Montpellier - Stade rennais : le SRFC ira au bout de ses idées

Renier ses principes, très peu pour lui. Face à Troyes dimanche, Bruno Genesio a pu savourer en voyant son équipe dérouler face à un ESTAC bien statique, ayant pris l’eau de toutes parts malgré un temps faible rennais devenu (trop) fréquent dont les hommes de Bruno Irles n’ont pas su profiter. A la fin des 90 minutes, Rennes l’a emporté 4-1, pris les trois points, et marqué deux des plus beaux buts de la saison. Les deux ont été distillés par Birger Meling, passeur décisif par deux fois pour Guirassy d’une remise de volée en première intention, puis pour Terrier, après un sublime relais avec Gaëtan Laborde. « Un but est un but. » tempère le Norvégien. « On travaille ça tous les jours dans le jeu avec ou sans ballon. On a trouvé un système qui marche, et on a des joueurs de talent, la recette pour le faire. »

Et le résultat c’est une troisième attaque de Ligue 1 derrière le PSG et l’OM, avec 47 pions inscrits et deux buteurs à 12 buts en championnat, Martin Terrier et Gaëtan Laborde. « Ce sont beaucoup de choses répétées à l’entraînement, dans les déplacements, rotations, évolutions offensives. Parfois ça réussite, parfois non. Depuis le début, on peut être fier de ce qu’on fait dans l’ensemble. A domicile ou l’extérieur, on a mis des buts quand même de haute facture. » explique Bruno Genesio, satisfait également de l’état d’esprit de ses troupes, toutes concernées.

Le bus, c’est non

Pourtant, à l’image des matchs face à Monaco, Lille, Nice, ou Clermont, Rennes connait d’inquiétants trous d’air. Troyes n’a pas fait exception, et si Birger Meling assure à plusieurs reprises « On travaille ça tous les jours pour voir comment on peut le régler », les motifs d’inquiétude sont là. « Peut-être que lorsqu’on ne convertit pas nos occasions, qu’on a un peu plus de déchet dans notre jeu, peut-être qu’on est un peu plus impatient, qu’on tombe plus rapidement dans une espèce de crainte, et que ça nous coute des points, notamment à l’extérieur. » tente Genesio, loin de vouloir remettre tout en question. « Mais il faut être convaincu que c’est la bonne solution, le bon chemin pour arriver à atteindre nos objectifs. C’est par ce jeu collectif qu’on y arrivera. A travers ça, tout le monde prend du plaisir. »

Les Rennais avaient pris beaucoup de plaisir au match aller face à Montpellier. Cette rencontre remportée 2-0, consécutive à la démonstration de la saison face à l’Olympique Lyonnais (4-1) avait pourtant été l’une des dernières belles victoires de la série rennaise de 13 matchs sans défaite en première partie de saison. Un nul face au Vitesse Arnhem (3-3) et un succès à Lorient (2-0) plus loin, le Stade rennais s’inclinait face à Lille le 1er décembre, premier match d’une série beaucoup moins positive.

A l’heure de débuter une 26ème journée où chaque équipe semble pouvoir tirer son épingle du jeu, le SRFC pointe à la 5ème place de Ligue 1, 40 points au compteur, soit 6 de moins que Marseille, dauphin d’un PSG faisant cavalier seul (59 points). L’ambition est toujours de « jouer l’Europe » selon Meling, « Top 4 » et « Ligue des Champions » à en croire Lovro Majer. L’assurance que le Stade rennais, même s’il ne veut pas s’enflammer publiquement, reste ambitieux, est intacte. « On doit continuer, ça passe par ces convictions de jouer, se libérer, être une équipe qui vit, prend des risques, tout en étant équilibré. Je préfère avoir une équipe jouant pour gagner, même à Paris, quitte à être déçu et en colère après le match plutôt qu’une équipe se contentant de mettre le bus devant la cage. » Genesio ne pourrait être plus clair.