’ai pas postulé, on m’a appelé et je suis allé faire les qualifs à Paris parmi 550 candidats. J’ai été retenu parmi les 16 derniers, je n’imaginais pas y arriver, je n’avais jamais fait de concours. Je me suis lancé et ça a plutôt bien marché, même si je me suis retrouvé, en même temps que l’émission, chef de trois restaurants à Val Thorens (Savoie). Ça a été une grosse période.
Tu as vécu l’impact d’une médiatisation ?
A la diffusion, on a vu la différence aux restaurants. L’impact est énorme. J’ai fini en quarts de finale, ça faisait environ trois mois et demi de diffusion si tu allais jusqu’au bout. Les gens te voient toutes les semaines, on te propose plein de choses, il faut faire attention. Après plusieurs aventures, on a décidé de rentrer sur Rennes avec ma compagne Claire, et on a ouvert ce restaurant de copains en février 2019.
Tu es Rennais, donc supporter du Stade rennais. Comment l’histoire a commencé ?
Quand j’avais 5 ans, le meilleur ami de mon père était coach au Stade rennais. Je baigné dans le foot depuis gamin. J’avoue avoir été un peu supporter de Lyon, au début j’étais un peu footix. Mais je suis vite revenu à mes racines. C’est un club avec un bel état d’esprit d’équipe, je me retrouve là-dedans. C’est un club bon vivant, qui joue bien au foot maintenant donc c’est agréable à supporter.
Quels sont tes premiers souvenirs avec le Stade rennais ?
C’est Shabani Nonda qui marque un doublé face à Nantes. Je venais d’avoir mon premier maillot, le Erima, floqué « Pierre ». Je l’ai encore. Shabani Nonda, c’était mon joueur préféré du Stade rennais. Mon meilleur souvenir, c’était Rennes-Juventus Turin. Zidane m’a dédicacé un maillot de l’équipe de France 1998. Lui aussi je l’ai encore, c’est un bout d’histoire.
Tu continues d’aller au stade ?
Chaque fois qu’il y a match à domicile, j’y vais tout le temps. J’adore ça, j’habite au pied du stade en plus, je vois quasiment le tableau d’affichage. C’est un peu mon jardin (sourires).
Quel match t’a le plus marqué ?
La coupe de France et plus récemment, Rennes-Lyon de cette saison (4-1, ndlr). Je pense que celui-là me marquera un bon moment. Je pense que je n’ai jamais vu le Stade rennais, et presque jamais vu une équipe de Ligue 1 jouer aussi bien. Même le PSG à son plus haut niveau. Je crois même que n’importe quelle équipe au monde aurait joué Rennes ce jour là, elle aurait pris le même résultat. Ils étaient déstabilisants pour l’adversaire. Je n’ai jamais vu Rennes en place comme ça, avec une fluidité dans le jeu, et les buteurs étaient là.
Que penses-tu de la saison actuelle ?
C’est bien, mais on peut mieux faire. On a montré mieux, on a l’effectif pour, on a un coach très bien. On a eu des coachs moins bien avec lesquels on a fait mieux. Là, il faudrait faire une très bonne fin de saison pour justifier un peu tout ce qu’on a mis en place. Ils ont tendance à être en dents de scie.
Comme en cuisine finalement, où l’intensité va varier avec les coups de chaud pendant les services ?
Oui, mais quand on prend des rush on se doit que le client ait la même qualité que lorsqu’on ne prend pas de rush. C’est compliqué de jouer sur plusieurs tableaux, mais il faut se donner les moyens. Il y en a qui y arrivent, on devrait y arriver aussi.
En tant que chef, est-ce que ta brigade est comparable à une équipe ?
Je me considère comme le capitaine de mon équipe, et pas comme le coach. Mon rôle de patron, c’est d’être coach, mais le rôle de chef, c’est d’être capitaine. Je suis un membre de l’équipe et je dois donner de ma personne sur le terrain. Mon rôle de patron, c’est de superviser et de faire en sorte que tout se passe bien pendant les matchs. Je compare toujours au foot. Même sur la restauration générale, c’est un métier dans lequel on perd pas mal d’employés, on en trouve d’autres, j’appelle ça le mercato. Par exemple on a fait l’ouverture avec Hélène, qui nous a quittés après trois ans. C’était un super élément, et quand on a un transfert comme ça, contrairement au foot, on n’y gagne pas. Derrière on ne peut pas réinjecter plus pour avoir encore meilleur. Le but est d’être les meilleurs pour avoir les meilleurs chez nous. Heureusement on a fait un super transfert sur le mercato d’hiver, avec Marion.
Etre chef, c’est aussi Football Manager finalement ?
C’est exactement ça. On fait des essais, des entretiens, on regarde comment ils jouent dans leur club, j’appelle les coachs parfois. C’est similaire. Peut-être qu’un jour on aura des sponsors et qu’on pourra mieux payer nos employés (rires).
Cuisine gastronomique et football sont-ils antinomiques ?
Je pense que c’est différent. Je ne suis pas sûr que ça colle au milieu du foot. Pour moi ça dépend des clubs, des ligues. La Premier League, je mettrais ça sur du gastronomique. La Ligue 1 je mettrais plus ça sur du bistrot. Le foot il faut un esprit détente. Gastronomique pour moi c’est un petit peu cul serré. Le bistrot correspond davantage au foot. On peut très bien aller supporter son équipe en mangeant un morceau et une bonne bouteille de vin dans un bistrot, plutôt qu’un gastro. Après un match, j’ai tout sauf envie d’aller au gastro.
Quel plat représente bien le Stade rennais ?
Un plat de spaghetti bolognaise, c’est trop bon mais tu t’en fous partout.
Quel plat pour un match important du Stade rennais ?
Franchement une galette-saucisse. Si je suis au resto je la revisite, si je suis chez moi ou au stade je me fais une bonne vieille galette-saucisse. Quelque soit l’évènement du Stade rennais, la galette-saucisse c’est obligatoire. On peut la revisiter mais ça ne vaudra jamais la galette-saucisse. Une galette-saucisse c’est une galette-saucisse, ça ne se fait qu’ici, il n’y a qu’ici qu’elles sont bonnes. Ketchup, moutarde et c’est tout simple. J’ai déjà essayé avec du fromage, des champignons, mais ce n’est plus une galette-saucisse. La galette-saucisse c’est ketchup-moutarde, point barre.
Yann
16 février 2022 à 15h07Comment cela du Ketchup dans ma galette saucisse ?????
CondateFan
16 février 2022 à 19h21Nul doute que si la gastronomie française fait son entrée, en 2010, au patrimoine culturel immatériel mondial de l’humanité de l’UNESCO, elle le doit quasi entièrement, tout le monde le sait, à la Galette Saucisse, évidemment.
Mais par contre, Pierre, par pitié, pas de ketchup.
Ah bah pas étonnant qu’il se soit fait éliminer en quarts de finale de TopChef. Du ketchup, pff, n’importe quoi.
La Galette Saucisse, c’est moutarde-frites, point barre.
Akirabzh
16 février 2022 à 19h32Moutarde ou nature rien d’autre ;0)
Sacrilège le ketchup...
taheulle
16 février 2022 à 20h09Imbécile, elle doit pas très très bonne ta bouffe dans ton resto. L’adresse vite pour qu’il soit boycotter. Pour histoire les gens mettent de la sauce pour enlever le gout ou les morceaux de gras.Comme quoi, donne nous le nom de ton fournisseur que l’on n’y aille pas.( il fait partie de ta famille ? ).
Cuisiner une Galette Saucisse c’est de l’art et il faut éviter de laisser ce domaine Gastronomique à des débutants.
Retourne à tes fourneaux et apprend.
Président de l’association de la"SAUVEGARDE DE LA GALETTE SAUCISSE BRETONNE"
Pas de salutation.
D. T 35
16 février 2022 à 20h14Et oui, pareil.... La galette saucisse c’est moutarde ketchup point barre.
tetel46
17 février 2022 à 17h47la galette saucisse se suffit à elle-même.Pas besoin de moutarde encore moins de ketchup.Ca accepte juste une bolée de bon cidre fermier et ...point barre !
On ne doit pas concéder sur le plat-référence de la gastronomie foraine de notre pays Gallo.
Ledieu
18 février 2022 à 07h15Sacrilège, pas de sauce rouge dégueulasse.
Fred
SGSB
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