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6 septembre 2010 | à 00h20

Dans le rétro : Bernard Lama

Tout juste auréolé d'un titre de champion d'Europe avec l'Equipe de France, Bernard Lama fait sensation en s'engageant pour une saison au Stade Rennais lors de la saison 2000-2001. Personnage atypique, il gagnera le coeur des supporters par son charisme et ses qualités intrinsèques. Portrait d'un gardien pas comme les autres.

Dans le rétro : Bernard Lama

M. Pinault père en rêvait, M. Pinault père l’a fait ! Ce n’était un secret pour personne, l’actionnaire principal du Stade Rennais rêvait de faire signer un joueur ayant soulevé la Coupe du Monde en 1998. Après le succès de l’Euro 2000 avec l’Equipe de France, la direction rennaise annonce la signature de Lama sur les bords de la Vilaine pour une saison. À 38 ans, l’ancien gardien parisien ne venait pas en pré-retraite en Bretagne, mais avec l’objectif d’aider son ancien coéquipier Paul Le Guen à faire du club une des places fortes du football français. Les moyens financiers sont mis à la disposition de l’entraîneur stadiste puisque le Stade Rennais se montrera très actif sur le marché les transferts avec les arrivées de Delaye, Fabiano, Lucas, Turdo, Vander et compagnie.

Exemplaire à toute épreuve

Les attentes sont nombreuses autour du club breton au vue du recrutement estival à forte connotation exotique. Les dirigeants rennais ne peuvent s’évertuer à faire la politique de l’autruche et annoncent leurs ambitions : une place européenne en fin de saison. Indisponible lors de la première journée à Lyon (2-2), Lama connaît son baptême à Rennes lors de la réception du Paris Saint-Germain. Comme un symbole diront certains, mais le gardien international ne sera pas inhibé par les évènements. Les « Rouge et Noir » ouvrent le score avant la demi-heure de jeu par Chapuis. Le portier rennais se montrera décisif devant Anelka, mais impuissant sur une frappe enroulée de Dalmat dans le dernier quart d’heure de la rencontre.

Le début de saison du Stade Rennais est mitigé, puisque les protégés de Le Guen sont capables du meilleur comme du pire. Toutefois, la base défensive est fragile car lors de la première partie de saison, les Bretons ne garderont leur cage inviolée que quatre fois. Un bilan qui ne satisfait pas Lama, qui n’hésitera pas à reprendre ses partenaires même en plein match contre Metz (0-1, 7ème journée). Ce soir-là, l’arrière-garde stadiste est malmenée par le collectif messin, et l’ancien gardien des Bleus ira jusqu’à retarder son six mètres pour aller à la rencontre de Réveillère, afin de lui prodiguer quelques conseils de replacement sous les yeux médusés du public rennais.
L’homme est ainsi, entier et surtout respectable par le parcours qu’il a depuis ses débuts professionnels. Le Stade Rennais se distingue par son irrégularité. Capable de gagner à Marseille (0-1, 14ème journée) et de se faire surprendre à domicile par la lanterne rouge du championnat, Toulouse (1-1, 15ème journée). Suite aux résultats peu probants, Le Guen est évidemment menacé avant un déplacement au Parc des Princes. Ce soir-là, Lama sera un des principaux artisans du maintien de son coach en étant impérial dans l’antre de ses exploits d’antan. À lui seul, il préservera le maigre avantage de son équipe acquis dès la première période par Chapuis. Comme un poids en moins, Rennes surfera sur la vague de ce succès en restant invaincu lors des cinq matchs suivants. Avant la trêve hivernale, les Stadistes accueillent les surprenants sedanais. Les Ardennais se montrent dangereux, mais Lama réalise une parade exceptionnelle devant Diao. Avant la pause, Gourvennec profite de la passivité de la défense adverse pour battre Sachy d’un tacle rageur. Dans le second acte, Lucas marquera un but exceptionnel en ajustant Sachy d’un plat du pied droit pour donner un avantage significatif à son équipe. Cependant, Rennes retombera dans ses travers par la suite avec toujours cette inconstance en ligne de mire. Ce qui provoquera quelques remous au sein du club.

Clash avec la direction stadiste

On dit toujours que les histoires d’amours finissent mal... Et bien, le divorce entre Lama et le Stade Rennais se consommera et sera officialisé avant la réception de Bordeaux (1-2, 32ème journée). La semaine précédant le match, l’ancien gardien international n’hésite pas à monter au front en pointant dans le journal sportif L’Equipe "le climat de suspicion permanent qui règnait au sein du club". Les propos sont sans équivoque et mettent en cause certains dysfonctionnements au niveau de l’équipe dirigeante, et notamment l’avenir de Le Guen au sein de l’équipe première. En effet, l’entraîneur de Rennes n’est alors plus en odeur de sainteté en Ille-et-Vilaine et la venue de Christian Gourcuff est plus ou moins programmée. Pris à partie, René Ruello, Président du club à l’époque rétorque par presse interposée : "Les récentes déclarations dans la presse de M. Lama font que nous ne pouvons plus travailler ensemble".
On se dit que l’aventure de Lama se terminera, et que celui-ci a porté le maillot rennais pour la dernière fois lors d’un déplacement à Toulouse (2-0, 31ème journée). L’ambiance de l’avant-match contre Bordeaux est pesante et l’échauffement des joueurs stadistes se fait sans leur gardien emblématique. C’est alors que l’international français rentre sur la pelouse de la Route de Lorient sous les ovations du public rennais, qui avait choisi son camp. Lors de ce match, Lama se montrera fébrile sur plusieurs ballons, et ne sera pas exempt de tout reproche sur le deuxième but de Pauleta consécutif à un coup-franc de 25 mètres. Qu’importe, le Stade Rennais finira la saison en roue-libre en concédant une défaite à domicile face à l’Olympique Lyonnais (3-4, 34eme journée). Ce sera la dernière fois que Lama gardera les cages rennaises et foulera une pelouse de Ligue 1.

Clap de fin

Libre de tout contrat, il ne trouvera pas de nouveau point de chute alors qu’il était désireux de rejoindre le championnat brésilien. La carrière d’un des meilleurs gardiens de l’Equipe de France se terminait sur une note pleine d’amertume par son passage éclair à Rennes. Mais, son court intermède aura eu un effet bénéfique sur le collectif par son expérience et son professionnalisme. En juin 2006, il prend la tête de la sélection kényane mais il quittera ses fonctions au bout de deux mois à cause de dissensions internes.
Dévoué, Lama construit par la suite l’association Diambars afin d’aider les jeunes africains en difficulté qu’il essaye de développer un peu partout dans le monde. En tout cas, c’est un projet qui lui tient à coeur comme il l’insinuait dernièrement. "On a créé cette structure qui permet d’amener les jeunes à un développement individuel, à être un peu plus épanoui. On veut leur permettre de devenir de bons citoyens". Redonner ce qu’on lui a inculqué, c’est aussi la marque des grands.

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