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15 mars 2023 | à 11h47

ENTRETIEN / Emilien Waflart : « J’ai encore envie de donner, je sais que j’ai le potentiel d’aller plus haut »

Samedi, Emilien Waflart refoulera pour la première fois la pelouse de la Piverdière, pour affronter la N2 du Stade rennais. Formé au club, où il n’a pas été conservé en août 2021, celui qui porte désormais le maillot des Voltigeurs de Châteaubriant revient sur son parcours depuis la fin de l’aventure rennaise, avec une extrême lucidité. Entretien avec joueur désormais bien réveillé.

ENTRETIEN / Emilien Waflart : « J’ai encore envie de donner, je sais que j’ai le potentiel d’aller plus haut »

Samedi, tu retrouves le Stade rennais avec Châteaubriant. Qu’est-ce que ça te fait ?

Ça me fait plaisir, c’est la première fois que je vais rejouer là-bas. J’ai déjà rejoué contre eux (match aller, victoire 1-0 de Châteaubriant, ndlr) mais pas à la Piverdière. La dernière fois (avec Rennes, ndlr), c’était un amical contre le PSG, l’année du covid. Les centres de formation avaient le droit de se jouer, on avait gagné 2-1 ou 2-0.

Tu savais que c’était ton dernier match avec le Stade rennais ?

Oui, ils m’avaient déjà dit que je n’étais pas gardé. C’était aussi le dernier match du coach qui partait, Romain Ferrier. J’avais marqué un penalty, et il m’avait sorti ensuite (rires). Sur le moment, franchement, ça ne fait rien. Revenir là-bas jouer, ça va plus me faire quelque chose. Je m’entrainais là-bas tous les jours. La première fois où tu te dis que tu n’y seras plus, tu ne t’en rends pas compte. Je pense que je vais me sentir comme à la maison, ça va faire revenir de bons souvenirs.

Comment arrives-tu au Stade rennais ?

Je jouais à Montreuil-Juigné, à côté d’Angers. Jacques Ménard, un recruteur du Stade rennais, avait contacté le club. On avait fait une réunion avec mes parents. Je faisais souvent des stages à Rennes pendant les vacances scolaires. Ils me disaient souvent qu’ils allaient continuer de me suivre. En U13, j’ai fait des tests pour le pôle espoirs de Nantes, où je suis allé. Et en première année, on fait un match contre le pôle espoirs de Castelmaurou, j’avais fait un gros match et Philippe Barraud était là. Ça les avait convaincu de me faire signer. J’avais signé un ANS pour 3 ans aspirant au centre, avec Yannick Menu.

Qui sont tes coéquipiers quand tu arrives à Rennes ?

On était une dizaine, il y avait Adrien Truffert, Lucas Da Cunha, Yann Gboho, Rayane Doucouré… tous les 2001. On était une petite génération car les 2000 étaient beaucoup et avaient beaucoup de bons joueurs.

Comment se passe ta première année au centre de formation ?

La première année a été difficile car je me blesse. J’ai eu un problème de croissance, j’avais besoin de semelles orthopédiques, mais j’ai mis du temps à le savoir. J’ai été blessé de septembre à décembre, je reviens en janvier et dès le premier match je me fais une déchirure à l’adducteur. Je reviens pile pour le tournoi de Montaigu, qu’on a gagné. Ça m’a mis en confiance pour l’année d’après, qui était peut-être ma meilleure année à Rennes. J’étais en U17 avec le coach (Cédric) Vanoukia, il m’avait mis capitaine, on avait gagné le championnat U17. À la fin de cette année, j’ai cassé ma dernière année d’aspirant pour signer 3 ans stagiaire, directement. Ma dernière année au centre, celle du BAC, je n’avais pas la pression de savoir si j’étais gardé ou pas, j’avais déjà la certitude de faire deux ans de plus. On a ensuite gagné le championnat de France U19, je suis passé en Espoirs, et ça a été les années covid.

C’était un moment déterminant pour ta carrière, au moment où le covid arrive. Comment as-tu géré ça ?

Au bout d’un moment, j’ai compris que je n’allais pas être gardé. Je le sentais. Et honnêtement, je ne pense pas que je méritais de signer pro. Je ne pense pas que j’avais le niveau, à ce moment là, de l’être. En dehors, j’ai toujours été mature, mais sur le terrain, il me manquait trop de choses par rapport à ce que demande le football maintenant. Je m’étais fait une idée. Le plus dur par contre, c’est que je ne pensais pas que j’allais autant galérer à trouver un club après Rennes.

Comment as-tu vécu la vie en centre de formation ?

Tu es tellement dans un confort, surtout dans un club comme Rennes, qui te donne tout pour que tu réussisses. Dans mon cas, c’était limite trop confortable pour moi. Je m’endormais un peu sur mes acquis. À Rennes, avec du recul, j’aurais dû prendre plus vite conscience de ce qui me manquait pour le travailler plus rapidement. Mais sinon, je ne regretterai jamais l’expérience d’avoir été là-bas. Ça m’a fait grandir en tant que joueur, en tant qu’homme. Je n’en garde que des bons souvenirs, j’en garde des potes, tu es super bien entouré là-bas, tu es dans des conditions parfaites. Tu ne peux pas te plaindre. Aujourd’hui, je suis supporter du club au final. Mes potes y jouent. Je ne suis pas du tout rancunier, c’est plutôt moi qui me suis trop endormi ou n’ai pas écouté ce qu’on me disait.

Qu’est-ce qui fait que tu t’es trop « endormi » ?

Je ne pense pas du tout que ce soit les à-côtés. Tu as une adolescence spéciale, car quand tu retrouves tes potes d’avant, qui ne sont pas dans le foot, c’est un peu bizarre. Toi tu n’es pas dans un lycée normal, tu es coupé du monde un peu, du lien social que tu pourrais créer avec d’autres personnes. Ça c’est le truc le plus compliqué. Là où je trouve que je me suis le plus endormi, c’est sur le terrain. Il y a plusieurs choses. Déjà j’étais dans une génération de fou. Entre les 2000-2001-2002, franchement on était servis. Ça m’a endormi dans le sens où quand on était sur le terrain, tu n’avais pas forcément besoin d’être à fond. Autour ça faisait le taff aussi. On dominait outrageusement nos adversaires en jeunes. Ce n’est pas une excuse, mais je me suis endormi sur le fait qu’autour de moi il y avait beaucoup de talents. Je ne me suis peut-être pas démarqué, je n’ai peut-être pas assez pris les choses en main. Mes principaux défauts c’étaient l’intensité, les courses, l’endurance, ces choses là. J’aurais dû écouter ce qu’on me disait, ils me l’ont dit à Rennes. Je comblais beaucoup par mon aisance technique ou tactique, j’anticipais beaucoup, je compensais. Mais plus tu montes en niveau, et les adultes c’est plus intelligent, c’est différent. Je m’en suis rendu compte plus tard de ça. C’est là où j’aurais pu arriver plus vite à maturité.

« Ce que j’ai travaillé c’est peut-être ce qui aurait fait la différence à l’époque »

Comment as-tu appris que tu n’étais pas conservé ?

Je l’ai compris tout seul je pense. J’ai fini par avoir un rendez-vous (avec Denis Arnaud) où ils m’ont dit qu’ils ne me garderaient pas mais je le savais un peu avant. Ça s’est fait doucement, je m’en doutais un peu. Au départ, tu n’es pas content. Après tu te poses des questions, et si tu es honnête avec toi-même… Je me suis dit qu’il me manquait des aspects importants quand je regardais des matchs de haut niveau. Quand je vois mon évolution maintenant, ce que j’ai travaillé c’est peut-être ce qui aurait fait la différence à l’époque.

Comment s’est passée la suite après ton départ du Stade rennais ?

Mon agent appelait les clubs, le club avait aussi envoyé la liste des joueurs pas gardés dont je faisais partie. La majorité des clubs n’était pas intéressés. Soit c’était mon profil, soit financièrement avec le covid ça allait être compliqué. À ce moment là, mon but était de signer pro autre part. Donner un contrat pro à un joueur que tu n’as pas vu jouer depuis un an, qui n’a pas fait du tout de saison pleine en N3 car le championnat s’est arrêté (à cause du covid, ndlr), c’est compliqué de se lancer. C’est un investissement. J’ai dû faire 7 matchs en N3 avec Rennes avant de partir, donc pas du tout significatif quand tu envoies ton CV.

La prise de conscience du fait que tu ne vas pas signer de contrat pro est-elle longue ?

Mon agent m’avait prévenu, Denis Arnaud aussi. Ça a été compliqué, comme ils me l’avaient dit. Au final, j’ai été au Mans, et j’y ai fait un an au chômage. Au début ils n’étaient pas chauds pour me prendre, financièrement c’était compliqué. J’ai accepté de faire la reprise avec la réserve, et de prendre une licence classique. Les 6 premiers mois je les fais avec la réserve en N3, ça se passe très bien. En décembre 2021, j’étais monté une semaine avec les pros (en National) sans faire de groupe.

Je commençais à m’impatienter car je sentais qu’avec la N3 je ne progressais plus. Ils m’ont dit que ce n’était pas prévu que je monte avec le groupe pro, rien qu’à l’entraînement. Je me suis dit que j’allais partir en N2, ils me disent qu’il n’y a pas de soucis. Aux vacances de Noël, je me dis que je suis allé au Mans pour 6 mois, j’étais un peu dégouté. Arrivé à la reprise, le covid me sauve (rires). Le match Le Mans - Avranches en National est annulé à cause du covid chez Avranches. Le coach Cris (en poste au Mans à ce moment, ndlr) fait un match amical en interne un samedi matin, il manquait des joueurs et il a pris des joueurs de la réserve, dont moi. Il avait plutôt bien aimé mon match, et à partir de ce moment, je n’ai plus jamais bougé de l’entraînement avec eux. La semaine suivante, je faisais ma première entrée en National. C’est fou le foot (rires). Mais après 4 groupes de suite, je n’en ai plus jamais fait.

Finalement, ça ne se fait pas en fin de saison…

Ils ont vraiment hésité jusqu’à la fin de ce qu’ils m’ont dit, ils ont dû choisir entre plusieurs jeunes. Ils ne m’ont pas gardé. Le Mans, ça a été dur car je sentais que j’avais le niveau, et le fait qu’on ne m’ait pas réellement donné ma chance ça m’a fait mal un peu. Mais ça m’a aussi motivé car arrivé ici en N2 (à Châteaubriant, ndlr), je savais que j’avais le niveau pour jouer en National, que j’aurais pu jouer, j’en suis encore persuadé aujourd’hui. Tandis qu’à Rennes, quand je m’entraînais en pro, ce n’était pas pareil du tout, c’était au moment de la Ligue des Champions.

D’ailleurs, à ce moment j’avais été replacé latéral gauche. La première séance, j’étais avec Jérémy Doku, il était devant moi. On avait fait un petit jeu réduit, il était tellement fort, je m’étais dit « heureusement qu’il est dans mon équipe » (rires). De base, je ne suis pas du tout latéral, donc j’ai un bon pied, et techniquement il n’y a pas de soucis. Mais défensivement, si j’avais été contre lui… (rires). J’étais trop content d’être avec lui, je lui donnais la balle et je lui disais « vas-y, fais, pas de soucis ». (rires).

« J’avais envie de me sentir important dans une équipe »

L’été dernier, tu as signé à Châteaubriant, en N2. Ça a pris du temps ?

Non, ça s’est fait assez rapidement. La liste des joueurs non conservés par Le Mans avait été envoyée à Chateaubriant, mais je n’étais pas dedans. Car ils ne savaient pas encore si j’étais gardé ou non. Alexis Gouletquer qui était avec moi au Mans signe à Châteaubriant, et parle de moi au président, que j’ai rencontré comme le staff. Ça s’est super bien passé, je me suis dit que c’était une bonne opportunité. Ils m’ont dit que le but était de me relancer ici. Ça m’a bien branché, je connaissais quelques personnes là-bas. J’ai bien bossé mes manques, je suis content.

Rebondir en N2, c’était une évidence, de reculer une nouvelle fois pour mieux sauter ?

Au Mans, j’ai passé 6 mois à m’entraîner avec les pros, et à être dans l’espoir constant de me dire chaque vendredi « j’espère que je suis dans le groupe ». Au bout d’un moment, le moral c’est horrible. Tu te poses des questions, tu peux faire des raccourcis bêtes. J’avais vraiment envie de prouver en N2 que j’avais le niveau. Reculer pour mieux sauter oui, j’avais envie de jouer en fait. De me dire que le week-end je suis important pour l’équipe, que je vais servir à quelque chose. J’avais envie de me sentir important dans une équipe. Pour la confiance en soi, ce qui est hyper important pour le sportif, ça me fait du bien.

Aujourd’hui ça se passe bien à Châteaubriant, la suite c’est aller chercher un peu plus haut ?

Oui, on était d’accord là-dessus. C’est ce que j’ai aimé aussi, le but est de faire un an et j’espère que j’irai plus haut. Si ce n’est pas le cas, c’est le foot aussi. Je ne me prends pas la tête, je profite et on verra à la fin de saison.

L’ambition, c’est toujours de signer pro quelque part ?

Oui forcément. N’importe quel footballeur te le dira je pense.

Est-ce que parfois tu te dis que tu ne vas jamais signer pro ?

(Réfléchit) Oui. Je me le suis déjà dit. Pour l’instant, le foot c’est quand même mon métier. Plein de joueurs ont fait carrière seulement en N2, National, et en vivent. Ils vivent de leur passion. Signer pro à tout prix, non. Imaginons, en fin de saison un club de National pro me propose un contrat pro mais le projet ne me plait pas, et un autre club de National, pas pro, me propose un projet qui me plait plus. Je prioriserai le projet. Me sentir important quelque part, c’est vraiment ce qui a pris le plus de place dans mon esprit. Ma priorité, c’est de me sentir bien là où je vais, sinon tu es nul sur le terrain.

Selon toi, c’est important pour un joueur non conservé en centre de formation de très vite comprendre qu’il peut redescendre d’un cran pour mieux rebondir ?

Quand tu n’es pas gardé dans un centre, ça peut complètement te dégouter du football, et ça arrive. Des gens ont peut-être tout donner au centre et ça les a vidé mentalement. Tu prends une claque, donc tu peux te dire « et si je ne retrouve rien ? ». Moi, j’ai fini au chômage quand même, tu peux te dire « je lâche ». Mais je me suis plutôt dit que je savais que je n’avais pas tout donner, que j’en avais encore sous le pied et que j’avais des axes de progression. J’ai encore envie de donner, je sais que j’ai le potentiel d’aller plus haut, et des qualités qui font que si j’améliore le package, je sais que je pourrai exister à un autre niveau. C’est ça qui me motive tous les jours.

À quoi penseras-tu quand tu vas retrouver la Piverdière samedi ?

Je vais être content (rires). Je vais être chez moi. L’herbe va sentir ce que je sentais quand j’y étais. Ce sont des détails, mais l’environnement. Quand on jouait à l’extérieur avec Rennes, on était toujours un peu moins bon qu’à domicile car on connaissait parfaitement le terrain, des trucs bêtes, mais l’environnement autour du terrain joue beaucoup. C’est une impression simple, mais qui va me faire plaisir.

Ta photo Whatsapp, c’est toi avec le maillot du Stade rennais. Tu comptes la mettre à jour avant samedi ?

(Rires) Non, je vais la laisser. C’est un bon souvenir, de bons souvenirs. Je n’ai jamais été dans la rancoeur par rapport au club, et je trouve que c’est ça le plus important. J’étais à Rennes - Marseille récemment. Ça m’a fait du bien. J’y suis allé avec le recruteur qui m’avait recruté à Rennes. Il est venu me voir à Châteaubriant le samedi, on a mangé avec mes parents et il m’a invité au match. Ça m’a fait extrêmement plaisir. Tout petit j’étais fan de Marseille, mais maintenant c’est impossible. En plus j’ai des potes qui jouent, j’ai revu Adrien (Truffert), Warmed (Omari), Lorenz (Assignon). Il y avait Alan Kerouedan et Malamine Doumbouya au match aussi. On s’est tous revus à la fin, on était trop contents. On a gagné beaucoup de choses ensemble, on a des émotions communes. Rien que pour ces moments-là, je vais laisser ma photo sur Whatsapp (rires).

Qu’est-ce que ça t’a fait de voir Adrien Truffert et Warmed Omari sur le terrain ?

J’aurais aimé être à côté d’eux, je ne vais pas mentir, c’est la première chose qui me vient. Après, je me dis que je suis trop content pour eux. C’est un peu des vitrines de notre génération. Quand tu prends chaque joueur d’une photo de la finale du championnat de France U19, il n’y a pas un seul joueur qui ne vit pas du football sur la photo. Franchement, sur 16 joueurs, c’est fou sur une même génération. C’est beau quoi. On a tous réussi à notre échelle. Au match, je regardais Jonathan Clauss qui était en National il y a 4 ans. Le foot, ça peut aller vite aussi. Je ne me fixe pas de limites, et je suis très content de les voir jouer, et encore plus à Rennes.

Crédit Photo : Kato Gbl

Vos réactions (6 commentaires)Commenter
Lulu Berlu 15 mars 2023 à 17h25

Ça fait toujours plaisir d’entendre ou de lire ces paroles d’anciens joueurs du centre de formation. Pour ne pas avoir été conservés et voir leurs rêves sensiblement brisés par conséquent ils pourraient en avoir gros sur la patate contre le club.
Et accessoirement cracher sur ce même club qui ne leur a pas fait confiance.
Maintenant il n’est pas impossible que T.Rassouli trie méticuleusement ces interviews et ne garde que les plus positifs !!!! Allez savoir.

Lolo15 mars 2023 à 18h04

Les années ligue 2 à Rennes j’ai bien connu ,certains matchs je prenais plus de plaisir à aller voir jouer le cercle paul bert nord ouest que le stade Rennais, à cette époque le cercle paul bert nord ouest était entraîné par Jean Yves Leseure et dans son équipe il y avait quelques recalés du stade Rennais, mais de vrais bons joueurs de foot et certains avec une technique supérieure à certains pro ?

Lucien15 mars 2023 à 21h54

Meilleur qu’Ugochukwu

noisette15 mars 2023 à 23h58

Je profite de cette chronique pour saluer Camavinga Titulaire tout le match contre Liverpool.
Eh oui titulaire pas souvent remplaçant ces semaines-ci !
Qu’en pensent les spécialistes qui prédisaient qu’ils ne ferait rien au Real !
BRAVO CAMA !

PAT5916 mars 2023 à 09h09

Il est honnête car il n’a pas le niveau et je me souviens de lui le dimanche après midi il était vraiment en dessous mais avec une bonne mentalité.

CondateFan16 mars 2023 à 23h25

Un père alcoolique et violent qui rentre du troquet (où d’on ne sait trop saoul) tard le soir, pour nous corriger moi et mes frères, et sur elle aussi il cogne, sa femme, notre maman, qui doit jongler entre trois boulots par jour, dont un qu’elle définit pudiquement comme aussi vieux que Mathusalem afin de permettre à ses enfants de manger, un peu, chaque jour. Bref, le quotidien d’une favela de Rio ou d’un Barrio de Buenos Aires, voire d’un bidonville de Lagos. Le rêve quoi. Le parcours idéal. Celui qui aurait dû m’envoyer, moi, Condate, directement vers le ballon d’Or.
Mais non. Rien de tout cela. Papa bosse dans le bâtiment. Maman est employée de mairie. Une jeunesse heureuse. Je ne manque de rien. Impossible donc dans ces conditions de devenir un crack du foot. Aucune chance.

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