Monaco - Stade rennais : l’oeil de Théo Rauzy
C’est votre nouvelle rubrique sur Stade rennais Online. Passé chez les jeunes du SRFC et aujourd’hui éducateur au CO Pacé, titulaire du BEF et membre de la commission technique du District de football, Théo Rauzy vous donne quelques clés tactiques observées lors des rencontres du Stade rennais. Après le dernier match de 2021 face à Monaco, voici l’oeil de Théo.
Après ce Monaco-Rennes de mercredi soir marquant la fin de la phase aller, essayons d’analyser le match des Rouge et Noir.
Pas de surprise à la lecture de la feuille de match, Bruno Genesio et son staff décident de reconduire le 1-4-3-3 « type » du moment face à des Monégasques qui démarrent en 1-4-2-3-1.
L’entame de match est fidèle aux principes du Stade rennais cette saison.
Des courses coordonnées (triangles Traoré-Bourigeaud-Majer d’un côté et Truffert-Terrier-Tait de l’autre) avec des joueurs attaquant tour à tour différents espaces tout en assurant des compensations mutuelles. Une bonne occupation des différents couloirs de jeu et des interlignes. Un jeu en passes courtes permettant à l’équipe de progresser ensemble et favorisant un bon positionnement pour récupérer le ballon rapidement après la perte.
Les 25 premières minutes sont ainsi plutôt favorables aux Bretons qui marquent même un joli but par l’intermédiaire de Martin Terrier, suite à un une-deux avec Gaëtan Laborde.
(On notera tout de même l’erreur des monégasques, Maripan ne sortant pas sur Terrier tandis que Disasi se fait fixer et oublie Laborde dans son dos / Canal+)
Le reste du match est moins maîtrisé et Monaco parvient à faire preuve d’efficacité en marquant deux buts sur ses rares occasions. On notera que ces deux buts (et quasiment 100% des actions monégasques hier) proviennent de situations de centres au second poteau, quelque peu oublié par des latéraux rennais peut-être trop préoccupés par le ballon plutôt que par leur adversaire direct.
COMMENT EXPLIQUER CETTE BAISSE ?
Si le début de match a semblé encourageant, les débats se sont équilibrés petit à petit et Rennes n’a pas su contrôler le match ni se montrer très dangereux sur le but adverse. Par ailleurs, le pressing a semblé moins coordonné et intense que d’habitude. Voici quelques pistes de réflexion pouvant expliquer cet état de fait :
- Un jeu direct de Monaco qui a éteint les velléités rennaises de pressing en cherchant à occuper le terrain rapidement sans prendre de risques dans son camp.
- L’état physique des joueurs à la fin de cette première partie de saison éprouvante.
- L’organisation sans le ballon en 1-4-1-4-1 avec Terrier et Bourigeaud défendant bas et écartés laissant Laborde un peu seul.
(Tait vient défendre en deuxième attaquant suite au pressing de Laborde mais personne n’accompagne l’action. Maripan trouve assez facilement Diop dans l’interligne, Canal+)
- Les difficultés de Loic Badé à la relance. Si l’ex-Lensois semble avoir gommé ses erreurs de concentration et défend de mieux en mieux, il a semblé hésitant et n’a quasiment jamais pris l’espace balle au pied en percussion (sauf quand il était mis sous pression), se contentant de passes latérales vers Truffert ou rejouant souvent vers Gomis. L’absence du gaucher Nayef Aguerd à ce poste diminue considérablement les possibilités de trouver différents angles de passes et de casser des lignes.
(Volland en marquage individuel sur Jonas Martin, Loic Badé a le champ libre pour avancer mais préfère rejouer vers Alfred Gomis)
- Enfin, on peut se poser la question du profil des joueurs alignés dans le XI de départ sur les derniers matchs. En l’absence de Jérémy Doku (blessé) et avec la mise sur le banc de Kamaldeen Sulemana depuis quelques matchs, l’équipe peine à trouver des décalages clairs. La force d’élimination du Ghanéen et son pouvoir d’attraction (prises à 2 ou 3 sur lui libérant des espaces pour les autres) manquent au SRFC dans une équipe un peu fatiguée et qui a récupéré le ballon plus bas qu’à l’accoutumée.
En résumé, c’est un match encore frustrant pour le Stade Rennais avec une 3ème courte défaite en 4 matchs. Une nouvelle fois, l’impression est pourtant correcte et les joueurs prennent visiblement du plaisir dans le projet de jeu établi par le staff. Mais les adversaires semblent avoir trouvé certaines clés pour empêcher le pressing rennais de se mettre en place et font preuve de réussite offensive. Rien d’alarmant donc, mais la (courte) trêve de 6 jours arrive à point nommé pour les Rouge et Noir…
Par Théo Rauzy
En effet Bade remet trop à Gomis ( quand il est tourné vers lui ) même quand il n’est pas pressé. Dès lors au lieu de se retourner et de délivrer une passe vers l’avant « précise », il a obligé Gomis à des dégagements aériens vers l’avant ce qui donne autant de chance à ses partenaires et à l’adversaire d’avoir le ballon. Aguerd lui repart souvent vers l’avant.
Ajoutez à cela 4 ou 5 mauvaises passes de J martin et l’équipe a moins la maîtrise.
Excellente initiative. Ça fait genre site de foot qui s’y connaît. Ici, on sait que quoi qu’on cause.
En tout cas bienvenue à vous Théo. Des liens avec François ?
Peu importe. Mais des liens, peut-être, avec El Chiringuito de Jugones, l’emission espagnole, ou l’on mentionne le gardien dans le schéma tactique. Uno cuatro cuatro dos. Comme sur les phases défensives ou Majer, et non Tait, bascule de son rôle de 8, quand l’equipe attaque, pour venir se positionner en soutient de l’attaquant.
Et Pep Genesio emprunte un peu à Bruno Guardiola. Ou l’inverse. En faisant « repiquer » les latéraux dans l’axe. Ce qui a amené des Traoré et des Truffert, face au but, et buteur à l’occasion, plus d’une fois depuis le début de la saison.
Mais ce système tactique, moderne, merci Rangnick, se révèle pourtant très énergivore. Ceci explique-t-il cela : les deux trois dernières défaites ?
Pas impossible.
Alors, messieurs les fouteux, c’est Noël Oh Oh Oh, reposez vous bien, et revenez nous en forme.
Quant à vous Théo, qui voulez jouer les Jonathan Wilson, eh bien, revenez tout aussi vite, cette vision tactique de la part d’un ex fouteux, c’est intéressant.
Merci pour cette analyse intéressante et respectueuse de l’équipe, c’est fait dans un esprit constructif ça change de certains commentaires...pour le match de Monaco je pense que l’aspect physique a joué avant un rôle important et donc une perte de lucidité dans les zones de vérités.mais ce fut un match à haute intensité pendant 60minutes...mon regret l’entrée en trop tardive de sulemana que j’aurai aimé voir associé à majer car des espaces se sont ouvert au fil des minutes et la capacité d élimitation de sulemana et la qualité de passe de majer... mais devant la TV c’est toujours facile encore merci Mr genesio !!!
Dans l’ensemble, je rejoins Théo sur son analyse du match.
Jusqu’à la superbe action amenant le but de Terrier, l’équipe est dans son match et parvient à déstabiliser l’adversaire par ces fameux jeux en triangle mais voilà, Monaco est une belle équipe et, petit à petit impose son jeu et distend l’équipe rennaise qui ne réussit pas à rester groupée et enclencher ainsi le fameux pressing permettant la récupération de balle.
Le jeu rennais est basé sur la haute intensité dans les courses, élément primordial dans ce fameux fonds jeu produisant ce football si spectaculaire mais voilà, ce choix tactique est énergivore et ne peut perdurer que si les éléments composant l’effectif sont interchangeables sans diminuer le rendement ; et le problème semble se situer à ce niveau dans la mesure où le banc permettant de conserver un niveau de performance optimum est très restreint, d’où l’essoufflement de certains joueurs.
Paradoxalement, je pense que ce n’est pas la charnière centrale qui est la plus déficiente dans ce registre mais bien le milieu de terrain dans ce 4-3-3 où Martin, Tait et Majer n’ont que le seul Santamaria capable de maintenir le niveau requis pour assurer une continuité dans le jeu.
Les jeunes dans ce secteur du jeu ne pèsent pas suffisamment pour assurer l’intérim, à l’image de Ugo encore trop tendre à ce niveau.
C’est donc la grande inconnue sur cette deuxième partie de saison où les matchs vont s’enchaîner et éroder les organismes.