La belle série continue

- Conditions difficiles :
Vent violent et pluie battante par intermittences, il faisait un temps à ne pas mettre un footballeur dehors, dimanche après-midi au stade de la route de Lorient. Des conditions météorologiques difficiles qui ont quelque peu perturbé le jeu, surtout sur les balles aériennes - le vent changeant la trajectoire du ballon -, mais également via quelques glissades sur une pelouse mouillée. Les 17.500 spectateurs présents avaient eux de quoi être frigorifiés.

- Montaño retrouve l’axe :
Avant-centre titulaire du Stade rennais durant près d’un an et demi, Victor Hugo Montaño a été la première victime de l’arrivée de Mevlüt Erding fin janvier. Depuis, l’attaquant colombien joue très peu, et n’est que rarement titulaire. Lorsqu’il l’est, c’est sur le côté droit que Frédéric Antonetti l’installe, Hadji ayant les faveurs de l’entraîneur en pointe.
Mais contre Ajaccio, Montaño a finalement retrouvé un poste d’avant-centre qu’il n’avait plus occupé depuis le 29 janvier et la réception de Marseille. Une prestation qui n’a cependant guère convaincu, si l’on en juge de sa sortie avant l’heure de jeu, et des notes reçues dans la presse ce lundi.

- Guesdon, dans la tradition :
Vainqueur de Paris-Roubaix en 1997, le cycliste Frédéric Guesdon a donné ce dimanche le coup d’envoi de la partie. Il y a quelques semaines, ce natif de Saint-Méen-le-Grand a mit un terme à une longue et riche carrière dans les pelotons, en bouclant une dernière fois la mythique course aux pavés, son épreuve fétiche.
Supporter déclaré des Rouge et noir, Guesdon s’inscrit dans la longue tradition de champions cyclistes bretons qui ont un jour montré leur soutien au Stade rennais. Par le passé, le Costarmoricain Bernard Hinault (quintuple vainqueur du Tour de France entre 1978 et 1985) et le Mévennais - comme Guesdon - Louison Bobet (triple vainqueur du Tour de France de 1953 à 1955) avaient également fait part de leur soutien à l’égard du club.

- Ajaccio, pas très fair-play :
« On s’est tiré une balle dans le pied », a résumé Olivier Pantaloni, l’entraîneur ajaccien, à l’issue de la rencontre. Il est vrai que l’expulsion logique de Samuel Bouhours, auteur d’un tacle violent, par derrière, sur Jonathan Pitroipa, a considérablement handicapé son équipe. Réduite à devoir accepter un "match de hand" en se recroquevillant autour de sa surface, la formation corse a logiquement subi les assauts rennais, sans grand espoir de succès.
Auteurs de plusieurs mauvais gestes durant la rencontre, les joueurs corses figurent parmi les plus sanctionnés du championnat. L’AC Ajaccio est en effet l’équipe qui a reçu le plus de cartons jaunes (84 au total, soit près de 2.5 par match, contre 61 à Rennes), et figure en bonne position au nombre d’expulsions : 7 en comptant celle de ce dimanche. On notera enfin que l’ancien manceau Samuel Bouhours avait déjà été expulsé cette saison, ayant reçu deux cartons jaunes lors de la 20ème journée face à Auxerre.

- Féret, quatre à la suite !
Et de quatre ! Pour le quatrième match d’affilée, toutes compétitions confondues, Julien Féret s’est illustré en ouvrant le score face à Ajaccio. Après avoir marqué du gauche contre Quevilly, d’un pointu droit contre Nice, et sur penalty à Brest, c’est cette fois de la tête que le Costarmoricain a battu Ochoa.
Pour un joueur rennais, marquer lors de quatre rencontres d’affilée relève du jamais-vu depuis près de huit ans. Au tout début de la saison 2004-2005, Alexander Frei avait réussi cette performance lors des quatre premières journées de championnat de la saison, en marquant contre Paris, Auxerre, Nantes et... Ajaccio. Mieux, Féret a également réussi la performance d’ouvrir le score lors de chacun des quatre derniers matchs, ce qui n’a pas été vu au Stade rennais depuis au moins vingt ans.
Le Briochin porte son total cette saison à 13 buts toutes compétitions confondues (dont 8 en Ligue 1) et 10 passes décisives (dont 8 en Ligue 1), celle réalisée sur le but de Brahimi lui ayant été créditée par la LFP.

- Ochoa très sollicité :
28 tirs, dont 16 cadrés. C’est le bilan offensif rennais face à Ajaccio ce dimanche. Un festival offensif qui a grandement mis à contribution le portier mexicain Guillermo Ochoa, débarqué en Corse l’été dernier avec le statut de star. Étant très suivi dans son pays, à tel point que des journalistes dépêchés par les médias mexicains suivent à plein temps l’actualité de l’AC Ajaccio, sa performance du jour a suscité un grand intérêt outre-Atlantique.
La performance d’Ochoa - que la presse mexicaine classe parmi ses meilleures de la saison - a ainsi été largement commentée au Mexique, de nombreux médias soulignant que la défaite ajaccienne aurait pu être bien plus large sans ses exploits.

- Boukari donne raison à Antonetti :
« C’est un garçon qui a de grosses qualités. Il sait tout faire : tête, pied droit, pied gauche... et il se déplace bien ! Il a eu la malchance de se blesser cette saison. Maintenant, le souci c’est que ses performances ne sont pas en adéquation avec son talent. Mais j’insiste ». Vendredi, ce compliment avait été adressé par Frédéric Antonetti à Razak Boukari, en souffrance depuis l’automne, et qui peine à concurrencer ses partenaires pour une place de titulaire en attaque.
Rentré pour la dernière demi-heure de jeu, le Togolais a donné raison à l’entêtement de son entraîneur, parvenant à inscrire un second but qui s’était longtemps dérobé à l’équipe rennaise. Un but qui devrait remettre en confiance Boukari, lequel n’avait plus marqué en Ligue 1 depuis le 28 août et la réception de Caen (3-2).

- Tettey, encore manqué :
Un autre qui aurait bien besoin de confiance, c’est Alexander Tettey. Le milieu norvégien, qui a retrouvé du temps de jeu depuis la blessure de Vincent Pajot, a une nouvelle fois "manqué l’immanquable" face à la tribune Mordelles. Après son énorme raté face à Lyon (avec un tir dont on se demande encore comment il a pu ne pas finir au fond des filets), Tettey a remis ça en seconde mi-temps contre Ajaccio, après avoir pourtant récupéré le ballon en pressant efficacement son adversaire. En face-à-face avec le portier adverse, alors que tout était réuni pour qu’il marque, le Norvégien a une nouvelle fois tiré à côté. Quand ça ne veut pas...

- Ilan est toujours là :
À 31 ans, l’attaquant brésilien Ilan n’est pas toujours titulaire cette saison avec Ajaccio. L’ancien joueur de Sochaux et Saint-Étienne, qui a vu sa carrière française perturbée par de nombreuses blessures, continue cependant à marquer régulièrement des buts. Auteur de l’unique réalisation ajaccienne de la rencontre, il a ainsi porté son total à six buts, ce qui fait de lui le meilleur buteur corse cette saison en Ligue 1.
Ilan se souvient peut-être qu’il y a près de huit ans, alors qu’il débutait en France, il avait martyrisé la défense rennaise lors d’un match disputé par les Rouge et noir à Sochaux. Le buteur brésilien s’était alors fendu d’un "hat-trick" fatal aux joueurs de Laszlo Bölöni (0-3). Depuis, malgré cinquante autres buts marqués dans l’élite, Ilan n’avait plus jamais "scoré" face au Stade rennais. Une lacune désormais réparée.

- Brahimi, bien aidé par Philippe Kalt :
Revenus au score après le but d’Ilan, les Ajacciens n’ont pas cru longtemps pouvoir égaliser. À peine deux minutes plus tard, c’est Yacine Brahimi qui, au terme d’une échappée côté gauche, a marqué le but qui a scellé le succès rennais. Le troisième but de la saison pour le milieu offensif, qui a été salué par son entraîneur après la rencontre. « Je suis content pour Brahimi parce qu’il a beaucoup de talent. Je sais qu’il ne vit pas toujours très bien le fait de ne pas jouer, mais les places sont chères », a souligné Frédéric Antonetti.
À l’origine, son raid solitaire avait été initié par... un contre bien involontaire de Philippe Kalt, l’arbitre du match, sur une passe ajaccienne. Ayant immédiatement récupéré le ballon, Julien Féret a alors pu servir Brahimi dans les meilleures conditions.
Une façon un peu ironique de souligner que M. Kalt réussit plutôt bien aux Rouge et noir, puisque ceux-ci n’ont perdu aucun des 18 derniers matchs joués sous sa direction toutes compétitions confondues (9 victoires, 9 nuls).

- Une série qui rapproche Rennes de son record :
Le 8 avril dernier, au lendemain de la victoire rennaise à Évian, nous soulignions qu’il s’agissait de la première victoire acquise au mois d’avril par Frédéric Antonetti depuis son arrivée au Stade rennais. Oubliées les fins de saison catastrophiques en championnat, les Rouge et noir terminent ce mois d’avril invaincus, avec un total de treize points engrangés sur quinze possibles.
Avec quatre rencontres encore à jouer, les Rennais totalisent 57 points. À quelques encablures seulement du record de 61 points établi par Guy Lacombe et ses hommes en 2008-2009. Mais le calendrier du Stade rennais d’ici à la fin de la saison ne lui est guère favorable, avec notamment deux rencontres face à Montpellier et Paris.

- Ajaccio croit encore au maintien :
Malgré sa défaite en Bretagne, la situation d’Ajaccio au classement n’a guère évolué. « Je suis satisfait de la prestation de mes joueurs dans des conditions difficiles, a affirmé Olivier Pantaloni. Les gars sont remontés pour aborder le match de mercredi dans les meilleures dispositions possibles. On a encore des ressources et il faut encore croire en nous pour le maintien ».
Toujours à la limite de la zone de relégation (dix-septième avec un point d’avance sur Brest), l’AC Ajaccio a profité du statu-quo presque général en queue de classement, Nice, Dijon, Brest et Sochaux s’inclinant également. Ce mercredi, l’équipe corse jouera un match capital contre le FC Sochaux, avant d’affronter trois adversaires plus compliqués : Évian TG, Lyon et Toulouse.

- Rennes distance Toulouse, mais pas Saint-Étienne :
Battu au Stadium par le leader montpelliérain, Toulouse a perdu vendredi quelques points précieux dans la course à l’Europe. D’autant que ses rivaux rennais et stéphanois se sont eux imposés. Les Rouge et noir disposent donc désormais de quatre points d’avance sur le "Téfécé", mais voient l’AS Saint-Étienne continuer de coller à leurs basques, un petit point derrière.
Ce mercredi, la trente-cinquième journée pourrait faire très mal dans l’optique de la Ligue Europa. Alors qu’un déplacement difficile à Bordeaux attend les Rennais, Saint-Étienne n’aura pas non plus la partie facile à Paris, qui devra à tout prix s’imposer pour croire encore au titre. De son côté, Toulouse abordera la première marche d’une série de matchs plus abordables, avec un match contre une équipe de Brest en plein naufrage. Enfin, auréolé de sa victoire en Coupe de France, l’Olympique lyonnais recevra Valenciennes.

Le calendrier des quatre dernières journées :

Rennes (4e - 57 points) :
- va à Bordeaux
- reçoit Montpellier
- va à Paris
- reçoit Dijon

Lyon (5e - 56 points) :
- reçoit Valenciennes
- reçoit Brest
- va à Évian (match en retard 34e journée)
- va à Ajaccio
- reçoit Nice

Saint-Étienne (6e - 56 points) :
- va à Paris
- reçoit Marseille
- va à Nancy
- reçoit Bordeaux

Toulouse (7e - 53 points) :
- va à Brest
- reçoit Nice
- va à Dijon
- reçoit Ajaccio

- Sources déclarations : Ouest-France, L’Équipe, AFP
- Crédit photo : srfc.frenchwill.fr