Au moment de retrouver un Olympique Lyonnais qu’il a quitté après trois années riches émotionnellement, Bruno Genesio est un coach apaisé s’appuyant à Rennes sur deux leviers : la protection de ses joueurs, et une tendance à la remise en question. Deux solutions sur lesquelles le technicien semble s’appuyer de nouveau après un revers décevant à Leicester en coupe d’Europe.
« Efficacité », et « maturité ». Si l’on jouait au bingo des mots ou expressions utilisés en conférence de presse par les joueurs et l’entraîneur du Stade rennais depuis le début de saison, nulle doute que ces deux termes occuperaient le top 5. C’est un exercice répété plusieurs fois par semaine, et il est donc logique que les éléments de langage ou de communication reviennent incessamment, quitte à changer de formulation, c’est de bonne guerre. « Prendre les matchs les uns après les autres » restant un grand classique, cette saison les Rennais n’ont pas eu à chercher bien loin pour innover. Il a simplement fallu analyser des scénarii de match se répétant inlassablement.
En prenant ce second but à Leicester jeudi soir, Rennes a renvoyé ses supporters au douloureux souvenir de Paris (0-1), vainqueur sur un ultime pion de Kylian Mbappé. Paris avait lui-même renvoyé à Lens (0-1), et ce but de Wesley Saïd en toute fin de match. Lens peut également rappeler le non-match face à Reims (0-2) en début de saison, en pleine période de doute rennaise sur fond de défaites face à Angers (0-2) ou Marseille (0-2). Que dire de Nancy (1-1) ou Clermont (1-2), modèles du genre en terme d’inefficacité offensive punie d’une efficacité adverse insolente face au but. Cette saison pour faire simple, si Rennes produit un jeu des plus savoureux et marque plus de buts que jamais, le SRFC « gère mal ses temps faibles », paye son « manque d’efficacité dans les deux surfaces », son « manque de maturité », ses erreurs de « gamins » ou de « juniors ». Pourtant il n’est presque pas une seule déconvenue à l’issue de laquelle, à chaud, Bruno Genesio n’a « rien eu à reprocher à ses joueurs ». Car c’est l’un des piliers de son coaching : la protection de son groupe.
« Le premier responsable ». Voilà comment Genesio incarne généralement une défaite devant la presse. Ce fut le cas le 12 septembre, après un non-match face à Reims au Roazhon Park. « Je fais les choix, l’équipe, le plan de jeu, la tactique, donc il n’est pas question que je me mette de côté. » avait ajouté le technicien, soit le même discours que tenu une semaine plus tard après un naufrage à Marseille. « Je suis le coach, c’est moi qui fait les choix d’équipe et de plan de jeu, j’assume. Mais il faut être capable de réagir, de relever la tête et ne pas s’enfermer que dans du négatif. »
Cette période noire de la saison est isolée dira t-on. Pas tout à fait d’un point de vue communication. « Moi je suis au milieu de mes joueurs. Je ne suis pas avec eux quand ça va, et au-dessus d’eux quand ça ne va pas. » lâchait ainsi Genesio le 23 janvier, quelques minutes après une défaite concédée à Clermont. « Je suis avec eux et on est tous responsables, eux sur le terrain et moi au départ de ce que je dois apporter. Je me remets en question bien évidemment autant qu’eux. » Rebelote ce samedi, deux jours après l’échec du match aller à Leicester, lorsqu’il déclare « J’essaye aussi d’analyser ce que je prône, ce que je dis, pour savoir s’il peut y avoir une influence qui peut être néfaste à ces moments là du match. » Son influence justement, son message, Genesio entend le passer par les mots, et avec sérénité.
L’une de ses réactions les plus marquantes reste peut-être celle du 23 janvier, à Clermont. « La colère ce n’est jamais très bon, il n’en ressort pas grand chose. » avait posé froidement un Bruno Genesio dont les coups de gueule en causerie arrivent régulièrement lorsque les choses ne vont pas dans le bon sens, mais jamais en public. Le coach ne fuit pas le naturel et s’agace dans sa zone technique devant les caméras, et c’est bien suffisant. Une fois la salle de presse ouverte, place à la mesure, et à l’assurance. « Je n’ai aucun doute sur mon discours. » expliquait-il le 21 septembre avant d’infliger une gifle à Clermont (6-0) au Roazhon Park, quelques jours après avoir sombré au Vélodrome.
Une posture pouvant évoluer, puisque la remise en question va de paire avec la protection des joueurs pour l’entraîneur. « Peut-être que je n’emploie pas les bons mots. » concédait-il le 12 septembre, avant de poursuivre le 14 janvier, après la défaite à Lens et avant la torgnole collée à Bordeaux (6-0), au Roazhon Park une nouvelle fois. « Je pense aussi que le discours qui nous a mis en valeur, encensé tout au long de ces derniers mois, même quand on a perdu, a peut-être fait qu’on s’est crus plus beaux que ce qu’on était. Peut-être que j’aurais pu insister, mais aussi nuancer. C’est une remise en question de ma part, du staff. Ce qui se traduit sur le terrain, c’est aussi ce que nous on dégage du staff. Il faut aussi se remettre en question par rapport à ça. »
Aujourd’hui, avant d’aborder Lyon et le match retour face à Leicester, le même couplet est sorti de la bouche du technicien. « Peut-être que dans mon discours je dois aussi nuancer cette notion de jeu, de plaisir. On doit le garder car c’est une de nos forces, mais peut-être le nuancer par rapport à des moments clés du match. »
Avec une dernière ligne droite en championnat ponctuée de confrontations face aux concurrents directs dont celle-ci face à Lyon, et un match capital en huitième de finale retour d’une Ligue Europa Conférence dans laquelle les supporters fondent de grands espoirs, Rennes va devoir « y aller en jouant (son) jeu, en essayant d’être plus malicieux et vicieux que jeudi » résume bien Genesio. Pour qu’au moment de faire les comptes, assurément, il soit « difficile de reprocher grand chose à (ses) joueurs et (son) équipe. »
CondateFan
13 mars 2022 à 12h35Voilà, c’etait Bruno et les Jargons notes.
fkerzu
13 mars 2022 à 12h39espérons un beau match de foot !
happy35
13 mars 2022 à 13h32Attention les RENNAIS pas de grosse faute
De M GAUTIER n’a pas souvent le sourire !
ALLEZ RENNES.
314025ap
13 mars 2022 à 18h16Les rennais jouent à LYON ou à SAINT-ETIENNE ?
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