Mercato / Bilan : le sacré coup de patte de Florian Maurice
Arrivé officiellement le 29 mai 2020, Florian Maurice fête aujourd’hui ses 18 mois au poste de directeur technique du Stade rennais. A l’aube d’un mercato a priori bien calme pour le SRFC, force est de constater que les changements opérés sont énormes depuis un an et demi.
Il n’y aura pas de défenseur central recruté cet hiver. Bruno Genesio l’a confié juste avant la trêve, la posture maintenue conjointement avec Florian Maurice sera de ne pas miser sur un nouvel élément en charnière centrale, sauf urgence. Un énième feuilleton mercato dont l’ancien joueur devenu recruteur il y a presque 15 ans a désormais l’habitude, mais si le Stade rennais ne devrait pas bouger l’oreille en janvier, c’est car l’été est souvent bien plus agité.
Turn-over massif
Lorsqu’il arrive en mai 2020, Florian Maurice fait face à deux chantiers : recruter, mais surtout alléger l’effectif. Et après un an et demi de fonction, on peut dire que de ce côté là, c’est réussi : 25 départs ont depuis été enregistrés, sans compter les prêts. Il y a évidemment eu les gros transferts réalisés : Edouard Mendy (24 millions d’euros pour Chelsea), Raphinha (18,6 millions d’euros pour Leeds) et Eduardo Camavinga (31 millions d’euros pour le Real Madrid). Pour ce dernier, il a fallu s’armer de patience et concéder la défaite au bout de la bataille pour le retenir, à l’image de Georginio Rutter (Hoffenheim), première épine pour Maurice à Rennes lors de sa première saison.
Les jeunes en devenir ont été quelques uns à quitter le navire contre indemnité (Da Cunha, Boey, Soppy), quand la génération précédente pour qui le temps était venu a fait de même (Laurienté, Brassier, Nyamsi). Un départ était également logique pour d’autres, non formés au club (Del Castillo, Siebatcheu) ou devenus « indésirables » (Niang, Guitane). Il y a également eu des choix à faire, comme ne pas miser sur Steven Nzonzi à l’issue de son prêt, fermer la porte pour d’autres (Grenier, Morel), ou laisser partir l’enfant du club Adrien Hunou en cours de saison (Minnesota United), et le capitaine Damien Da Silva en fin de contrat.
Dénicheur de talent
Et les recrues dans tout ça ? C’est bien le nerf de la guerre pour un directeur sportif, ce sur quoi le public va s’attarder plus que sur d’autres aspects : quels joueurs Florian Maurice est-il allé chercher ? Pour synthétiser, il y a globalement eu des bonnes pioches. Martin Terrier et Nayef Aguerd l’été dernier, Gaëtan Laborde, Birger Meling et Lovro Majer cet été, en tête. D’autres suscitent encore quelques débats (Gomis, Guirassy, Santamaria), mais la volonté de Maurice, c’est également les jeunes talents à fort potentiel. Jérémy Doku (26 millions d’euros, plus chère recrue de l’histoire du club), Loic Badé (17 millions d’euros), et Kamaldeen Sulemana (15 millions d’euros) sont de vrais paris pour le directeur technique, qui aura pour mission de générer une plus-value pour ces pépites venues chercher un tremplin à Rennes.
Les jeunes, c’est évidemment une part très importante du projet de Florian Maurice à Rennes. Vantant souvent les mérites d’une Académie reconnue comme une des meilleures en Europe, Maurice et Genesio ont cette saison intégré pleinement les jeunes au groupe professionnel : Abline, Tchaouna, Assignon, Ugochukwu, Diouf mais surtout Omari, qui s’est imposé par surprise comme titulaire depuis le début de saison, et Truffert, déjà installé en pro la saison dernière. Rennes a de la ressource, et compte bien le montrer à l’Europe si friande des talents français ces dernières années. Le jeune Mathys Tel, un peu plus de 16 ans, est même devenu le plus jeune joueur jamais aligné par le SRFC en compétition avec les pros.
La patte Maurice
Le Stade rennais depuis l’arrivée de Florian Maurice le 29 mai 2020, c’est 25 départs pour 12 arrivées, pour un groupe aujourd’hui constitué de 28 joueurs, dont 8 jeunes issus du centre de formation. Tout l’apport du directeur technique fêtant ses 18 mois de services aujourd’hui, peut se résumer ainsi. Sans compter les joueurs formés à Rennes, il reste sur les 28 joueurs qui composent le groupe 2021-2022 seulement 6 joueurs que Maurice n’a pas recruté : Salin, Traoré, Bourigeaud, Tait, Martin et Guclu.
Avant ce mercato hivernal, la balance est évidemment négative pour le SRFC depuis mai 2020, mais pas autant qu’on voudrait le croire. Le fameux « mercato à 80 millions » prôné ça et là doit être nuancé : s’il y a des dépenses, il y a souvent des rentrées. Depuis son arrivée, la balance mercato de Florian Maurice affiche environ - 49 millions d’euros : 150,06 millions d’euros ont été dépensés, 101,07 millions d’euros ont été engrangés. Il convient évidemment, même si ce n’est pas toujours évident, de considérer cet état de fait comme dépendant des plus-values futures sur lesquelles le Stade rennais mise, de Doku à Sulemana en passant par Badé, Majer, Omari, et autres talentueux et « bankables » joueurs composant aujourd’hui cette équipe.
C’est bien connu, c’est en fin de saison qu’on dresse souvent un bilan mercato, au moment de juger des résultats sportifs. Petit poucet reparti de la Ligue des Champions des cailloux plein les poches, le Stade rennais bombe le torse en Ligue Europa Conference pour un nouveau baptême de compétition européenne, tandis qu’en championnat Rennes est dans le bon wagon. Pour cette seconde partie de saison, le SRFC ne devrait, comme l’hiver dernier, pas bouger lors du mercato de janvier. La patte Maurice elle, est on ne peut plus visible.
* Tous les chiffres sont donnés hors bonus, source Transfermarkt
Décidément c’est le jour des récapitulatifs pour Thomas. Celui-ci me semble complet et, en tout cas, extrêmement instructif. Thomas aurait néanmoins pu inclure un volet perspectif de l’œuvre de Florian Maurice mais c’est sans doute pour un autre billet car, dorénavant, les ambitions du club semblent énormes.
Un petit mot sur Omari.
Omari est français, mahorais, né à Mayotte, actuel département français de l’océan indien. Cette île ne fait pas (plus) parti des Comores indépendantes et ses habitants ne se considèrent pas comme comoriens mais mahorais.
La sélection nationale d’Omari est l’équipe de France. Mais si il pense qu’il aura du mal à l’intégrer un jour il pourrait alors s’orienter vers celle des Comores d’où sont originaires ses parents ou grand parents ou arrière..
Avec ses qualités à son âge, il peut le faire pour l’équipe de France dans un futur proche.
À ce Stade, FloMaurice mérite-t-il, déjà, une ou deux louanges ? Mmmh, pas sûr. C’est peut-être un peu trop tôt. Nan ?
Car, que se passe-t-il, demain, après demain, et après après demain, si Loborde ne se rappelle plus comment marquer un but ? Hein ? Et si Majer, d’ici fin mai, ne réussit pas à répéter ses deux-trois superbes prestations du mois de novembre ? Et si un Kamaldeen absent pour cause de CAN ne retrouve pas son « modjo » à son retour au Roahzon Park ? Hein ? Ou si un Bade se manque une fois ou deux en janvier ? Bah moi je vais vous le dire, mais ça, vous le savez déjà.
Tout le monde va cliquer, tapoter, texter, envoyer des trucs du style comme quoi c’est une honte, avec un budget comme ça, avec un actionnaire comme ça, de ne pas avoir anticiper la CAN, que bla bla bla mais vraiment ce Lyonnais, ce Maurice, qui n’a jamais su honorer un’Simone, est un incompétent . Qu’il dégage ! Oh la. Mais du calme. On n’ en est pas là. Fort heureusement.
N’empeche que, d’un point de vue recrutement, si Rassouli veut mettre le projecteur sur quelqu’un, voire même sur un groupe, les vrais spécialistes ne sont-ils pas ceux qui dégotent qui dénichent les gamins de 10-12 ans de la region -voire d’un peu plus loin- pour les transformer en huit membres du groupe pro ?
Excellent papier, autant dans le fond que dans la forme Monsieur Rassouli. Bravo !
Si parfois le vieux schnoque que je suis a tiqué en voyant un quelque soit au lieu de quel que soit ou de quelle que soit (j’imagine qu’il s’agit de fautes de frappe non repérées à la relecture, cela arrive même aux meilleurs), et si je peux aussi être en désaccord avec les notes que vous attribuez aux joueurs, ces notations étant tellement subjectives, j’apprécie beaucoup la finesse de vos analyses et de vos commentaires et je souhaite que nous puissions en bénéficier encore longtemps.
Meilleurs vœux à vous, à tous les mordus qui viennent sur ces pages, et évidemment à nos chers SRO et SRFC !
Interrogation sur nzonzi quand même qui aurait pu nous apporter plus que Santa Maria cette saison
Pas d’accord avec Condate fan qui tente de démolir ce qu’une équipe a construit dirigeants, staff technique et joueurs.
Je viens de voter pour le but de l’année de notre équipe de cœur le stade rennais, j’ai voté pour le but de Lovro Majer, non pas parce que c’est Majer, mais parce que c’est un des plus beaux buts collectifs et on en veut encore. Cette équipe n’a rien à prouver mais à jouer avec son instinct et son esprit d’équipe.
À manilalegrand,
Merci pour vos précisions. Car, il faut bien l’admettre, la situation du jeune Warmed Omari est des plus complexe. En effet, tout le monde sait Comores c’etait les corons et pourtant Warmed Omari n’est plus mineur depuis maintenant près de cinq ans et il n’aurait même aucune origine Ch’ti. Avouez que c’est déroutant. En tout cas ça mahorais déçu qu’il aille à la CAN -aussi savoureux que ça puisse paraître-, Warmed devra donc, pendant ce mois de janvier, s’identifier à cent pour cent au Mayotte Rouge et Noir du Stade Rennais.
N’en déplaise à condatefan Florian Maurice a des résultats (pour le plus grand bonheur des supporters) et mérite un grand coup de chapeau, comme le souligne Thomas Rassouli dans son papier. Le SRFC change de dimension, seuls les grincheux restent.
Depuis plusieurs jours, je lis ici et là que Guirassy ne bougerait pas lors de ce mercato d’hiver et que l’on s’orienterait plutôt vers un prêt d’Abline. Je suis donc surpris de lire ce matin dans un grand article du Télégramme « Quel mercato d’hiver pour les clubs professionnels bretons ? », ce qui concerne Rennes, intitulé « Stade Rennais : Guirassy vers un prêt ? », indiquant « Remplaçant en attaque -19 entrées en 27 matches- pour 4 buts et 2 passes, Sehrou Guirassy pourrait demander à voir ailleurs cet hiver. Recruté à l’été 2020, sous contrat jusqu’en 2025, il n’a plus marqué depuis son penalty à Maribor face à Mura le 21 octobre (2-1). Des clubs de L1 pourraient s’intéresser à son profil ».
Le Télégramme aurait-il des informations sur la question ? C’est curieux par exemple qu’il limite les points de chute possibles du joueur à des clubs de L1 ; on aurait tendance à penser que des clubs étrangers pourraient aussi se manifester...
C’est un scoop ?
Oui, bel article
Badé et Santamaria doivent être des diesel et ça ira mieux l’année prochaine
Que disait on de Tait avant ?
Et maintenant ?
N’Zonzi, oui, il voulait trop d’argent
Gomis, numéro 2 du Sénégal est moins bon que le numéro 1, Mendy
Mais, petit à petit, l’oiseau fait son nid
Guirassy, dans le dur et très compliqué pour lui
Info/intox : Da Silva voudrait revenir à Rennes
Des ralentisseurs de jeu Nzonzi et Da silva ,non merci