Stade rennais - Brest : le choix de la positive attitude

Cinq défaites sur les sept derniers matchs de Ligue 1, et une élimination en seizièmes de finale de Coupe de France face à Nancy dernier de Ligue 2. Le bilan des deux derniers mois est catastrophique pour les Rennais, mais l’heure n’est pas à l’abattement. Preuve en est, le discours tenu cette semaine publiquement se veut optimiste, la marque d’un Bruno Genesio qui pourrait pourtant manquer le derby de dimanche, la faute à un doute concernant son test PCR de vendredi. En attendant une communication plus transparente sur ce point, celle du SRFC avant la rencontre est on ne peut plus positive.

« J’ai trouvé la semaine très bonne. On a vraiment bien travaillé, on a débriefé avec le groupe, ce qui est très bien. Ce n’est pas toujours le cas dans une situation un peu plus complexe. » juge Philippe Bizeul, intérimaire face à la presse vendredi. « Ce n’est pas la meilleure période du Stade rennais actuellement. Les joueurs peuvent un peu se désengager ou trouver des excuses. Là non, ils sont très participatifs, ils ont un avis, le donnent. On est d’accord sur les constats. »

Une attitude zen pour une équipe tournée vers l’avenir que l’on retrouve chez Hamari Traoré, capitaine revenu de la CAN et attendu comme titulaire au sein d’une équipe en besoin de stabilité dimanche. « Toutes les équipes ont eu des moments difficiles, nous on n’a pas les résultats qu’on aurait dû avoir. Le contenu ce n’était pas vraiment mal. J’ai retrouvé le groupe bien, tout le monde est positif. Je suis quelqu’un de positif, optimiste. Tout le monde est tourné vers le prochain match. »

La tête haute

A défaut d’avoir Bruno Genesio sur le banc dimanche, Rennes pourra compter sur le retour de deux cadres : Hamari Traoré, et Nayef Aguerd qui « postule ». De quoi ramener une structure plus solide en défense, et un leadership supplémentaire. Avant cela, le vice-capitaine Benjamin Bourigeaud a lui aussi relevé la tête au micro de RMC, s’appuyant sur le SRFC d’il y a deux mois comme référence. « On était des chiens sur le terrain et surtout on était efficace. On est passé du tout au tout. C’est pour ça que cette semaine on insiste vraiment sur positiver. On revoit des images de cette période d’invincibilité, de ce qu’on faisait. Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on ne sait plus jouer au foot. C’est juste un aspect psychologique. A nous de reprendre le dessus. On a la chance en plus d’être encore dans le coup pour nos objectifs. »

La psychologie joue évidemment au coeur de ces spirales, qu’elles soient négatives ou positives, et les deux psychologues suivant l’équipe en savent quelque chose. La série de 9 matchs sans défaite face à Brest (4 victoires, 5 nuls) aide sûrement Rennes à positiver, voire davantage pour Philippe Bizeul. « On a un avantage psychologique, notre dernier match à domicile c’est 6-0 (Bordeaux, ndlr). On est ici avec le retour du public, on est quand même dans une situation plus confortable que d’autres. On s’intéresse d’abord à nous. » Et au moment de se pencher sur l’adversaire du week-end, pas question d’être dithyrambique pour l’adjoint. « J’ai regardé leurs résultats, ce n’est pas si exceptionnel que ça. Ils viennent de perdre en coupe. Il n’y a aucun dénigrement de ce qu’ils savent faire. Ils sont vraiment bons dans ce qu’ils font, je leur tire mon chapeau. Je ne suis pas sûr qu’ils soient si en confiance que ça, et que nous nous soyons si au fond du trou que ce que l’on peut entendre. De l’intérieur, je vous assure, on a de la confiance, on travaille, on sait où on veut aller et ce qu’on fait. »

Regarder droit devant

Vers où le Stade rennais veut-il aller ? A priori vers l’objectif fixé en début de saison, celui des places européennes. Sixième au classement samedi soir, à deux points de Monaco (4ème) et un point de Strasbourg (5ème), le SRFC voit surtout Lyon (8ème) revenir à sa hauteur (34 points tous les deux), entouré par Montpellier (7ème) et Lens (9ème, 33 points), puis Nantes et Lille (32 points). Brest, 13ème au classement, n’est qu’à six points du SRFC alors que se déroule la 23ème journée de ce « championnat du siècle » qu’est la Ligue 1.

Pour une équipe avec cette réalité comptable et un huitième de finale de Ligue Europa Conférence qui se profile, l’optimisme est compréhensible, mais ne va pas de soi lorsqu’on regarde les récentes prestations rennaises, inquiétantes dans le contenu. Les retours d’Aguerd et Traoré ne feront pas tout, Rennes doit retrouver ce qui faisait sa force en octobre-novembre pour tenter des choses, prendre des risques, juste avant la dernière ligne droite. L’attitude positive hors terrain rassure en apparence, mais les vrais motifs d’espoir viendront du terrain et des intentions mises sur le carré vert. Avec un Stade rennais au visage si différent entre la démonstration face à Lyon le 7 novembre, et la chute due au mental fragile à Clermont le 23 janvier, il faut s’attendre à tout. Pourvu que ce soit le meilleur dimanche au Roazhon Park, où les supporters seront de retour en nombre. Voilà au moins une raison d’être optimiste.