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29 août 2012 | à 08h35

Le rêve américain

Portrait. Formé au Stade rennais, Kévin Durand n’est pas parvenu à se faire une place dans le football professionnel français. À 23 ans, il tente aujourd’hui le pari du soccer universitaire américain, pour mêler études et sport de haut niveau, et tenter de convaincre les recruteurs outre-Atlantique.

Le rêve américain

Il y a des noms qui ne passent pas inaperçus. D’autant plus aux États-Unis, patrie d’un homonyme célèbre, star de la NBA et récent médaillé d’or aux Jeux olympiques de Londres. Encore loin des exploits du basketteur Kevin Durant, sur le parquet des Oklahoma City Thunder, l’ancien rennais Kévin Durand a récemment intégré la Lander University, dans l’état de Caroline du sud.
Passé par l’école de foot du Stade rennais puis par son centre de formation, il s’amuse de cette homonymie avec un sportif dont il avoue être fan : « Il est vrai qu’on en rigole souvent, s’amuse le milieu de terrain.D’ailleurs, le surnom « KD » (qu’il partage avec son homonyme, ndlr), que j’avais en France, est resté le même ici ».

Déceptions à Rennes puis à Sedan

En mai 2007 à la Piverdière

À l’inverse du basketteur, « KD » n’est pas parvenu, pour l’heure, à faire de son sport un métier. Après avoir fait toutes ses classes, durant huit saisons, au Stade rennais (« J’y suis arrivé en poussins deuxième année »), il n’a pas eu la chance d’être conservé par le club, à l’âge de 18 ans. « Ce fut une déception, se remémore-t-il. Après tant d’années au club, il est toujours difficile de se dire que c’est terminé ».
L’impitoyable sélection opérée au centre de formation l’oblige à quitter ses copains de la génération 1989. Une génération qui, à l’époque, gagne tout ce qui se présente à elle, sous l’impulsion des Théophile-Catherine, Souprayen ou encore Lasimant, bien aidés par la talentueuse génération 1990 (M’vila, Brahimi, Pajot, Le Tallec, Camara…). En 2007, Kévin Durand quitte le Stade rennais sur un titre de champion de France des 18 ans, mais doit assister en spectateur au succès de ses ex-coéquipiers, un an plus tard, en finale de la Coupe Gambardella. « J’étais très content pour eux, et je n’avais aucun doute sur l’issue de cette finale, commente-t-il. Je les ai appelés à la fin du match pour les féliciter ».

Mis sur la touche, le Rennais d’origine rejoint finalement Sedan, pour tenter d’y passer professionnel. Mais ses deux années dans les Ardennes ne lui permettent pas d’atteindre son objectif. « Ce fut une grosse déception, regrette-t-il. Car à la fin de mon contrat stagiaire, je n’ai pas signé pro, alors que je pense qu’il y avait largement la place. D’autant que Landry Chauvin était à la tête de l’équipe première à l’époque ». Poussé une nouvelle fois vers la sortie en 2009, Kévin Durand revient alors vers le Grand Ouest, à Fontenay-le-Comte. « J’ai choisi de trouver une équipe de CFA assez compétitive, et surtout assez proche de Rennes. À 200 kilomètres, c’était parfait », juge-t-il.

Les champions de France des 18 ans en 2007

Dans le même temps, l’ancien rennais peut ainsi venir assister aux matchs de son petit frère Cyril, de quatre ans son cadet, un attaquant qui a lui aussi porté la tunique rouge et noire durant de longues années. Coéquipier de Dimitri Foulquier ou Axel Ngando au sein de la génération 1993, lui aussi a dû finalement quitter le club, il y a un peu plus d’un an. Après avoir joué la saison dernière à Vannes, il a rejoint Thouars cet été. « Il avait plus de chances que moi de passer stagiaire pro à Rennes, estime son aîné. Mais il s’est souvent blessé durant son année en U19, donc ce n’était pas facile de le faire signer. Son passage à Vannes a été mitigé, car le club n’est pas du tout structuré : c’est « tout pour les pros », et le reste importe peu. Il va prendre du temps de jeu à Thouars en CFA2, et je pense que c’est un bon choix. Il a déjà marqué cinq buts en quatre matchs de préparation ».

« Voir un autre football »

Crédit : @kdurand16

Kévin, lui, a passé trois années au Vendée Fontenay Foot, avant de prendre finalement le large. « J’avais envie de changer d’air, de voir autre chose, une autre langue, un autre football, se justifie-t-il. J’étais en contact avec une agence qui envoie des Européens aux Etats-Unis, donc j’ai sauté sur l’occasion ». Faciliter le départ de jeunes footballeurs vers les universités américaines, moyennant finances, en leur trouvant un point de chute et en s’occupant des démarches administratives, le « business » semble en pleine expansion. À la Lander University, nombreuses sont les nationalités présentes : Kévin Durand fait partie d’un contingent de quatre footballeurs français, dont l’ancien lorientais Clément Simonin, parti tenter sa chance outre-Atlantique dès la saison dernière.

Titulaires d’une bourse universitaire, ils mêlent aujourd’hui études supérieures (« J’ai cours tous les matins, je suis un Bachelor Business Administration and Management », précise l’ancien rennais) et sport de haut niveau. Avec la perspective de valoriser leur parcours universitaire tout en se ménageant la possibilité de séduire les recruteurs des clubs professionnels de la Major League Soccer, en brillant lors des matchs du championnat universitaire.

Pour l’heure, arrivé aux USA depuis seulement quelques jours, le jeune joueur peaufine son adaptation, aussi bien sur le plan footballistique que sur celui du style de vie, forcément différent de celui de la France « Les gens sont moins « speed », très accueillants, se réjouit-il. En plus la Caroline du sud est une région où il fait beau et chaud toute l’année ».
Quant aux entraînements, ils permettent de comparer les différences dans la formation des joueurs entre les deux pays. « Le plus flagrant, c’est la différence technique. On voit que les Européens ont travaillé ça étant jeunes. Nous quatre français, on voit tout de suite la différence, il n’y a pas photo. Mais les entraînements sont du même calibre qu’en France. Le « coach » est un ancien pro, comme ceux que j’ai pu avoir à Rennes, avec Laurent Huard ou Régis Le Bris ».

Loin de la Piverdière, Kévin Durand pourra peut-être rejoindre Sébastien Le Toux, un autre ancien rennais en plein rêve américain, qui a trouvé outre-Atlantique ce qu’il n’avait pas obtenu en France, et figure désormais parmi les meilleurs éléments du championnat US. « Je connais son parcours, et c’est un exemple pour nous tous, reconnaît le milieu de terrain. Je vais essayer de donner le meilleur de moi-même, et on verra si je peux être drafté en fin de saison ». Un objectif qui, s’il est rempli, lui permettra d’imiter un peu plus son homonyme de la NBA…

Crédit : @kdurand16

Kévin Durand

Né le 31 janvier 1989 à Meudon (92)
1.80 m, 69 kg
Poste : Milieu de terrain relayeur

Parcours :
Stade rennais FC (1999-2007)
CS Sedan-Ardennes (2007-2009)
Vendée Fontenay Foot (2009-2012)
Lander University (États-Unis, depuis août 2012)

Crédit photo : Ouest-France

Vos réactions (2 commentaires)Commenter
Louis G29 août 2012 à 11h13

Je trouve intéressant cet article sur le parcours de Kévin Durand un ancien du centre de formation de Rennes qui souhaite devenir footballeur professionnel !!...pas retenu à Rennes , ni à Sedan il persiste aux USA en devenant footballeur universitaire...je note au passage l’intérêt d’un centre de formation comme celui de Rennes qui permet aux footballeurs en herbe de pouvoir suivre une formation scolaire sérieuse et si KD n’arrive pas à s’imposer comme footballeur ; je suis persuader que sa formation au Lander Universdity de la Caroline du Sud lui permettra d’avoir un job aux USA et plus tard s’il le souhaite en Europe !!...

galettes saucisses29 août 2012 à 15h27

le stade et le vannes o.c. ont noué un partenariat, pour le PRET des jeunes,tres bonne iniative, nos meilleurs jeunes joueront dans une bonne équipe de nationale, plus tot q’ une c.f.a. 2, diarra vers vannes ...... surement.

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