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29 mars 2022 | à 11h14

ENTRETIEN / Dragan Pechmalbec : « Je m’intéresse moins au foot, mais j’adore toujours autant y jouer »

C’est ce qu’on appelle une reconversion réussie. Aujourd’hui handballeur professionnel au HBC Nantes et international serbe, Dragan Pechmalbec (26 ans) a pourtant commencé sa carrière de sportif au Stade rennais. Après presque 10 ans de football, le pivot du HBC a embrassé une autre discipline, décidé à percer professionnel coûte que coûte, balle au pied ou à la main. Entretien avec un sportif très polyvalent.

ENTRETIEN / Dragan Pechmalbec : « Je m’intéresse moins au foot, mais j’adore toujours autant y jouer »

Dragan, comment l’histoire a t-elle commencé avec le foot ?

Je suis né à Cahors. Tout le monde pense que je suis Breton mais pas du tout, ma mère est serbe et mon père du Sud-Ouest. Quand j’avais un an, il a été muté à Montfort-sur-Meu, à côté de Rennes. Là-bas, j’ai commencé à faire du foot, comme mes cousins qui jouaient au Toulouse FC. On jouait ensemble à chaque vacances, et ça m’a donné envie comme ça. J’ai fait pas mal de sports avant le foot, comme la gym, ou l’athlétisme. Le foot est arrivé à 8 ans.

A 8 ans, tu commences le foot à Montfort-sur-Meu ?

Oui, pendant deux ans. Puis j’ai décidé de passer les tests de détection au Stade rennais. Mais je me suis trompé de jour… Je suis allé avec la promotion 1995 au lieu d’aller avec les 1996. Arrivé là-bas, Didier Le Bras qui faisait les détections m’a dit de rester pour faire les tests tout de même. Ça s’est fait en plusieurs fois : deux entraînements et une opposition.

A ce moment-là, où est-ce que tu joues sur le terrain ?

Défenseur central, ça n’a jamais bougé (rires). J’ai dû dépanner une saison arrière droit mais je n’avais pas le physique pour, et on va dire que j’étais plus un défenseur central sur le côté qu’autre chose. A cette époque, j’étais déjà le plus grand (1m94 aujourd’hui, ndlr), même si j’ai eu ma puberté très tard, vers 16 ans. J’étais grand, mais plus lent. Je garde un super souvenir de ce match de détection, on devait être deux tiers à avoir été pris.

Combien de temps a duré l’aventure au Stade rennais pour toi ?

Six ans, jusqu’à la seconde. J’ai beaucoup de bons souvenirs de matchs, mais je me suis surtout fait de super potes, dans ma promotion au collège à Cleunay. Je garde toujours mon groupe de copains rencontré à l’époque. Mon mauvais souvenir, c’est peut-être qu’on ne m’ait pas donné ma chance. Je m’entraînais vraiment très dur, je pense que j’aurais mérité d’avoir ma chance surtout à la fin. Au début je jouais avec les équipes premières mais à la fin avec les équipes réserves. C’est le petit regret que j’ai mais au final c’est un mal pour un bien.

Sur quoi as-tu le plus progressé durant ces années de formation ?

Je ne vais pas mentir, j’ai été pris pour mon physique et mon jeu de tête, mais j’avais les pieds carrés (rires). Techniquement c’était compliqué. Avant la détection je m’étais entraîné à faire des jongles et je n’étais pas bon. Rapidement avec Didier Le Bras, on mangeait une demi-heure de technique pure tous les jours. J’ai progressé à vitesse grand V. J’étais très costaud, très solide dans les duels, mais je manquais de vitesse. J’ai joué en charnière avec Théo Raffray, ou Gerzino Nyamsi. D’ailleurs, on ne va pas dire que c’est grâce à moi, mais c’est à cause d’une mauvaise performance de ma part que l’entraîneur de l’époque avait fait monter Gerzino en équipe une. Peut-être que ça a commencé comme ça pour lui (rires). En tout cas, je suis content de son parcours aujourd’hui, c’est cool.

En tant que défenseur, tu as dû t’entrainer avec Ousmane Dembélé ?

J’ai fait un match avec lui, à l’époque où je jouais en DH. Je ne sais pas pourquoi, il avait fait un match avec nous. Je m’en rappelle encore, c’était à Beauregard, sur le synthétique. Ousmane, je l’ai côtoyé au collège tous les jours. Pas forcément sur le terrain car rapidement il s’entraînait avec l’équipe première, il avait quelque chose. Quand je vois ses interviews en équipe de France ou à Rennes, ça me fait rire car c’est le même que les années collège.

Crédit Photo : HBC Nantes

« Par respect pour mon ancien club je ne suis jamais allé à la Beaujoire »

Comment cela s’est-il terminé pour toi au Stade rennais ?

En fin de troisième, j’étais en pré-formation, et j’ai compris que je ne jouerai jamais avec l’équipe une. J’ai été faire des tests dans d’autres sections sportives à Bréquigny. Je n’ai pas été retenu. J’ai essayé de faire une année supplémentaire au Stade rennais surtout qu’une nouvelle section s’ouvrait au lycée à Descartes. J’ai poursuivi un an pour voir ce que ça donnait. Je voulais être professionnel, c’était ça ou rien. Quand j’ai vu que ce n’était pas possible et qu’on ne m’offrait rien, j’ai passé des tests à Laval mais j’ai été refusé aussi. J’ai été refaire des tests au pôle espoirs de handball, et j’ai été pris. C’est comme ça que j’ai commencé le hand.

Mais avant 16 ans, tu n’avais jamais joué au handball ?

Non, hormis durant certains stages scolaires où on touchait un peu tous les sports : foot, basket, badminton…

Est-ce que ta formation au Stade rennais t’aide dans ta carrière de handballeur professionnel aujourd’hui ?

Oui bien sûr, dans le mental c’est certain. Quand j’avais 13 ans, je me levais tous les jours à 6h et je rentrais à 20h, en bus. Mentalement il fallait être solide.

Aujourd’hui est-ce que tu considères que tu profites pleinement de ta carrière, malgré l’échec de devenir footballeur professionnel ?

Je n’ai plus de regrets par rapport à ça. Quand j’ai commencé le hand, je me suis désintéressé au fur et à mesure du foot. Maintenant je n’en regarde plus autant. Je pense que c’était un très bon choix et je ne regrette pas du tout d’être passé par le Stade rennais car ça m’a servi pour la suite.

Est-ce que tu suis encore le Stade rennais ?

Oui je le suis. Pas tous les matchs, mais je suis content de voir l’évolution du club. Même si je joue aujourd’hui à Nantes, par respect pour mon ancien club je ne suis jamais allé à la Beaujoire. Enfin juste une fois mais c’était pour le derby.

Tu avais suivi les finales de coupe de France ?

Oui on avait regardé celle de 2019 avec des copains. En 2009 pour la finale contre Guingamp au Stade de France, j’y étais avec les joueurs de la formation, on avait pleuré je crois. Ça reste un de mes pires souvenirs au Stade rennais, même s’il y en a eu des bons, comme le triplé de Mickaël Pagis face à Lyon.

Ça t’arrive encore de jouer au foot ?

Oui ! Au hand on aime tous jouer au foot. Parfois à l’entraînement on a le droit à un petit foot de dix minutes. Je m’intéresse moins au foot, mais j’adore toujours autant y jouer. Je fais parfois des soccer avec des copains aussi. Je n’ai pas tant perdu que ça, je suis un peu étonné ! Peut-être que je compense encore plus avec mon physique qu’avant. J’essaye de faire ce que je sais faire, ne pas perdre la balle et récupérer des ballons, un taff normal de défenseur central.

Crédit Photo : HBC Nantes

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