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8 septembre 2010 | à 15h21

Ismaël Bangoura, le mal-aimé

Ismaël Bangoura n'aura fait qu'illusion au Stade Rennais, puisqu'il ne sera resté qu'une saison sur les bords de la Vilaine. Jamais dans les petits papiers de Frédéric Antonetti, l'international guinéen s'en va par la petite porte pour rejoindre Al Nasr (Emirats arabes unis). Retour sur les raisons de cet échec.

Ismaël Bangoura, le mal-aimé

Un transfert clinquant

Juin 2009. Rennes fait sensation sur le marché des transferts en faisant signer Ismaël Bangoura pour les quatre prochaines saisons. Coût de l’opération : 11 millions d’euros. Avant même le début de la saison, son association future avec Jimmy Briand, Asamoah Gyan voire Sylvain Marveaux fait naître des ambitions dans l’esprit des supporters rennais, qui croient enfin détenir un buteur de renom en la personne de Bangoura.

Ces quatre dernières saisons, il se distinguera dans les différents clubs où il passera. Au Mans, celui que l’on surnomme "la gâchette" inscrira dix-huit buts en deux saisons. Au Dynamo Kiev (2007-2009), il marquera 40 buts en 54 matchs, tout en ayant la même efficacité en Champions League avec un but à Manchester United dans le mythique stade d’Old Trafford.

Rennes aura multiplié les pistes en attaque avant de jeter son dévolu sur l’international guinéen. Longtemps envisagé, Peter Odemwingie est délaissé au détriment du natif de Conakry. De suite, on sent la bonne affaire puisque Bangoura connaît parfaitement le championnat français, et qu’il possède une solide expérience européenne.

Une première explosive

Venu dans le but d’occuper le couloir droit dans un 4-3-3 traditionnel, Bangoura complète l’attaque rennaise avec Gyan et Marveaux en attendant le retour de Briand, prévu en fin d’année. Lors de la première journée de championnat, le Stade Rennais reçoit Boulogne-sur-Mer à domicile. On joue depuis moins de dix minutes quand Marveaux alerte Bangoura d’un ballon légèrement décalé.

A l’instinct, l’attaquant du "Syli National" réalise un amour de ciseau retourné, qui ricoche sur le poteau gauche de Valverde avant de mourir dans les filets adverses. La Route de Lorient est alors en effusion, de même que Bangoura qui ira communier son but avec ses nouveaux supporters en mettant en avant son bracelet aux couleurs de son pays.

La Guinée, pays d’origine de l’ancien Manceau, actuellement embourbé dans un régime d’instabilité suite à la mort de son président, Lansana Conté, en décembre 2008. Sous la dictature de Moussa Dadis Camara, la République de Guinée vit dans la terreur et cela a des répercussions indéniables dans l’esprit du joueur. En tout cas, jamais il ne retrouvera son niveau du début de saison qui l’avait vu décisif à Nice (1-1, pénalty provoqué) et à Lens (2-2, un but).

A partir de fin octobre, Bangoura alterne le banc et les titularisations en Ligue 1. Il doit patienter quasiment quatre mois pour faire trembler les filets adverses. Lors de la réception du Paris Saint-Germain (1-0), l’attaquant rennais se trouve à la conclusion d’un service de Tettey pour offrir une victoire rassurante à son club, pour ce qui sera par ailleurs le premier match référence de l’ère Antonetti. Les relations entre les deux hommes seront par la suite plus conflictuelles.

Une confiance contrastée

Ravi de l’arrivée de Bangoura, Antonetti ne cachait pas son enthousiasme en évoquant leur future collaboration lors de sa venue : "On cherchait un garçon qui puisse jouer aux trois postes en attaque et qui marque régulièrement des buts. Même en jouant sur le côté, Ismaël marque. Son profil nous intéressait beaucoup", déclarait le Corse au site officiel en août 2009.

Seulement voilà, Bangoura n’aura pas le rendement escompté au cours de cette première saison. Face à l’efficacité de Gyan dans l’axe, le Guinéen est logiquement décalé à droite, et il aura des difficultés à se montrer percutant dans cette position. Marchant à l’affectif, le joueur attend peut-être un peu d’attention et de compréhension, alors que le staff technique tique devant la nonchalance du garçon.

Dans l’incapacité de se fondre dans le collectif rennais et dans le système de son coach, Rennes n’est pas réfractaire à l’idée de vendre son international africain dès l’hiver 2009. Des formations qatariennes, et plus précisément Al Saad sont prêtes à miser gros sur Bangoura. Mais, les simples renseignements n’aboutiront pas à un transfert définitif, ni à un prêt.

La patience d’Antonetti aura des limites et l’Africain sera souvent victime des coups de sang de son entraîneur. Ce fut souvent le cas la saison dernière, et cela fut de nouveau le cas cette année notamment lors de la réception de Saint-Étienne (0-0). Meilleur buteur de son équipe avec deux buts, Bangoura traîne des pieds, selon son entraîneur, lorsqu’il fait appel à lui. Frustré par le déroulement de la rencontre et de l’attitude de son joueur, il le tance publiquement au bords de la touche : "Si tu es si fort que ça, montre-le. Cela commence à bien faire maintenant les états d’âme". Une phrase qui marquera la rupture entre Bangoura et le Stade Rennais.

Un départ espéré par... les deux parties

L’avenir de Bangoura, meilleur buteur de Rennes avec deux buts en ce début de saison, ne se conjugue plus en "Rouge et Noir". Trois jours avant l’ouverture du championnat contre Lille, Pierre Dréossi place son joueur sur le marché des transfert au micro de RMC en le déclarant transférable. Certainement irrité par cette situation, le joueur répondra de la meilleure des manières en marquant le seul but de sa formation face à Lille (1-1).

Tel sera le mois d’août de Bangoura, qui continue à jouer sous le maillot rennais tout en sachant que son club lui cherche une porte de sortie. Après une nouvelle réalisation à Nancy (0-3), une bonne partie de l’effectif stadiste vient l’encourager et le féliciter de sa réussite, malgré un léger vent de transfert.

Dans les dernières heures de la période des transferts, Rennes vend Gyan à Sunderland. On se dit alors que Bangoura restera en Bretagne, même si l’intérêt d’Al Nasr (Emirats arabes unis) se fait pressant. Le lendemain du départ de Gyan, Dréossi marque la fin de non-retour avec « Bang-Bang » : "Idéalement, on souhaitait conserver Asamoah Gyan encore une année et vendre Ismaël Bangoura. Mais le marché ne l’a pas voulu". Ce ne sera que partie remise, puisque 24 heures plus tard, le siège du club trouvait un accord avec Al Nasr pour un transfert de huit millions d’euros, et par conséquent le Stade Rennais se délestait d’un gros salaire.

Toutes compétitions confondues, Bangoura aura joué 42 matchs sous les couleurs rennaises en marquant neuf buts. Un bilan pas si catastrophique, mais qui est deçà de l’investissement du club. À Arles-Avignon (0-1), Bangoura disputera son dernier match avec les "Rouge et Noir" en rentrant à vingt minutes de la fin à la place de... Gyan. Trois jours plus tard, ces deux joueurs ne faisaient plus partie de l’effectif du club. Symbole des dernières heures du mercato rennais.

La fiche d’Ismaël Bangoura

Vos réactions (6 commentaires)Commenter
Jérôme8 septembre 2010 à 22h25

Quel gachis !!!!Ce départ est à tort ou à raison une très mauvaise affaire sportive. Perso, je croyais beaucoup en lui cette saison. Le staff et Bang n’ont pas voulu, c’est regrettable.

Prions maintenant pour qu’on n’est aucun blessé en attaque... Difficile à exaucer

mpol9 septembre 2010 à 00h04

dreossi marche sur la tete 10 a 15 place cette saison

fada299 septembre 2010 à 12h34

Bonjour.Très bien l’article,Bangoura le mal aimé peut-être mais pas par ses coéquipiers ni une bonne partie du public.Pour moi il n’a pas eu la chance de s’exprimer à Rennes c’est un buteur et il le restera encore mais sous d’autres couleurs.Parmis les noms de jocker annoncé seul Gouffran me parait interessant,c’est un joueur avec des qualités,mais à relancer .ALLEZ RENNES !!!!!!

9 septembre 2010 à 13h53

Encore un joueur surcôté, qui n’a rien apporté à Rennes. une chance qu’on l’ait bien vendu ! Si il était si fort que ça il n’aurait pas fini dans d’obscurs championnats (Ukraine puis Dubai...). Après son départ pose clairement des problèmes sportifs, il va falloir trouver un joueur capable aussi bien de jouer à droite que dans l’axe, ce qui n’est pas le cas de Montano.

9 septembre 2010 à 14h37

Celui qui dit que le dynamo de kiev est une équipe de merde est un idiot.Elle tape sans problème n importe quelle équipe du championnat de france.Quand on te propose un contrat qui te donne une place de titulaire en attaque dans une équipe très forte en ukraine , qui joue la ligue des champions et en plus avec un gros salaire , faudrait ètre fou pour refuser

Mr S10 septembre 2010 à 21h13

Merci pour tout Isma , tu étais sans doute pas plus mauvais que nos irresponsables dirigeants. Bon vent ...

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