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4 décembre 2012 | à 23h08

Florian Simon : « Jouer pour le Stade rennais est une fierté »

Interview. Florian Simon fait partie de ces personnages au parcours discret mais essentiel au monde du football. Après avoir évolué dans les équipes de jeunes du Stade rennais, et après un passage à l'AS Vitré, ce Rennais de naissance est parvenu à faire du football son métier : il est désormais préparateur physique au FC Lorient.

Florian Simon : « Jouer pour le Stade rennais est une fierté »

SRO : Peux-tu te présenter, décrire ton parcours ?

Florent Simon : « J’ai 28 ans et je suis originaire de Rennes. J’ai commencé le football dès 7 ans à Domloup Sports puis à l’US Châteaugiron, avant de rejoindre le Stade rennais en moins de 13 ans (de 1997 à 2001). Je suis ensuite parti à l’AS Vitré, où j’ai joué durant quatre saisons (des moins de 17 ans aux séniors). J’ai principalement évolué avec l’équipe réserve en DH, et j’ai eu l’opportunité de faire quelques courtes apparitions dans le groupe CFA2 puis CFA. Mon cursus universitaire, en STAPS, m’a ensuite amené à quitter la Bretagne pour Dijon durant deux années, période durant laquelle j’ai arrêté de jouer en club. Pendant ma formation, j’ai réalisé un stage au sein du staff du FC Lorient lors de la saison 2006-2007. Ce stage s’est très bien passé et j’ai eu l’opportunité d’intégrer le staff technique du FC Lorient à la demande de Christian Gourcuff dès la fin de mon cursus universitaire. Je fais donc partie du staff technique du FC Lorient depuis la saison 2007-2008 en tant que préparateur physique. »

Qu’as-tu retenu de cette expérience avec le Stade ?

« Lorsque l’on est jeune, jouer pour le Stade rennais est une fierté. Cette expérience m’a permis de côtoyer les structures d’un club professionnel, même si je n’ai évolué qu’au sein de la section amateur. Ce fut mon premier contact avec des contenus et des charges d’entraînements structurés, notamment sur les aspects tactiques qui sont bien souvent négligés dans les équipes jeunes des « petits clubs ». Évoluer au Stade rennais m’a également permis de participer à plusieurs tournois internationaux, et de me confronter à de grands clubs européens, ce qui reste encore, à ce jour, parmi mes meilleurs souvenirs de footballeur. »

Tu continues ensuite à évoluer au niveau amateur avec l’AS Vitré. Était-ce facile de passer d’un club renommé et ses structures à un club de moindre échelle ? Quoi qu’il arrivait tu ne te voyais pas quitter le football ?

« C’est évident que les structures n’étaient pas les mêmes. Cependant, partir jouer à l’AS Vitré en DH n’était pas pour moi une régression. Au Stade rennais, je m’étais fait à l’idée que mon niveau ne me permettrait pas d’intégrer le centre de formation, donc il m’a semblé plus intéressant de partir dans un autre club qui me permettrait notamment de participer à la Coupe Gambardella. De plus, l’AS Vitré avait son équipe première en CFA2 ou CFA, ce qui me donnait des espoirs pour pouvoir évoluer à ce niveau en seniors. Il est évident que, malgré le fait que le rêve de pouvoir devenir pro s’envolait pour de bon, je n’avais jamais envisagé d’arrêter le football. C’est ma passion et je ne me voyais pas faire sans ! »

Tu as entamé une carrière de préparateur, preuve qu’il y a un avenir dans le monde du foot hormis celui de joueur. Pourquoi te diriger vers ce domaine ?

« J’ai toujours été passionné par l’évolution de l’homme, les sciences de la vie, la physiologie. Comprendre le fonctionnement du corps humain est quelque chose qui m’a toujours fasciné. Mon expérience de joueur, associée à mes cours de STAPS, ont été à l’origine de mon envie de devenir préparateur physique. Ce métier est celui qui me permettait de réunir toutes mes passions. Comprendre comment on peut intervenir sur la performance d’un sportif en lui proposant des contenus d’entraînements adaptés à ses capacités et à ses objectifs. »

À Lorient, tu croises des anciens habitués de la Piverdière : Grégory Bourillon, Arnaud Le Lan, Florian Chaigneau et Régis Le Bris. Même si vous n’avez jamais joué ensemble, parlez-vous parfois du Stade rennais ensemble ?

« Les joueurs que j’ai côtoyés étaient plutôt Arnold Mvuemba, Sébastien Le Toux, Sylvain Macé ou Johann Ramaré lorsqu’ils évoluaient encore avec la section amateur. Grégory Bourillon et Florent Chaigneau sont arrivés après mon départ du Stade rennais. Je les connaissais car je continuais à suivre le Stade rennais, mais eux ne me connaissaient pas forcément ! Arnaud Le Lan et Régis Le Bris étaient quant à eux plus anciens, et nous n’avons pas été amenés à nous côtoyer à cette époque-là. »

Peux-tu nous expliquer ton rôle au sein du club lorientais ? Avec quels joueurs et membres du staff travailles-tu ?

« Mon rôle est, principalement, la responsabilité de la remise en forme des joueurs blessés. Ce rôle m’amène à travailler en collaboration avec le docteur du club, et les deux kinés. De plus, je suis en charge de l’animation et du suivi du travail physique de l’équipe professionnelle. Je suis aussi en charge de la mise en place du travail préventif pour les joueurs du groupe professionnel. Cela se traduit par différents ateliers avant les séances collectives, avec des objectifs différents suivant les points faibles et les antécédents traumatiques de chaque joueur. Depuis la saison 2010-2011, je m’occupe de la préparation physique des équipes du centre de formation. Cela est réalisé en collaboration avec les entraîneurs des équipes jeunes (U17, U19 et CFA). »

Regardes-tu ce qui se fait ailleurs ? As-tu des contacts avec d’autres préparateurs pour avoir un autre regard sur ton travail ?

« Oui, je connais certains de mes collègues dans le milieu. On peut être amenés à échanger sur certains sujets, notamment lors de formations, comme à Clairefontaine la saison passée. Je suis très proche de Kévin Plantet, qui est préparateur physique au Stade rennais, et avec qui j’ai réalisé tout mon cursus universitaire. Nous discutons très souvent de notre métier, et de notre façon de voir la préparation physique. Nous sommes des passionnés tous les deux, donc ces discussions peuvent vite devenir interminables !
Sinon, j’ai eu l’occasion, la saison passée, de faire un stage au Borussia Mönchengladbach. Ce type d’expérience est très intéressant, afin de se confronter à une autre vision de la préparation physique et une autre culture. Un dernier outil, très intéressant pour regarder ce qui se fait dans les autres sports ou les autres clubs, c’est internet. On y trouve un peu tout et n’importe quoi, mais de très bonnes idées sont à prendre pour enrichir et faire évoluer nos contenus d’entraînement. »

Tu fais partie du staff morbihannais depuis 2007, le club semble être en progression, as-tu une fierté, un souvenir particulier sur ton parcours à Lorient ?

« Il y a bien sûr la fierté de participer à cette belle aventure, même si Christian Gourcuff souhaite contrôler l’ensemble des contenus d’entraînements du groupe professionnel. Je pense qu’à l’avenir, si j’ai l’opportunité de pouvoir jouer un rôle plus conséquent dans l’élaboration des contenus, je me sentirais d’autant plus fier des résultats. Cependant, je trouve plutôt ma fierté dans la remise en forme des joueurs blessés. C’est une grande satisfaction de travailler avec un joueur durant plusieurs semaines, suite à une opération, et de lui permettre de retrouver son niveau. Une relation particulière se crée avec le joueur, et lorsqu’il retrouve les terrains, je ressens une émotion particulière. Le cas m’ayant le plus marqué a été la rééducation de Marama Vahirua, qui s’était fait opérer d’une rupture du tendon d’Achille. C’était ma première rééducation suite à une blessure aussi grave, et le fait qu’elle se soit très bien déroulée, avec un retour en forme, reste pour moi un très grand souvenir. »

L’hygiène de vie chez les footballeurs professionnels est au cœur de l’actualité en ce moment : en tant que préparateur physique, donnes-tu des consignes à tes joueurs, quel genre de suivi fais-tu avec eux ?

« Les consignes les plus fréquentes restent des consignes de bon sens, notamment au niveau de l’alimentation, du sommeil et de la récupération. Le problème est que l’on ne peut pas surveiller tous les joueurs 24 heures sur 24, et que l’on doit donc s’en remettre à leur professionnalisme et à leur bonne conscience. Nous essayons cependant de contrôler tout ce que l’on peut lors de leur présence au club (hydratation, protocole de récupération…). Un suivi aussi simple que le contrôle du poids et de la masse graisseuse nous permet déjà d’avoir un retour sur de possibles excès. »

Lorient est souvent considéré comme le petit frère de Rennes, notamment en s’inspirant de sa politique de formation : Régis Le Bris a d’ailleurs rejoint l’encadrement lorientais. Comment envisagez-vous ce projet ? Y-a-t-il des modèles/méthodes que vous reprenez du Stade rennais ?

« Je ne pense pas que Lorient souhaite s’inspirer de la formation rennaise impérativement. Les idées directrices sont données par Christian Gourcuff et il me semble qu’il recherche davantage une identité lorientaise, plutôt qu’une volonté de copier.
Régis Le Bris est forcément sensibilisé par son expérience au Stade rennais, mais il doit s’intégrer au projet lorientais. Sa réflexion étant liée à son expérience, on peut dire qu’il y aura un peu du Stade rennais dans la formation lorientaise, mais ce n’est pas une volonté première. »

Comment voyez-vous cette amicale rivalité ? Sens-tu une réelle envie au FC Lorient de défaire "l’aîné" rennais ?

« Comme dans toute « rivalité » locale, il est évident que le derby avec Rennes est particulier. Le Stade rennais ayant un statut supérieur en termes de moyens, on a toujours envie de se confronter à lui, et de faire chuter le « gros ». Même si, à Lorient, le derby avec Brest entraîne une rivalité supérieure. »

Depuis votre victoire Route de Lorient, qui avait créé un déclic psychologique dans le vestiaire rennais, les Merlus sont en difficulté. Comment gérez-vous ce genre de moments ?

« Une saison est souvent faite de hauts et de bas. Il faut savoir gérer ces situations en ne tombant pas dans la sinistrose. Il convient d’analyser avec le plus d’objectivité possible ce qui ne permet pas d’obtenir les résultats escomptés. Il faut revenir à des choses plus basiques afin de retrouver de la confiance et repartir sur une série positive ! »

Lors du derby, qui de Rennes ou de Lorient est ton favori ?

« La question ne se pose pas. Je suis au FC Lorient, on travaille toute la saison pour avoir les résultats les meilleurs possibles, le derby est un moment fort de la saison et il convient donc de le gagner ! D’autant plus qu’en cas de défaite, mes amis rennais ne se privent pas pour me chambrer et ça dure toute la saison ! En attendant, jusqu’au 2 février prochain c’est moi qui peut me permettre de chambrer, donc j’en profite ! »

Merci à Mickaël, Irina, et à Florian.

Crédit photo : Bruno Perrel via FCLWeb.fr

Vos réactions (8 commentaires)Commenter
LeBretonDu375 décembre 2012 à 05h43

Ami(e)s Supporters Bonjour,
Voilà encore un bien beau reportage sur des hommes de l’ombre, qui sans être connu ont un rôle essentiel dans la vie d’un club. J’ai bien aimé la simplicitée de Florian et on sent un homme impliqué dans ce qu’il fait, je le sent professionnel de son métier et s’il a sa place avec le staff technique de Gourcuf, ce n’est pas anodin. Que de bonnes pensées l’accomapgne dans son métier.
Ami(e)s Supporters bonne journée et merci à l’auteur de nous faire vivre ce que l’on ne voir pas forcémment.

Louis G5 décembre 2012 à 07h00

Cela m’intéresse de plus en plus ce qui fait l’encadrement des joueurs et cet article sur la préparation physique des joueurs et notamment des blessés ne peut que m’interpeller !...l’hygiène de vie des joueurs mais aussi une préparation à leur vie publique dans une profession très médiatisée doit être le quotidien de ces travailleurs de l’ombre de plus en plus nécessaires !!...

Jeremie Shanghai5 décembre 2012 à 10h55

Tres bon article en effet, un super job pour un passione qui n’a pas le niveau pour jouer en pro. Ca permet d’etre au coeur du club c’est vraiment top.
Par pure curiosite, j’aimerai bien savoir combien il peut gagner...

Bibi peau de chien5 décembre 2012 à 14h32

Compliments à Florian Simon qui a su se reclasser dans le milieu foot qu’il a toujours affectionné .
Bon je vais reparler d’un autre sujet , qui n’a rien à voir , mais qui déclenche polémiques & discussions - lesquelles doivent bien entendu rester dans le domaine courtois - , à savoir l’utilisation de la VIDEO .
Il est évident que çe ne sera jamais la panacée universelle , ni la perfection , - elle n’est pas de ce monde - .
Dire que les disciplines qui l’utilisent depuis longtemps ( Rugby , Tennis , & bien d’autres ) ne sont pas comparables au Foot , c’est une évidence . Mais cependant , tout peut très bien être sans conséquence , lorsque l’enjeu est minime , par exemple dans le CAS D’EQUIPES QUI NE RISQUENT PAS LA DESCENTE OU QUI N’ONT AUCUN ESPOIR D’ACCEDER A DES COMPETES INTERNATIONALES ; mais qu’on le déplore ou non , les enjeux sont devenus si considérables - financiers surtout - qu’il faudra bien se pencher sur le problème des carences d’arbitrage - humaines & donc compréhensibles - , en essayant d’apporter des solutions sous forme d’aides technologiques .
A l’usage , d’ailleurs la responsabilité ainsi partagée , pourrait ôter une part de stress qui pèse inconsciemment ou non sur les épaules des hommes en noir . Refuser toute évolution & donc ne pas admettre même des essais , relève d’une crispation anachronique . Bien sùr, celà demande réflexion & préparation sérieuses avec améliorations & évolutions au fil du temps - avec par ex. définition du nombre limité d’appels par équipe & par mi-temps - , mais sans non plus tergiverser indéfiniment , car il faudra bien un jour trancher !
Je revoie toujours - sous les yeux « endormis » de l’assistant - la cravate renversante sur Mavinga qui a amené le 1 er but de Troyes ; la suite nous a été favorable , mais ce ne sera pas toujours le cas !

5 décembre 2012 à 18h14

Je trouve déplacé (voire même limite « choquant ») de tutoyer Florian Simon ...
A moins qu’il ne soit ton pote IRL, ça ne se fait pas, d’autant plus que tu l’interroges au nom du SRO et non en ton nom personnel ...

manila6 décembre 2012 à 05h34

Enfin on a un trophée,
Costil a été élu le joueur le plus sexy de l’année......

mururoa6 décembre 2012 à 08h39

Article TRES intéressant. Une fois de plus, SRO se distingue. Continuez à fouiller ces secteurs peu connus du grand public et même de certains journalistes.

AnthoNini356 décembre 2012 à 16h54

Super cet interview d’autant plus que je l’ai rencontré à de nombreuses reprises en tournoi (sa photo me disait quelque chose, ce qui m’a incité à lire l’article ^^) franchement sympa de savoir ce que devienne ceux qui n’ont pas réussi à percer dans le monde pro ! Lui a un beau parcours et semble s’éclater dans son job de préparateur physique !!! Encore merci pour ce reportage très agréable à lire :-)

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