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28 février 2022 | à 19h50

ENTRETIEN / Diego Michel : « J’aurais bien proposé de jouer le match contre Nice au Roazhon Park »

Passé par le Stade rennais durant ses jeunes années, Diego Michel vit un conte de fées avec le FC Versailles cette saison. Avant une demi-finale de coupe de France face à l’OGC Nice, le joueur formé à Châteaugiron s’est confié à Stade rennais Online. Entretien.

ENTRETIEN / Diego Michel : « J’aurais bien proposé de jouer le match contre Nice au Roazhon Park »

Tu as intégré le Stade rennais à 11 ans. Comment cela s’est fait ?

Je suis né à Rennes, j’ai commencé le foot à Châteaugiron. On avait joué contre le Stade rennais, on s’était fait allumer 14-0. Le coach de l’époque Didier Le Bras m’a remarqué. J’ai fait toute ma formation là-bas, j’ai passé huit ans au Stade rennais. C’est là où le foot a commencé pour moi, où j’ai appris les bases techniques, où j’ai pu évoluer dans mon jeu, m’améliorer. C’est grâce à ce club si j’en suis là où je suis aujourd’hui.

Tu as été formé avec une belle génération 1997…

Oui, j’avais les Denis-Will Poha, Gerzino Nyamsi, et Ousmane Dembélé. Ousmane, c’était un crack. Que ce soit dans la cour d’école ou à l’entrainement, ça ne changeait pas, c’était un crack. C’était l’époque où dans la cour on était une trentaine, chacun pour sa peau et il fallait dribbler tout le monde, ne pas la perdre. Ça se voyait qu’il avait des capacités que d’autres n’avaient pas. Il était vif, allait vite, était très technique, il avait déjà les deux pieds. Tu voyais qu’il avait déjà quelque chose en plus.

En tant que Rennais, c’était spécial pour toi de jouer au Stade rennais ?

J’étais supporter du Stade rennais, c’était quelque chose d’extraordinaire d’y aller. Quand tu viens d’un petit club d’à côté comme Châteaugiron, et que tu passes dans un club comme ça, c’est incroyable. Les joueurs là-bas, l’ambiance, la formation, c’était incroyable.

Quels sont tes souvenirs de ta formation rennaise ?

Mon meilleur souvenir, c’est un tournoi de Plomelin avec le Stade rennais. On avait joué Lens, Lille, des clubs étrangers. On avait perdu en finale face à Lyon. Sinon en U17 DH on a gagné facilement le championnat en étant invaincus. J’ai pas mal de souvenirs marquants.

Tu n’as finalement pas pu passer pro au club…

C’est ça. J’étais en U17 et le coach des U19 comptait sur moi pour jouer avec les U19 DH mais je sentais que je ne pouvais pas toucher le centre de formation, que ça allait être difficile. A la TA Rennes, on me proposait de jouer en CFA 2. A 17 ans, ça m’a plu et je suis allé là-bas.

Tu le regrettes aujourd’hui ?

J’ai peut-être fait un bon choix comme peut-être j’aurais pu percer, on ne sait pas. Mais je pense que j’ai fait un bon choix, je suis monté d’années en années, CFA, CFA 2, National. Je pense que je ne me suis pas trompé. Au Stade rennais on ne me proposait pas de matchs en CFA 2, c’était très compliqué.

« On ne réalise pas encore »

De la TA Rennes, tu passes ensuite au Vannes OC.

J’ai fini en CFA 2 avec la TA Rennes pendant deux ans, ça m’a permis de connaître les obligations du haut niveau. Vannes était dans le même groupe de CFA 2, le coach m’a repéré. La saison suivante j’ai joué en CFA 2 puis CFA avec Vannes, puis j’ai explosé niveau stats. Le Red Star s’est manifesté et je suis allé là-bas.

Comment s’est franchi ce nouveau pallier en National avec le Red Star ?

Le projet m’a tout de suite plu. Par rapport à la CFA, ce n’est pas du tout la même chose. Physiquement, c’est plus dur, tout est plus dur. Le rythme de travail, l’entraînement, il faut s’habituer. Ça s’est fait comme ça, je n’ai pas eu trop de mal. J’ai joué deux ans là-bas, avec des parcours en coupe de France contre de belles équipes. Malheureusement on alternait entre coupe de France et championnat, et alors qu’on était en haut de classement, on s’est écroulés en fin de saison, on n’a pas pu monter. Je n’ai pas eu beaucoup de jeu, et c’est le plus important à mon âge.

Finalement, tes choix ont jusqu’ici été guidés par le temps de jeu.

Oui, quand tu es jeune, c’est le plus important. Tu ne peux pas te permettre de louper des saisons, être sur le banc. C’est difficile de monter.

Pourtant aujourd’hui beaucoup de jeunes joueurs garnissent les bancs en Ligue 1 notamment. Est-ce que tu les comprends ?

C’est normal, après il ne faut pas aller trop vite, certains joueurs sont déjà en place dans l’équipe, tu ne peux pas te permettre en tant que jeune de dire « si je ne suis pas titulaire je dégage ». Ce n’est pas ça. Tu apprends tous les jours avec les joueurs plus âgés, et ton moment viendra. J’ai privilégié le temps de jeu car il fallait que je redescende d’un niveau. Je ne suis pas resté au même niveau en disant « je veux être titulaire ».

Tu es à Versailles depuis cet été, comment ça se passe depuis le début de saison ?

Plutôt bien. Avant que je signe, le coach m’avait expliqué le projet, ce qu’il comptait faire de moi. Son discours m’a tout de suite plu. Il m’a dit qu’il fallait que je reprenne du temps de jeu, de la confiance. Quand j’ai joué, je ne l’ai pas déçu. Au Red Star, je faisais beaucoup de banc, et je rentrais 15-20 minutes. Avant de signer à Versailles, j’ai beaucoup travaillé seul de mon côté, il fallait que je retrouve du rythme, des sensations. Je me suis imposé des séances, et j’ai mis en place des choses au niveau de la nutrition, il fallait que je me sente bien dans mon corps.

Comment vis-tu l’épopée de Versailles en Coupe de France cette saison ?

Franchement, on ne réalise pas encore ce qui est en train de se passer. Je pense que ce sera le cas dans 2-3 mois, pour l’instant on est sur un nuage. On a savouré les victoires même pas une nuit, on avait couvre-feu à 01h00 du matin, ils ne nous laissaient pas beaucoup de temps parce que l’objectif c’est le championnat et on ne peut pas se permettre de rester fixés sur la Coupe de France, il faut passer à autre chose. Aujourd’hui, on est en bonne position pour monter en National, il faut se concentrer. La coupe ce n’est que du plus. Là on a envie de gagner, d’aller en finale au Stade de France, on va là-bas pour gagner, pas pour les voir jouer.

Justement, vous allez à Nice pour jouer votre demi-finale, alors que vous deviez recevoir. Comment avez-vous accueilli cette décision ?

On l’a mal vécu. Avec la famille, Paris c’est la ville où tout le monde peut venir. On aurait pu ramener 50 personnes par joueur, là on n’en ramènera que 10. C’est pas le top. Au tirage, les joueurs étaient contents car on recevait à domicile une Ligue 1. Après pour ma part, j’ai déjà jouer Nice, je suis déjà aller là-bas. J’aurais voulu mon club de coeur, Monaco. On les retrouvera en finale (sourires).

Tu n’as jamais rejoué contre le Stade rennais. Ça te plairait ?

Oui, clairement ! En Coupe de France, on aurait pu les jouer. Puis j’aurais bien proposé de jouer le match contre Nice au Roazhon Park (rires).

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