BILLET : Nemanja Matic, le cas d’école
Au bout d’un feuilleton bien décevant, Nemanja Matić a quitté le Stade rennais où il était arrivé il y a moins de 6 mois, pour l’Olympique Lyonnais, conformément à son souhait. Une histoire qui dit beaucoup du football actuel.
Qui l’eut cru ? L’enthousiasme était total le 14 août dernier, lorsque le Stade rennais réussissait le gros coup de son mercato en attirant une pointure mondiale, une référence au poste de milieu de terrain, un palmarès 3 étoiles : Nemanja Matić. La classe internationale. Arrivé de l’AS Roma, le Serbe incarnait concrètement le passage dans une nouvelle dimension voulu par le club breton, en pleine ascension depuis plusieurs années. Matić, c’était la garantie de frapper fort sur le marché, de faire résonner le nom du Stade rennais autrement que par le biais seul du terrain. Avec Matić, Rennes devenait un club ambitieux se donnant les moyens de son ambition. Cinq mois plus tard, la fin de l’histoire entre l’expérimenté joueur multi-titré et le SRFC a de quoi faire passer les récents départs de jeunes talents jugés trop gourmands pour des contes de fées.
Des joueurs beaucoup trop accompagnés ?
Nul ne pourra identifier les réelles raisons, les vrais prétextes, le vrai malaise ayant poussé Nemanja Matić à agir comme il l’a fait. Les torts sont probablement partagés entre club et joueur, mais ce qu’il est possible de juger, ce sont les actes. En cause, ceux d’un joueur ayant de son propre chef annoncé son envie de départ, avant de vider son casier puis de prendre la fuite en train, bien que sous contrat, puis d’être contraint de rétropédaler pour obtenir gain de cause, voyant que son coup de sang ne mènerait probablement à rien. Car c’est bien la conclusion de ce mois de janvier au cours duquel le SRFC a eu à gérer son image en plus de son mercato : après un bras de fer et deux semaines sans avoir à venir s’entrainer, Nemanja Matić a eu ce qu’il voulait.
Difficile d’être surpris, puisque c’est globalement la tendance en 2024 sur la planète foot. Pas d’école internationale à Rennes ? On pointe alors plus facilement les limites des clubs français à s’adapter aux exigences de grands joueurs étrangers, plutôt que la capacité d’un adulte de 35 ans à constater en une recherche Google qu’il n’y aura pas d’offre à sa demande. L’école, le logement, les véhicules, les anniversaires, les repas, il n’y a aujourd’hui plus vraiment de limites à l’accompagnement d’un joueur professionnel, qui grandit au fur et à mesure que ses obligations se réduisent. Dans ce contexte, une amende pour un retard à une causerie passe évidemment moins bien, même pour un ancien président de la commission de discipline de Manchester United, qui expliquait récemment les avoir distribuées à Paul Pogba ou Jadon Sancho.
Nemanja Matić nous rejoint jusqu'en 2026 ! #Matić2026
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— Olympique Lyonnais (@OL) January 27, 2024
La situation sportive n’était probablement pas celle que Nemanja Matić attendait (ni les supporters du Stade rennais d’ailleurs), et il aurait peut-être été plus logique de se réfugier derrière elle, après tout. Car deux mois après le départ de Bruno Genesio, un autre cadre du secteur sportif quitte le navire Stade rennais, et de quelle manière. Deux semaines après un train attrapé juste avant une alerte à la bombe, Matić met fin à l’histoire avec Rennes loin des supporters rennais l’ayant accueilli lors de son atterrissage à l’aéroport de Saint-Jacques-de-la-Lande.
Une question d’image et d’époque
Ce feuilleton, si mauvais soit-il, laisse tout de même l’image du Stade Rennais écornée. Celle d’un club tentant de se développer année après année, vivant une saison qu’il n’est pas près d’oublier. Avec le départ de Matić, le monde du foot connait maintenant les limites de Rennes, et s’il était difficile d’attirer des joueurs d’expérience et de ce calibre, cela pourrait l’être encore plus désormais. Alors qu’il avait fait un pas en avant pour dépasser sa réputation de club tremplin, le club breton vient d’en faire un en arrière avec le départ du plus gros CV de son histoire, cinq mois seulement après son arrivée… pour un concurrent. En acceptant la transaction avec Lyon, le SRFC rappelle aussi qu’il est un club comme les autres, pour lequel le pragmatisme de la balance transferts passe encore avant l’hypothèse de blocage d’un transfert par principe.
Cependant, malgré toutes ces considérations, il reste curieux de voir qu’à notre époque, dans le football, faire machine arrière est simple comme bonjour. Le 14 août dernier, le milieu de terrain signait un contrat de deux ans le liant de ce fait au SRFC jusqu’en juin 2025, soit le même terme que celui de Bruno Genesio depuis la prolongation de l’ex-entraineur en juillet 2022. Pourtant, en janvier 2024, les deux hommes sont partis de leur plein gré, du jour au lendemain, et avec indemnités pour l’un. C’est aussi ça le football au XXIe siècle, un environnement où les contrats à durée déterminée n’ont semble t-il plus aucune valeur, où le mot engagement n’a plus vraiment de sens, où il devient dur de garder un cap lorsque chaque membre de l’équipage peut déserter quand bon lui semble.
Au bout du compte, le Stade rennais et son désormais ex-joueur se quittent de loin. Un communiqué expéditif du club breton, accompagné d’un tweet bien senti ayant fait supprimer le sien au club rhodanien qui s’était laissé aller à un chambrage au lendemain d’une défaite à domicile, et l’image d’un Nemanja Matić assis en tribunes au Groupama Stadium pour admirer ses anciens coéquipiers battre les nouveaux. Si le joueur a aujourd’hui trouvé à ses enfants une classe internationale que les supporters rennais lui cherchent toujours, ce cas d’école donne encore une fois le même enseignement : en 2024, ce sont les acteurs du terrain qui dictent le jeu.
L’exposition n’était que temporaire…
L’œuvre de Jean-Baptiste Greuze retrouve sa place.
Le tableau est à retrouver au musée des beaux-arts de Rennes. pic.twitter.com/yVNPK3U4X1
— Stade Rennais F.C. (@staderennais) January 27, 2024
La décision du club est intelligente, pas de clash le club récupère ses billes et ce monsieur va se faire pendre ailleurs. C’est vous les journalistes idolâtres qui nous avez vendu la « vedette internationale » ce quelle était à Man UDT, Chelsea ou la Roma nous nous avons eu un ancien grand joueur avec le "poids "de ses 35 années, qui a réussit quelques bons matchs ,mais de beaucoup de moins bons et n’a jamais tiré l’équipe quand ça allait mal ,bien protégé par l’autre déserteur . Nous sommes débarrassés de ces deux là et jusque là nous ne nous en portons pas plus mal.
« le joueur a aujourd’hui trouvé à ses enfants une classe internationale que les supporters lui cherchent toujours »
Nan mais quelle genre de substance Thomas Rassouli a-t-il rapporté d’Asie pour pondre une phrase d’une telle substance ?
Tout est dit. Magnifique.
Et sans parler du titre : un cas d’école.
En attendant, et depuis que Matic a été renvoyé a ses chers études, le Stade Rennais décolle.
Seule explication pour moi le fric… l’omnipotence…du fric et de ses excès en tout genre… L’homme est capable de tout pour en gagner toujours plus…On signe des contrats qui ne serve pas à grand-chose en définitive…car le club ne va jamais licenciér le joueur…qui va se retrouver libre…
Le Stade était très en colére contre Matic… et puis les considérations financières ont repris le dessus comme d’habitude…et Rennes a récupéré trois millions et économisé 10 millions de salaires…
Les soi-disant grands joueurs sont devenus des intouchables…Regardez ce dépravé de Neymar qui organisait des orgies sexuelles chez lui en toute impunité…avec bien sur des produits illicites…
Et dire que des jeunes sont en admiration devant ces types…Omniprésence du fric…Tout le monde en veut en réclame…Pensez qu’un joueur du Stade comme Salah qui ne fait que de très rares apparitions est payé 50000€ mensuels…J’ai bien conscience que dénoncér ne changera rien car c’est devenu pire que les jeux du cirque…Ces joueurs ne deviennent pas adultes et sont complètement assistés dans tous les actes les plus courants de la vie quotidienne…
Pour le coup plutôt d accord avec Condate. On lui cherche rien du tout nous supporter a Matic et encore moins une école. C est même plutôt une chance qu il se soit barré, ça a permis de résoudre le groupe et de retrouver une vrai équipe.
Une piteuse histoire qui finalement se termine bien pour notre club, son actionnaire et ses supporters. Nous voilà « débarrassé »d’un mercenaire sur le déclin, qui n’aura rien apporté à l’équipe. La preuve, dès son départ, le collectif se met en place, et SANTAMARIA de remplaçant, devient l’une des pièces maîtresses. L’actionnaire récupère donc ses billes et économise les deux années de salaire de notre Star Serbe. Cerise sur le gâteau, Rennes refile ce Boulard aux Lyonnais. Bon courage amis lyonnais …. Amusez vous bien avec la Ligue 2 qui vous attend.
Rien à foutre de tous ces conneries sur matic le plus important pour moi supporter rennais depuis 60 ans c est qu il y a 5 matchs je priais pour que stade ne descende pas et qu il ne prenne pas une branlee a Milan et la miracle on revoit du beau jeu 8000 rennais seront a Milan et l espoir de continuer en coupe de l uefa renaît Tout compte fait merci a matic d être parti et allez rennes rouge et noir pour la victoire ✌️
Merci pour ce billet, c’était important de marquer le coup. Pour ma part je suis satisfait de notre gestion du problème Matic. Tout le monde a compris que c’est lui le fautif dans l’histoire, donc je ne pense pas que notre image soit écornée. Chaque jour qui passe me rend en revanche intransigeant quant à la trahison Genesio et me rend admiratif du travail de reconstruction enclenché par Julien et tout le groupe. Allez Rennes !
Bon, il semblerait, au moment où j’envoie ce commentaire, que Christopher Wooh soit de retour assez rapidement sur le banc rennais.
Sinon, et pour vous donner un aperçu des clients européens, on a du bol de prendre le Milan dans quinze jours, si si, plutôt que Villareal. Vous vous souvenez, mais bien sûr que oui, cette équipe, toute pourrie dont un penalty aurait pu mettre fin à toutes ambitions eh bien maintenant, elle tape Barcelone, à Barcelone et cinq buts à trois par dessus le marché.
Milan, lui, ne peut faire mieux que match nul face à Bologne. Deux partout.
On est meilleur que Bologne, non ?
Mais bien sûr que si, en tout cas assez pour battre les hommes de Luciano Spaghetti.
Nous verrons bien en fin de saison qui a fait la bonne affaire : Rennes en se débarrassant de cet ancien bon joueur ou Lyon en récupérant cet ex rennais ?
J’ai déjà ma petite idée...
On a mis Matic un peu trop haut à mon goût.
Je préfère rester ce club qui fournit le Bayern, Manchester City, et le Real en talents plutôt qu’un club qui attire des preretraités de renom, ce dont Lyon semble se faire une spécialité, et on voit le résultat.
Qu’on arrete de prendre des noms à tout prix pour dire qu’on grandit. Pas besoin de ça.
Alors après, si l’episode Matic ternit l’image du stade rennais, c’est bien la faute des responsables recrutements l’été dernier. Si tu prends Matic pour arranger ton image, assure toi qu’il y ait un minimum de niveau autour, hors la defense c’est quand même abusé cette annee. Ils croyaient que Matic allait tout resoudre ?
MATIC, c’est un cas tout court. On peut faire un billet pour le plaisir mais pas nécessaire de faire des généralités. Selon ses dires, il était venu à Rennes pour découvrir un nouveau championnat dans l’optique d’une future reconversion professionnelle. Bref, un projet de développement personnel pour lui et on l’apprendra plus tard… ses enfants. Il a 35 ans, sa carrière derrière lui et un pedigree long comme le bras. Comment lui reprocher son envie de partir d’un club dans lequel il n’était pas heureux, même après 6 mois ? Il me semble que c’est pour des raisons similaires que le SRFC avait réussi à le faire venir, non ? A l’époque, tout le monde était heureux et satisfait du vilain tour fait aux Romains. Le foot est un sport de passes. Cette fois, c’est Lyon qui récupère la balle. Pas sûr qu’ils en fassent grand chose…
Matic est un spécialiste du bras de fer, il l’a fait avec la Roma en venant à Rennes (déclaration Mourinho), il vient de le faire avec Rennes pour aller à Lyon. C’est un joueur de 35 ans qui n’a plus d’ambitions sportives. A Lyon, le seul objectif c’est de rester en ligue 1. Pour un gars qui a connu des titres en Angleterre,c’est le déclin et rien ne dit que dans 6 mois il ne quittera pas Lyon. On lui a donné 300000 euros par mois pendant 5mois qu’il ne vaut sûrement pas, personnellement cela ne me gène pas que Lyon prenne la suite.
Eh bien c’est là où l’on regrette l’absence des « j’aime- Je n’aime pas »
Parce que y a des clics qui se perdent. J’te jure.
Debreakeur et Fourmiz 56, par exemple, avec une vision différente, auraient mérité une bonne paire de clics.
De « j’aime »,évidemment.
C’est dommage qu’il n’y a plus de « J’aime / J’aime pas », il y a bcp de posts qui méritaient 5*****étoiles
J’espère que cela nous servira de leçon , et on réfléchira avant d’aller chercher des starlettes sur le déclin.
Je mettrais un -j’aime- aux commentaires de T.Rassouli. Cas d’école bien décrit. Et des leçons à retenir. Arrangement comptable, image du SRFC écornée, stars au-dessus des « lois », les contrats sont des bouts de chiffon. Morale de l’histoire, dans le foot il n’y a pas de morale.
« Si le joueur a aujourd’hui trouvé à ses enfants une classe internationale que les supporters rennais lui cherchent toujours »...bien envoyé, merci Thomas pour cet article très objectif.
Cet épisode marque les limites d’un club comme Rennes. Tant qu’on ne parvient pas à se qualifier régulièrement pour la LdC rien ne changera je pense. C’est le marqueur qui nous permettra d’attirer du « lourd »...et j’entends par là des joueurs niveau LdC qui ne sont pas en fin de carrière car c’est uniquement ce genre de profils qu’on a réussi à attirer jusque là (Nzonzi, Mandanda, Matic) !
Concernant le cas Matic, je trouve que sa sortie a été gérée de façon pragmatique par le board Rennais.
Il était inconcevable de le laisser partir AVANT le match contre l’OL.
Personnellement je regrette qu’il soit parti là bas et j’aurais très largement préféré le voir s’exiler en Italie ou en Angleterre, mais je pense que les offres n’ont pas afflué et que les négociations avec l’OL étaient bien + avancées et simples à finaliser, CQFD.
Au final, en allant chercher Matusiwa et en se séparant d’un très gros salaire, Rennes revient en terrain de connaissance en matière de recrutement et ça me semble intelligent.
Matic est parti ? Grand bien en fasse au Stade Rennais !