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16 juillet 2021 | à 16h28

Yvon Boutet, le plus capé des Rennais

Rennais pur beurre, Yves Boutet s'est éteint à l'âge de 84 ans. En hommage au capitaine victorieux de la Coupe de France 1965, Stade Rennais Online vous propose de revisiter par cet article publié en 2013 la carrière de celui qui reste à ce jour le plus capé des joueurs ayant évolué à Rennes, avec 394 rencontres disputées sous le maillot rouge et noir.

Yvon Boutet, le plus capé des Rennais

Le nouvel emblème du Stade rennais

Yves Boutet est né le 3 décembre 1936 à Rennes. Rapidement surnommé « Yvon », il effectue ses premiers pas de footballeur à l’âge de douze ans, au sein de la Tour d’Auvergne, un patronage multisports de Rennes. Très vite performant dans le modeste club de la Capitale bretonne, il étonne déjà les observateurs par son élégance, son aisance technique ainsi que par son sens inné du placement. Les qualités d’arrière central de ce Rennais pur beurre sont alors vite mises en lumière, si bien qu’il est régulièrement sélectionné dans les équipes des Cadets de l’Ouest, à travers les catégories minimes, cadets et juniors.

Vient l’heure de la consécration en 1952. En effet, le garçon de la Capitale bretonne est sélectionné pour disputer le championnat du Monde juniors en Allemagne, avec le maillot frappé du coq. Jeune international en puissance, il est alors logiquement débauché par le grand club local, le Stade rennais. Il intègre ainsi l’effectif breton dès 1955, et trouve rapidement une place de choix au sein du dispositif défensif stadiste. Alors qu’il n’est encore que stagiaire, il occupe régulièrement les postes de demi-centre ou d’arrière. En parallèle, il continue à travailler comme imprimeur dans la pure tradition familiale.

Lancé dans le grand bain de la D2 par son entraîneur Henri Guérin, le jeune défenseur dispute son premier match sous les couleurs rouges et noires, le 23 octobre 1955 contre Sète (victoire 3-0), alors qu’il n’a que dix-neuf ans seulement. Au total, il dispute la bagatelle de onze matches de championnat, pour sa première saison au plus haut niveau. De son côté, le SRUC a dominé ses rivaux en D2, grâce notamment au réalisme de ses attaquants José Caeiro et Jean Grumellon, auteurs de dix-sept buts chacun. Premier de seconde division, le Stade rennais retrouve l’élite hexagonale, et ce pour le plus grand bonheur du jeune défenseur breton. Heureux comme un poisson dans l’eau, Yvon Boutet a été particulièrement régulier dans ses performances. Il est donc justement récompensé en signant un premier contrat professionnel. Dans la foulée, Yvon Boutet fait ses débuts officiels chez les « Grands » le 30 septembre 1956, lors d’une défaite à domicile contre Nice (3-2).

Sobre et terriblement efficace au sein de l’arrière-garde stadiste, il dispute vingt-cinq matches de D1 pour son deuxième chapitre dans les rangs du club phare de la Bretagne. Seizième de D1, le Stade rennais doit alors passer par la terrible épreuve des barrages, pour valider son maintien en première division. Malheureusement, le SRUC s’incline face à Lille au terme des trois manches disputées, et retrouve l’antichambre de l’élite.

Une belle fidélité

Avec un buteur nommé Antoine Cuissard (vingt-quatre buts), Rennes remonte cependant en D1 à l’issue de la saison 1957-1958. Défenseur de devoir, Yvon Boutet est entre temps devenu l’un des piliers de la défense stadiste, aux côtés de René Cédolin, Jean-Claude Lavaud ou André Ascencio. Il s’y imposera définitivement quelques mois plus tard, en compagnie du Morbihannais Louis Cardiet. Il est alors âgé de vingt-deux ans, et a une belle carrière qui se profile devant lui.

Dans sa foulée, le Stade rennais réalise une honnête saison pour son retour en D1. Douzième du championnat, le club breton a facilement assuré son maintien parmi le gratin hexagonal. Lors de l’exercice suivant, le défenseur rouge et noir s’érige littéralement en tant que patron de la défense rennaise. Avec trente-sept matches disputés en première division, il réalise ainsi sa meilleure saison chez les professionnels. Il a même enfilé le brassard de xapitaine en cours de route. Preuve que le club phare de la Bretagne lui fait totalement confiance. À l’aube de l’exercice 1961-1962 « Tatane », Cuissard devient entraineur du SRFC, et succède ainsi à Henri Guérin. Un passage de témoin qui ne trouble pas la tranquillité du défenseur stadiste. Joueur régulier par excellence, Yvon Boutet pose encore les bases stadistes d’une solide défense. Ceci dit, le SRUC est une équipe moyenne de D1 à l’époque. Elle terminera d’ailleurs par deux fois à la onzième place du championnat, entre 1962 et 1964.

Durant l’intersaison 1964, Jean Prouff est de retour dans la Capitale bretonne, mais en tant qu’entraîneur cette fois-ci. La réussite est alors immédiate. En effet, Rennes se classe quatrième de D1, grâce notamment à la meilleure attaque du championnat. Mais surtout, le club breton s’adjuge sa première Coupe de France face à Sedan (2-2 puis 3-1), dans la foulée de son exceptionnel buteur Daniel Rodighiero. Yvon Boutet raconte : « La première finale, on était peut-être un peu trop sûrs de nous. On était un peu trop décontractés. Pour la deuxième finale [1], quatre jours après, on s’est bien motivés. On a pris nos bonnes dispositions. Gagner la finale, c’était l’apothéose ».

Stade rennais, saison 1965-1966

Loriento-Rennais

Porté en triomphe par ses coéquipiers, le capitaine Boutet peut alors brandir la Coupe avec fierté dans le ciel de Paris. Un trophée qu’il reçoit des mains de Charles de Gaulle, et qui vient ponctuer cette inoubliable journée du 26 mai 1965. C’est d’ailleurs le sommet de sa magnifique carrière. Au four et au moulin tout au long de la saison, il a également inscrit son seul et unique but professionnel le 28 novembre 1965, lors d’un match nul à Rouen (2-2). À cette époque, les arrières ne marquent pas beaucoup. Yvon Boutet ne fait pas exception à cette règle. L’année suivante, il découvre l’Europe face au Dukla de Prague. Il effectue ensuite une dernière saison en D1 lors de l’exercice 1966-1697, et dispute vingt-neuf matches. Il fait alors ses adieux à son public le 27 mai 1967, au parc des sports du stade de la route de Lorient face à Strasbourg (4-3). Chef de bande du Stade rennais durant douze années, il a cumulé près de 352 matchs officiels (D1 et D2) sous la tunique rouge et noire.

Défenseur et Capitaine emblématique du club phare de la Bretagne, sa séparation avec le SRUC et Jean Prouff est douloureuse. Il prend néanmoins la direction de Lorient au cours de l’été 1967, en compagnie d’un autre monument rouge et noir, qui n’est autre qu’André Ascensio. Entre temps, le club morbihannais valide enfin le professionnalisme et affiche de nouvelles ambitions. Plusieurs anciens stadistes ont d’ailleurs rejoint le club morbihannais, comme Jean-Pierre Darchen, Mahi ou l’emblématique Antoine Cuissard. Le club de la ville aux cinq ports est ainsi devenu une sorte de « Stade rennais bis ». Du coup, Yvon Boutet dispute deux dernières saisons en D2 avec le FCL, sous le statut amateur. En parallèle, l’ancien capitaine stadiste n’oublie pas de préparer sa future reconversion, et devient représentant en ameublement.

À Lorient, l’expérimenté demi-centre apporte toute son expérience du haut niveau, et parvient à stabiliser le FCL en seconde division. Yvon Boutet assure ensuite l’intérim comme entraîneur pendant six mois, entre 1968 et 1969, après le licenciement d’une autre figure mythique du football breton, Antoine Cuissard. Sous sa houlette, le FCL termine la saison à la onzième place de D2. Les liens sont définitivement créés. En tout cas, assez pour que Lorient devienne son port d’attache. Dans la foulée, l’ancien défenseur stadiste exerce ses talents en tant que représentant régional pour la marque Adidas. Son histoire d’amour avec le FC Lorient n’est pas terminée, puisqu’il devient vice-président du club morbihannais au début des années 1990, à l’époque de Georges Guénoum. Défenseur resté fidèle à sa Bretagne, Yvon Boutet reste aujourd’hui le détenteur du record de matchs joués sous les couleurs du Stade rennais FC (394 matchs).

Sa carrière en bref

Joueur :
1949-1955 : TA Rennes
1955-1967 : Stade rennais UC
1967-1969 : FC Lorient

Entraîneur :
1969 : FC Lorient

Sources :
- « Le Stade rennais, fleuron du football breton » de Claude Loire, Ed. Apogée.
- « Les grands noms du football breton  » par Georges Cadiou
http://www.lorient.maville.com
forum footnostalgie

Sources photos :
forum footnostalgie

Notes

[1à l’époque, il n’y avait pas de séance de tirs au but, il fallait rejouer la finale

Vos réactions (16 commentaires)Commenter
vincent30 janvier 2013 à 18h32

La on va chercher loin...

Louis G30 janvier 2013 à 19h07

Comme il m’arrivait de jouer (très modestement) demi-centre à l’époque et bien mon idole au Stade Rennais était bien entendu Yvon Boutet...comme c’était le goal Louis Pinat quelques années auparavant quand je jouais goal...plus globalement les joueurs de cette époque j’y pense encore régulièrement aujourd’hui...ils faisaient partie de ma « famille » !...après notre Coupe de France de 1971 j’ai eu davantage de mal à me « fidéliser » nos joueurs... et maintenant on se pose la question « combien de temps vont-ils rester chez nous ? »... et on s’y attache beaucoup moins !!...

Bibi peau de chien30 janvier 2013 à 19h35

Ah , nostalgie quand tu nous tiens ! Yvon Boutet, venait de la TA ,
je crois .
Maintenant pour beaucoup de joueurs c’est un passage éclair .
Pour les plus anciens supporters , c’est en effet plus difficile de s’adapter à ces mouvements ; mais , c’est le sens de l’histoire . Bien que les résultats seraient sans doute supérieurs avec une meilleure continuité , tout au moins pour les cadres de base !

galettes saucisses30 janvier 2013 à 21h25

yvon boutet avec ses copains nous a ramené la 1ere coupe de france,apres deux matchs contre sedan 2 a 2, le 1er match apres avoir été mene 2 a 0 ,et le second 3 a 1 contre les sangliers sedannais,les anciens s’en souviennent et les plus jeunes attendent la finale de la coupe de la ligue avec impatience et revent que romain souleve la coupe. H.S diarra veut venir a rennes ,plutot bon signe et bon joueur. G.S.

Capitaine30 janvier 2013 à 21h46

Ah, Yvon Boutet, c’était mon idole ! La coupe ;) La fierté bretonne. J’ai gardé mon Gwen ha du de cette finale.
C’est une référence pour moi, toujours !

BOUTET5830 janvier 2013 à 23h01

Amis supporteurs bonjour,
Je suis surpris pas certains commentaires qui oublient les racines de notre Club et qui manquent de respect vis à vis de ceux qui lui ont apporté des trophées ... ! ! Pour moi, Yvon BOUTET c’était seulement hier. J’ai eu la chance de le croiser plusieurs fois chez M. FROMONT qui était alors le kiné du stade Rennais. Alors qu’il était un joueur très connu et reconnu, il restait un homme simple, courtois et très approchable.
Sa gentillesse naturelle et sa fidèlité au Club m’ont amené à prendre son nom dans mon pseudo.
Un grand Merci à SRO d’avoir retracé la vie sportive de ce grand joueur dont le charisme n’a plus rien à voir avec nos « stars » d’aujourd’hui.

Ben31 janvier 2013 à 05h03

Hey Vincent, on me dit dans l’oreillette qu’un retour de Sylvestre est dans les cartons, ainsi qu’un retour de Nonda, Bardon et Jean-Luc Dogon ! Rien que pour toi

Piwaï31 janvier 2013 à 08h37

Merci pour nous faire connaitre ces joueurs qui ont construit l’histoire du club !
Et chaque fois que je vois le maillot « vintage » je me dis que ce serait chouette de faire une édition spéciale coupe de france... un beau maillot rouge et noir sans sponsor.

mururoa31 janvier 2013 à 08h39

Petite correction pour « Rodi » : Louis Cardiet n’est recruté qu’en 1962 et non en 1958. Il venait d’ailleurs de Lorient. Cela ne nuit en rien à la qualité de ton article. Continue à nous faire vivre les glorieuses heures du Stade. En espérant que dans cinquante ans un petit Feret aura de la matière pour nous parler de la période Dreossi-Antonetti.

un supporter31 janvier 2013 à 20h08

Avec toutes mes excuses aux Boutet, Ascencio, Dubaële, Lamia, Cédolin, Loncle, Rodi, Prigent, Cardiet, Pellegrini qui étaient aussi sur la photo, à cette époque où le PSG n’existait pas .... Le Stade Rennais bataillait face au Red Star, au SCO d’ Angers , Sedan, une autre époque, respectable il est vrai. Merci à eux pour avoir porter les couleurs du club. La première coupe de France aura bientôt 50 ans, un demi siècle. A cette époque les montants des cages étaient-ils encore carrés ? Mes excuses aussi aux fidèles supporters pour cette maladresse.

mururoa31 janvier 2013 à 20h43

Merci pour ces excuses. Tout le monde peut commettre des maladresses.

artmorik31 janvier 2013 à 22h23

A l’Époque de Boutet , il y avait beaucoup de bretons avec un grand talent ...Maintenant on va parfois sous d’autres tropiques , loin de Rennes , recruter des joueurs au talent --------------------modeste ,, Diarra ????

happy 3516 juillet 2021 à 18h01

Boutet,Ascencio,Ziemczak Des joueurs qui avaient l’amour du maillots.
Maintenant il ne pense que thune.
souvent aucune reconnaissance pour le club formateur.

Mururoa16 juillet 2021 à 18h08

L’emblème de notre Stade pendant près de douze ans. Un joueur exemplaire qui aimait son club et respectait ses adversaires. Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes tous en deuil. J’espère qu’un vibrant hommage lui sera prochainement rendu et qu’une tribune portera son nom. Reposez dans la paix des justes, Yvon. Condoléances à vos proches.

manilalegrand17 juillet 2021 à 00h37

Sulemana a signé.
Vraiment surpris qu’on ai pu l’attirer.
Avec Doku, on a deux petites bombes.
Le danger viendra enfin des 2 côtés avec deux joueurs spectaculaires.
Bravo Maurice.

Global Center17 juillet 2021 à 09h30

Je fais partie des gens qui ont vu jouer Yvon Boutet et je me souviens encore par coeur de la composition de l’équipe qui nous a ramené la première coupe !!! salut à lui ....

le mercato est surprenant, ce jeune ailier ghanéen est sûrement une belle prise, chère mais la perspective de fortes plus values avec Camavinga, Doku et maintenant ce feu follet permettent sûrement ces investissements. J’ai regardé les quelques videos du joueur, j’ai quand même bien peur qui se fasse rapidement découper par les défenseurs de ligue1 comme Sarr l’a été pendant son séjour chez nous ! si en plus le club arrive à ses fins avec Cajute, on pourra dire que ce cru 2021 est exceptionnel !
Maintenant c’est à Genesio de jouer !!!

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