RÉCIT : Leicester, c’était aussi ça

Une gueule de bois. Littéralement ou non, c’est probablement ce qui caractérise le mieux cette journée de vendredi pour les supporters du Stade rennais. Le revers subi face à Leicester (0-2) n’empêche pas les Rouge et Noir d’espérer un renversement de situation dans une semaine, mais la déception prédomine pour chacun au moment de rallier la Bretagne. Comme chaque déplacement, si le résultat compte énormément, les bons souvenirs sont nombreux.

Un voyage à Leicester, c’est d’abord conduire à gauche, le volant à droite. Les courageux s’y risquent, les passagers en sont encore à regarder du mauvais côté au moment de traverser la route. Heureusement, le centre de la ville ouvrière abrite majoritairement des rues piétonnes où grandes enseignes et monuments coexistent. C’est ainsi qu’au pied de la cathédrale, à quelques mètres d’une célèbre chaine de fast food, Richard III trône fièrement du haut de sa statue. L’histoire, c’est un supporter de Leicester qui, voyant notre groupe de journalistes français en visite, nous l’a conté. Il y a quelques années, au moment de construire un parking, la ville découvre des ossements, ceux qui après analyse ADN s’avèrent être ceux du Roi Richard III. Ce point culture est l’un des premiers symboles du bel accueil réservé ici par les locaux aux Français venus en nombre cette semaine. Supporters, commerçants, policiers ou employés du club du LCFC ont, il faut le dire, fait de ce déplacement un bon moment pour les visiteurs de Ligue Europa Conférence.

Point de ralliement désigné, le Queen of Bradgate a tout au long de l’après-midi hier accueilli des supporters rennais de plus en plus nombreux, venus de Bretagne, de Paris, et même de Guyane pour l’un d’entre eux. Parmi la foule, on rencontre même un certain Bryan Pelé, joueur professionnel passé par Lorient, Brest, Troyes, Guingamp… et supporter du SRFC pour cette occasion. Mais c’est bien un Rennais qui fait chanter les Rouge et Noir sur les coups de 17h00. Quand Romain Danzé arrive en ville, tout le monde reste sur le même trottoir. La cohue s’amplifie dans une belle ambiance, et les Rennais trop nombreux prennent même le contrôle du « Bruxelles », le bar d’en face, et de sa sono. Au moment du départ du cortège, l’établissement passe en boucle un « I just can’t get enough » enivrant. C’est parti pour une marche animée pour les supporters, et une course contre la montre en voiture pour certains journalistes.

En route pour le King Power Stadium pour le cortège ! #LEISRFC pic.twitter.com/5HcMp9cxF2

— Thomas Rassouli (@ThomasRassouli) March 10, 2022

Arrivés au King Power Stadium, les rues vides de la veille au moment du repérage sont bondées. Les camions ambulants sont présents, pas de galette-saucisse à l’horizon. Il est 20h00 heure locale lorsque l’enceinte résonne aux chants des locaux, les supporters de Leicester honorant la réputation des fans anglais. L’ambiance est à la hauteur de l’évènement, et la parcage rennais donne de la voix, ce qu’il n’arrêtera pas de faire, même jusqu’au décrassage des joueurs, vingt minutes après une défaite encore amère ce matin pour beaucoup.

Une vingtaine de minutes après une fin de match frustrante, après avoir applaudi les joueurs présents au décrassage.

À Leicester, les supporters du #SRFC ont encore été au top #LEISRFC pic.twitter.com/xIVPCsE0rT

— Thomas Rassouli (@ThomasRassouli) March 11, 2022

Il faut rentrer maintenant, un match important attend les Rennais dimanche à Lyon, mais aussi et surtout jeudi prochain, au Roazhon Park. Les Rennais seront davantage que les 500 présents à Leicester, malgré le prix des places très discuté par les supporters rencontrés en Angleterre. En avion, train ou bus, chacun a pris la route du retour en pensant déjà à jeudi prochain. La gueule de bois sera passée, l’ivresse de l’exploit pas très loin.