Lens - Stade rennais : Jérémy Doku, l’appétit vient en mangeant

« J’ai faim, j’ai vraiment faim. » Jérémy Doku a bien pesé ses mots au moment d’évoquer un éventuel sentiment de revanche, en toute fin de conférence de presse jeudi. Le Belge a choisi ses mots, insisté en ces termes, et on le comprend. Après une première saison d’adaptation en 2020-2021 (2 buts, 3 passes décisives en 30 matchs de Ligue 1), l’attaquant a la saison dernière vu sa progression freinée par plusieurs blessures consécutives à l’ischio, au genou puis au mollet. Résultat, 668 minutes de jeu seulement lors de la saison dernière, et une envie de mieux faire pour sa troisième saison au SRFC qu’il dit ne pas avoir envisager quitter cet été.

Aujourd’hui, Jérémy Doku « se sent bien », et a eu « assez de temps pour se préparer », sans compétition internationale à jouer, et non convoqué par sa sélection en juin dernier. Au lieu de ça, le joueur de 20 ans est allé préparer sa saison au côté du célèbre préparateur Marc Raquil, à Tenerife. Affûté, Doku a également « modifié quelques trucs » en dehors du terrain, « fait un peu plus gaffe à ce (qu’il) doit manger, à quand dormir », mais l’assure, « Ce n’est pas comme si j’étais devenu un nouveau Jérémy Doku. »

Bruno Genesio confirme. « Je le trouve à l’écoute, de ce que j’attends de lui. Il le sait. On connait ses qualités fortes pour le haut niveau, de un contre un, de vitesse, de percussion. Il sait les domaines où il doit s’améliorer au poste où il joue. Petit à petit il en prend conscience. Ce n’est pas quelque chose qui est naturel chez lui mais il se force à le faire de mieux en mieux. Il est sur le bon chemin, il doit continuer dans ce sens là. »

58 minutes de jeu

Ce Doku version 2022-2023 a démarré la saison remplaçant. Le trio Bourigeaud-Laborde-Terrier ayant rayonné la saison dernière, Arnaud Kalimuendo est venu garnir un secteur où Kamaldeen Sulemana veut lui aussi inverser la tendance, tandis que Matthis Abline et Loum Tchaouna espèrent eux aussi gratter du temps de jeu, et que Serhou Guirassy se dirige vers un départ. 17 minutes face à Lorient, 14 face à Monaco puis 27 face à Ajaccio, Doku prend ce qu’on lui donne en ce début de saison, mais le rend plutôt bien sur le terrain. Visiblement en jambes, toujours aussi adepte du dribble, le vif ailier se montre moins gourmand au moment de croquer un adversaire.

« Ça marche souvent, après il faut parfois changer sinon tu deviens trop prévisible pour le défenseur. J’aime trop, mais le foot ce n’est pas que ça. En jeunes, tu te dis « j’ai dribblé tant de joueurs », et tu rentres chez toi tu es content. Le foot de haut niveau, il faut beaucoup plus que ça. » confie t-il. Plus, ce sont notamment des stats, après lesquelles Jérémy Doku entend courir cette saison, lui qui se voit davantage jouer sur les ailes « à gauche ou à droite » que sur le front de l’attaque.

Sans retenue

Ce week-end, Doku pourrait bien débuter sur un côté du 4-4-2 de Bruno Genesio. Avant de penser à la Coupe du Monde de novembre, un objectif assumé, le Diable Rouge souhaite reprendre une place importante dans le collectif rennais, sans aucune appréhension. « Il ne faut pas avoir peur (de se blesser, ndlr), car sinon tu es crispé et ce n’est pas bien pour les muscles, j’ai appris ça (sourires). Dans ma façon de jouer, si je commence à avoir peur, ça se remarque directement. Je n’ai pas peur. Se blesser, ça fait partie du job. Je fais tout pour ne pas être blessé. »

Avec à peine une heure de temps de jeu depuis le début de saison, Doku pourrait avec une titularisation avoir l’occasion de changer la donne, un moment charnière dans une progression faite petit à petit pour un joueur dont on attend beaucoup à Rennes. « L’année passée, j’étais déçu, mais c’est comme ça. Cette année, j’ai vraiment faim, j’ai envie de montrer à tout le monde ce dont je suis capable, aider l’équipe. » L’appétit vient en mangeant, et Jérémy Doku l’affirme posément, il a faim, très faim.