Stade rennais - Angers : un moment charnière si lointain

On joue la 43ème minute. Déjà averti d’un carton jaune 12 minutes plus tôt, Loïc Badé écope d’une nouvelle biscotte, synonyme d’expulsion. Déjà en délicatesse depuis son arrivée durant l’été, le défenseur central voit rouge, et laisse ses coéquipiers à 10 contre 11 dans un stade Raymond Kopa affichant toujours 0-0. Plus pour longtemps.

Obligé de réagir, Bruno Genesio fait rentrer le tout jeune Warmed Omari, une minute au compteur engrangée deux semaines plus tôt à Brest (1-1). Le jeune central n’a aucune expérience et pourtant, cette entrée en jeu sera le point de départ de sa belle saison actuelle, révélation surprise de l’exercice 2021-2022. Sorti du onze deux matchs plus tard à Marseille (0-2), lors du retour de suspension de Loic Badé, il y revient trois jours plus tard face à Clermont (6-0), premier match de la série de 13 rencontres sans défaite des Rouge et Noir. Il n’en est aujourd’hui plus ressorti, excepté pour cause de suspension ou de covid. C’est bien à Angers que l’aventure de Warmed Omari, titulaire indiscutable au côté de Nayef Aguerd, a commencé, moment charnière de la saison pour d’autres joueurs.

Round 2

Effet domino toujours, l’expulsion de Badé entrainait la sortie de Matthis Abline, titulaire pour l’unique fois avec l’équipe première en match officiel. L’attaquant a ensuite vu son temps de jeu se réduire considérablement, pour ne plus apparaitre du tout après le 22 septembre en Ligue 1 (Clermont), ou seulement 15 minutes en Ligue Europa Conférence face à Mura (4 novembre). Cet hiver, le talent du centre de formation a préféré trouver un point de chute en prêt en Ligue 2, au Havre, où les minutes s’empilent. L’avènement d’Omari, la disparition d’Abline, ce match d’Angers a également vu les premiers pas de Lovro Majer, arrivé trois jours plus tôt. Huit timides minutes et puis s’en va, le Croate était ensuite blessé à la hanche jusque mi-octobre, faisant légèrement douter les supporters très enthousiastes lors à sa venue. Doutes totalement dissipés depuis.

Avant sa période dorée sous le maillot rennais, Flavien Tait, attendu de retour dimanche après quelques semaines de forfait, était remplacé par Romain Del Castillo, brestois depuis. Eduardo Camavinga, dont la situation faisait vaciller le club entier, pressé de connaitre au plus vite le dénouement du feuilleton, suppléait le nouveau venu Kamaldeen Sulemana. Le départ du joyau non acté, Gaëtan Laborde n’avait lui pas encore pointé le bout de son nez, et Jonas Martin n’avait pas encore opéré son retour.

En six mois, l’effectif du Stade rennais a quelque peu changé, mais c’est surtout la dynamique qui s’est inversée. Après un début de saison inquiétant, le SRFC avait enchainé avec la série qu’on connait, pour connaitre des mois de décembre et janvier compliqués. Février a apporté son lot de satisfactions, et à l’heure d’attaquer mars, les ambitions retrouvées sont grandes. Face à Angers, ce Stade rennais n’aura rien à voir avec celui du match aller.