Le retour de Julien Stéphan, « l’enfant du club », vu par les supporters
« Un homme du club ». Ils étaient 4 à être interrogés jeudi soir au coeur du bar « Aux Sports », sanctuaire du Stade rennais en plein Paris, dans le 15ème arrondissement, et tous ont eu la même formule ou presque pour décrire Julien Stéphan. En passant près de dix années au SRFC, de la formation à l’équipe pro, le coach vainqueur de la Coupe de France 2019 a marqué toute une génération de supporters. Forcément, avant la réception dimanche du Strasbourg qu’il dirige désormais, son retour ne passe pas inaperçu.
« Ce n’est pas Julien Stéphan contre le Stade rennais ou Julien Stéphan contre Bruno Genesio dimanche. C’est Strasbourg contre Rennes. » expliquait vendredi Bruno Genesio en conférence de presse, servant le même discours ou presque que celui du principal concerné, à Strasbourg le même jour. Pourtant, Julien Stéphan n’est pas n’importe qui à Rennes. « C’est un homme du club, un Rennais. J’espère qu’il aura une ovation. Le RCK ne sera pas là mais je pense que le public lui rendra honneur tout de même. Moi ça me fait chaud au cœur. » confie Yannick, tenancier en chef de l’établissement, visiblement pas le seul pour qui l’ancien entraîneur du Stade rennais a encore la cote.
« Je suis premièrement assez heureux de le voir rebondir quelque part. Je suis humainement attaché à cet homme, il nous a apporté de grandes choses. » rapporte pour sa part Elias, supporter du SRFC. « Tout le monde sera d’accord pour dire qu’il a apporté de grandes choses au Stade rennais, avec cette Coupe de France. notamment, même s’il ne faut pas oublier le travail de Sabri Lamouchi auparavant. » Mais lorsqu’il décidait de quitter son club de cœur en mars dernier, Stéphan n’a pas fait que des heureux, bien au contraire. « J’ai pas mal de regrets sur son départ, je l’ai assez mal vécu à l’époque. J’avais imaginé Stéphan comme le nouvel Arsène Wenger du Stade rennais. » avoue Stéphane, président du Roazhon’s Call, célèbre association de supporters rennais à Paris. « Même si l’on a pas tous les paramètres de sa décision, je reste déçu tout de même. Je pense que c’était l’homme de la situation. C’est dommage, ça n’a pas dû se jouer à grand chose. »
D’autres, comme Stéph’, un des hommes à l’origine du bar « Aux Sports », ont vécu un véritable choc. « Je ne suis même pas sûr de pouvoir regarder le match. J’ai super mal vécu son départ. J’avais l’impression qu’on pouvait avoir un entraîneur restant des années au club, il y a un amour énorme pour lui. Je n’ai pas compris son départ, et j’ai mis beaucoup de temps à m’en remettre. J’ai presque arrêté de regarder les matchs du Stade rennais. » Avant de progressivement se remettre dans le bain, ce début de saison.
Quand on aime, on ne compte pas
La déception aurait pu laisser place à la colère. C’est bien mal connaitre les supporters des Rouge et Noir, tous les quatre sans rancune vis-à-vis de celui dont ils n’ont pas forcément compris le choix de s’en aller. « Il est parti pour sauvegarder l’intérêt du Stade rennais. » scande Yannick, rejoint par Elias. « C’est tout à son honneur d’être parti, sentant qu’il ne pouvait plus relever l’équipe. Je ne lui en veux aucunement. » Le président du Roazhon’s Call, Stéphane, va même plus loin. « J’ai au fond de moi un espoir, qu’il revienne en entraîneur du Stade rennais. Il est jeune, talentueux, et je me dis que l’histoire peut évoluer. J’aimerais qu’il revienne pour achever son œuvre. On a déjà vu des joueurs revenir, pourquoi pas un entraîneur ? »
En attendant, le RCSA se déplace dimanche au Roazhon Park pour le compte de la onzième journée de championnat. En jeu, 3 points, et beaucoup d’émotions. « Je serai heureux pour lui, j’espère que les Rennais l’accueilleront le mieux possible. » poursuit le dirigeant de l’association. « Il n’a pas eu d’hommage au stade. Il aurait mérité un tifo un peu comme l’avait eu Romain Danzé. C’est vraiment un enfant du club. Je serai en même temps frustré de le voir dans le camp adverse. »
Dimanche, ils seront plusieurs milliers à suivre le retour de Julien Stéphan dans l’antre qu’il a tant fait vibrer avec son équipe. Les supporters du Stade rennais à Paris seront une nouvelle fois réunis Aux Sports, dès 15h00 pour le coup d’envoi. Tous ? Pas sûr. « Je pense que je vais regarder le match chez moi. » confie le numéro 2 des lieux, Stéph’. « D’habitude je viens voir tous les matchs ici Aux Sports, mais là ça va être difficile. Je viendrai peut-être en deuxième mi-temps. » Le temps pour les émotions de retomber. Comme pour tout le monde.
Pendant longtemps Julien Stéphan avait cette faculté à adapter la tactique de sa formation à celle de l’adversaire en présence ou du moins à la corriger en cours de match. C’était l’une de ses forces majeures.
Espérons que maintenant qu’il est dans l’autre camp cela ne soit pas à nos dépens. De toute façon je pense que ce ne sera pas un match facile et qu’il est loin d’être gagné !
Coach Stéphan était au bout du rouleau, complètement rincé. J’ai compris sa décision qss jours plus tard, c’était dans l’intérêt du stade rennais et peut être aussi pour se préserver tellement il était imprégné du stade rennais. Génesio a bien repris le flambeau tout en discutant avec lui. Finalement, c’est un départ qui est tout à son honneur. Je ne le vois pas revenir à moyen terme, il doit faire son chemin, emmener Strasbourg vers l’Europe sans énorme moyen mais avec un environnement puissant. Maintenant il est dans le camp d’en face et nous devons lui montrer que notre club a un temps d’avance et que nous tenons à le conserver, alors victoire obligatoire et le podium ne sera pas loin. Heureux d’assister à ce match.
Avec Stephan, le Stade a gagné un trophée qu’on attendait tous certains depuis 40 ans, on n’oubliera jamais ce qu’il a apporté, il connaît bien une partie des joueurs et c’est forcément un avantage pour le match de demain, les 2 clubs sont sur une très bonne dynamique, cela va forcément donné une rencontre très ouverte avec deux très bons entraîneurs, je souhaite à Stéphan de réussir mais pas contre Rennes, Strasbourg est un club revenu de très loin qui progresse avec un bon président Marc Keller une superbe ambiance à domicile un peu comme Rennes mais avec moins de moyens que Rennes, un beau challenge choisi intelligemment par Stéphan pour confirmer ainsi qu’il est un des tous meilleurs jeunes entraîneurs de ligue 1.