Stade rennais - Bordeaux : une grande frustration à évacuer

Trois défaites d’affilée, quatre revers sur ses cinq derniers matchs de championnat. Ajoutez à cela l’élimination en coupe de France face à Nancy, et l’on obtient un dernier mois éprouvant pour le Stade rennais, ayant perdu ses internationaux partis à la CAN (Hamari Traoré, Nayef Aguerd, Alfred Gomis, Kamaldeen Sulemana) et jonglé avec les différents forfaits pour covid. Le point de départ pourrait d’ailleurs être un match que les Rennais n’ont finalement pas joué, Tottenham. « Je n’aime pas chercher des excuses, mais c’est vrai. Je pense que ça a eu une influence assez négative sur le groupe pour plein de raisons. » concédait Genesio en conférence de presse vendredi. « C’est un match qu’on avait préparé, qu’on s’attendait à jouer. Certains joueurs qui avaient eu peu de temps de jeu savaient qu’ils allaient jouer ce match. C’était un match très important, on était dans une très bonne dynamique, et le fait de se déplacer pour rien nous a peut-être un peu cassé cette dynamique, y compris dans la préparation du match face à Nice. On peut penser que ça fasse partie de l’explication, non pas des excuses. »

L’explication pourrait également être le gros coup de moins bien de joueurs importants à titre individuel, de Gaëtan Laborde muet depuis 7 matchs à Flavien Tait embêté par les blessures, d’un Jérémy Doku hésitant à un Birger Meling blessé ou remplaçant, plus titulaire depuis novembre. Il n’en reste que Rennes doit enrayer sa mauvaise passe, et réagir face à un Bordeaux n’ayant pas du tout réussi à Bruno Genesio depuis son arrivée sur le banc, face à Marseille, en mars 2021. Le coach avait connu sa première défaite avec Rennes, avant de concéder la deuxième le 2 mai dernier en Gironde (0-1), lors d’une partie marquée par un arbitrage particulier d’Antony Gautier ayant expulsé prématurément Steven Nzonzi, et d’un but de Sekou Mara.

Bordeaux, mauvais cru 2021

Genesio a opéré un second déplacement à Bordeaux en 2021, avec tout autant de frustration au bout des 90 minutes. Le 26 septembre, les vagues rennaises avaient déferlé sur un Benoit Costil impérial, avant qu’un autre ancien Rennais ne fasse mal à son ex-club : Mexer égalisait à l’ultime minute pour les Bordelais (1-1), pour leur seule occasion du match ou presque. C’est le coeur lourd que Bruno Genesio doit repenser à Bordeaux depuis, et c’est donc avec un goût de revanche que les Rouge et Noir, qui hormis à Lens ont montré un contenu cohérent lors des défaites face aux concurrents (Lille, Nice et Monaco), accueilleront un adversaire malade. « On ne se dit pas que ça va être facile. » tempérait le technicien vendredi. « Je ne veux pas trop me réjouir des malheurs des uns et des autres. On a suffisamment de choses à régler sans trop s’occuper de ce qui se passe à Bordeaux. On s’attache à régler les problèmes de jeu qu’on a eu à Lens, de points qu’on doit prendre. »

Ces problèmes pourraient trouver une solution dans le retour d’une attaque à deux, pour rapprocher Martin Terrier et Gaëtan Laborde sur le terrain, dont l’association avait si bien fonctionné par le passé. Une autre serait de « donner plus de liant » au milieu de terrain, en confiant un autre rôle à Lovro Majer. Genesio a au moins eu la bonne surprise en ce début d’année d’un Dogan Alemdar à la hauteur des espérances placées en lui. Romain Salin apte et « compétitif » devrait bien s’asseoir sur le banc face à Bordeaux, tandis que Rennes tentera de briser sa mauvaise série de trois défaites d’affilée en Ligue 1. La dernière fois, c’était en septembre. Le SRFC recevait Clermont (22 septembre) après avoir affiché un mauvais visage à Marseille trois jours plus tôt. Les Bretons avaient pulvérisé les Clermontois (6-0), lançant une série de 13 rencontres sans défaites toutes compétitions confondues. « J’espère qu’on fera la même série. » souriait Genesio il y a deux jours, en attendant peut-être de retrouver le sourire au bout du week-end.