Au Stade rennais, un début de mercato très bien négocié

Cette fois, pas de regard noir, pas d’atmosphère pesante et un Florian Maurice beaucoup plus détendu. Un peu plus d’un mois après s’être fortement agacé des critiques à l’occasion du bilan de la saison 2022-2023, le directeur technique du Stade rennais a fait son retour devant la presse pour présenter les premières recrues, et donc en quelque sorte lancer l’exercice 2023-2024. Ce jeudi, il était accompagné de Gauthier Gallon et Ludovic Blas, dont les arrivées avaient été officialisées la veille, et ne cachait pas qu’une troisième recrue, en l’occurrence Enzo Le Fée était attendue le lendemain. Un gardien numéro 2 approché dès la venue de Troyes au Roazhon Park en mai dernier et deux joueurs convoités et majeurs au sein de leurs clubs la saison passée. « L’idée, c’est d’avoir au moins à des postes stratégiques des joueurs déjà présents », expliquait Maurice, conscient d’avoir connu des débuts de mercato plus laborieux depuis son arrivée à Rennes. Conscient aussi que le club breton profite d’une certaine stabilité pour prendre de l’avance sur d’autres concurrents : « Quand vous n’avez pas votre entraîneur, quand vous n’avez pas votre directeur sportif , c’est plus difficile de travailler. On a cette chance d’avoir cette stabilité au Stade rennais aujourd’hui, c’est quelque chose plus que positif. »

Made in Ligue 1

Le dirigeant rennais a bien sûr répété sa chance de pouvoir compter sur le soutien financier de la famille Pinault, alors que le transfert de Ludovic Blas est estimé à 15 millions d’euros et celui d’Enzo Le Fée à un peu plus de 20 millions d’euros, bonus compris. Deux joueurs courtisés à un an de la fin de leur contrat, ce qui a poussé le SRFC à frapper fort et vite pour ne pas se faire devancer ni laisser traîner les négociations. Trois recrues françaises venues de Ligue 1, aussi, une stratégie assumée et développée par Florian Maurice. « Vous me connaissez depuis trois ans maintenant, j’attire souvent l’importance du joueur français. Non seulement pour l’intégration, mais aussi pour la complexité de ce championnat, qui est très difficile, détaille-t-il. Aller chercher les meilleurs dans les clubs, je ne dis pas que ça va fonctionner à 100%, il y a toujours des aléas. Mais on se permet un peu plus de chance et de réussite. La connaissance du championnat, la connaissance de l’Europe pour Ludo. Il a des ambitions collectives avec Rennes, il a aussi des ambitions individuelles. Tout cela va permettre au club de continuer à avancer. Les joueurs du championnat de France, c’est une de mes stratégies depuis bon nombre d’années, j’estime que tous les clubs étrangers viennent chercher les joueurs français, donc pourquoi s’empêcher de le faire ? »

Ce qui pourrait presque rappeler des transferts effectués par l’OL dans les années 2000, à une époque où les sommes n’étaient pas aussi colossales et où les championnats voisins se servaient un petit peu moins en Ligue 1. Le Stade rennais mise sur des valeurs sûres : Gallon compte 61 apparitions dans l’élite avec Troyes et colle au profil d’une doublure expérimentée ; Ludovic Blas en est déjà à 235 et reste sur deux saisons très prolifiques au FC Nantes (27 buts, 13 passes décisives toutes compétitions confondues) ; Enzo Le Fée pèse lui plus de 100 rencontres dans le championnat et sort de sa meilleure saison avec le FC Lorient. Leur défi sera de s’intégrer dans une équipe plus protagoniste et un collectif normalement mieux huilé, face à des adversaires qui joueront parfois plus bas.

Et maintenant, des départs ?

En plus de ces premières arrivées, les Rouge et Noir ont « sécurisé » des jeunes joueurs issus du centre de formation. Lorenz Assignon a ouvert le bal en prolongeant jusqu’en 2027, suivi de près par Alan Do Marcolino (2026) et Jeanuël Belocian (2025) qui a lui étendu son bail pour une petite année supplémentaire au bout de négociations qui ont été difficiles. Il serait tentant de s’enflammer et de tirer des plans sur la comète après une telle semaine, mais le mercato ne fait que commencer et l’effectif rennais a encore le temps de bouger. « Il faudra évidemment des départs. Je discute avec certains agents pour voir les possibilités. C’est ouvert, dixit Florian Maurice. L’idée, c’est d’avoir une équipe très compétitive la saison prochaine pour avoir des objectifs très ambitieux en championnat comme en Coupe d’Europe. C’est presque un peu tôt pour voir ce qui va découler du mercato. C’est aussi important pour l’entraîneur d’avoir le plus tôt possible un effectif complet. Après on sait très bien que le mercato est long et va jusqu’au 1er septembre, donc il risque de se passer des choses. » Jérémy Doku et Lovro Majer pourraient partir, à condition de recevoir de bonnes offres, et il ne faut jamais rien exclure dans un mercato. Mais au 9 juillet, la nouvelle saison s’annonce déjà excitante. C’est une première victoire, en attendant les autres.