Stade rennais - Marseille / Genesio : « Il faudra être capable de sortir un match exceptionnel »

Groupe : Pour la première fois depuis le début de saison, on est au complet. Loic Badé et Kamaldeen Sulemana compris, Jérémy Gélin aussi. Il y en aura sûrement déjà dans le groupe demain. Tout le monde est à disposition. Frustré que ça arrive en fin de saison ? Oui mais on ne peut pas revenir en arrière, ce qui est fait est fait. Ça ne serre à rien de ressasser des choses négatives, sur ça ou sur le match de mercredi.

Entre Nantes et Marseille : Analyser le match car c’est toujours très important non pas pour se flageller mais pour s’améliorer en vue du match qui arrive, et redonner de la confiance. Quand vous faites un résultat comme ça en fin de saison, c’est dur pour tout le monde. Il faut être capable de switcher et se projeter tout de suite sur le prochain match, un match excitant, à enjeu. C’est bien que ce soit un match comme ça qui se présente à nous.

Nantes : Ce qui a manqué, c’est le jeu sans ballon, le manque d’actions sans ballon. En revoyant le match, on a montré qu’on était capables d’avoir de la maitrise, de se créer beaucoup d’occasions. Il y a deux phases dans le football. Celle où on a le ballon, ce qu’on fait très bien depuis le début de saison, et celle où on n’a pas le ballon, où il faut être vilain, solide, agressif, dans les duels, ce qui nous a cruellement manqué mercredi, et peut-être sur certains matchs cette saison. Mental ? Pas que. On a une équipe très joueuses et peut-être qu’il nous manque cet état d’esprit de chien à la perte du ballon qu’il faut avoir pour dégager en touche, faire la faute pour empêcher la contre-attaque, être dans le duel. Je pense que les deux buts qu’on encaisse sont révélateurs de ce qui nous a manqué.

Marseille : Marquer des points dans la course à l’Europe et se rapprocher de Marseille, mettre la pression sur eux. Ce qui nous est arrivé mercredi peut arriver à nos concurrents directs. On a un job à faire. On affronte une très bonne équipe, performante à l’extérieur. Il faudra être capable de sortir un match exceptionnel, comme on l’a déjà fait à la maison contre Paris, Lyon, des grandes équipes. Ils ont cette faculté à être serein avec le ballon, comme nous, et cette faculté dans les temps où ils sont un peu moins bien d’être capable de défendre à onze, d’impacter.

Match aller : Ce match là, je n’ai pas fait les bons choix et le bon choix dans la manière de l’aborder. C’est à partir de ce match qu’on a changé notre façon de voir les choses, de jouer. C’était le point de départ de toutes les très belles choses faites cette saison.

Limite d’avoir ce jeu : Non car quand on a fait de grandes performances, on a eu les deux. On a eu cette faculté de faire du jeu et aussi cette faculté collective de défendre en avançant, ce qu’on a un peu perdu ces derniers temps.

Aguerd : Si je ne suis pas un grand fan de statistiques, certaines parlent quand même. Chaque fois son absence a été pénalisante par son apport sur le terrain. Il a cette faculté de bien défendre, même si Baptiste (Santamaria) a fait un très bon match à Nantes. Il apporte aussi une sérénité supplémentaire pour toute le monde. Evidemment c’est une bonne nouvelle de pouvoir compter sur Nayef, derrière ça me laisse des possibilités au milieu pour amener ce qui nous a peut-être manqué à Nantes avec du poids au niveau défensif.

Pessimisme ambiant : On doit grandir dans le club aussi à ce niveau là. En début de saison, peu de personnes auraient parié pour qu’en fin de saison on en soit là, avec une des meilleures attaques et un des plus beaux jeux du championnat. Aujourd’hui évidemment on peut se dire qu’on a raté une occasion de se rapprocher de la Ligue des Champions. Mais on est toujours en course pour l’objectif d’être européen et ce qu’on a fait ne sera pas effacé. J’ai l’impression que petit à petit le club grandit. Il faut aussi savoir tirer les enseignements, avancer. Le pessimisme que moi aussi je ressens parfois, je le trouve un peu exagéré. Je pense qu’il faut se débarrasser de ça. Ça ne veut pas dire qu’on ne se remet pas en question, on le fait tous les jours. Le premier responsable c’est moi. Il faut aussi se rappeler de notre début de saison, de la construction de notre effectif, des joueurs qui composent cet effectif, beaucoup de bons joueurs mais avec beaucoup de jeunes. On a des 2004, 2005, 2003, ça fait partie de l’ADN du club, il faut accepter que parfois ça peut nous couter des points. Je suis très content de diriger ce groupe. Je trouve que quoi qu’il arrive, la saison qu’on est en train de réaliser est exceptionnelle.

Nécessité de surperformer : C’est une des explications. L’autre est peut-être une immaturité parfois sur certains matchs, où on doit être capable de ne pas perdre quand on ne peut pas gagner : Lens, Paris notamment. Ça fait partie de la jeunesse de ce groupe, l’expérience. C’est aussi comme ça qu’on apprend, qu’on progresse, qu’on grandit. La déception est normale après le match de Nantes. Mais le pessimisme ambiant qui a régné autour de l’équipe après cette fin de match, je le trouve un peu exagéré.

Gomis :  Si on est trop dur avec Alfred Gomis ? Oui. D’ailleurs, mes analystes ont fait une étude statistique qui sort qu’Alfred est le 3ème gardien le plus décisif de Ligue 1 derrière Alexander Nübel (Monaco) et Walter Benitez (Nice). Je ne le savais pas avant de venir. Mes analystes, je pense qu’ils ont bien fait leur travail. On peut faire dire ce qu’on a envie à un match ou des stats et suivant comment on veut lire la performance des uns et des autres. On peut toujours trouver des choses négatives et positives. Quoi qu’il arrive, je savais que ce choix allait faire parler. Ce qui est important c’est de garder notre ligne de conduite, notre ligne directrice, de switcher avec tout ça. Mais ça fait partie de notre métier, on est là pour ça, pour assumer les critiques, nos erreurs parfois et il faut être suffisamment solide par rapport à ça. Je savais que ça allait créer un débat avant le match, ce que je ne souhaitais pas. Mais eux le savaient depuis 3 jours, j’avais été clair avec eux. Ma réflexion était très claire depuis le retour de blessure d’Alfred. C’était le numéro 1 en début de saison, je suis un entraîneur plutôt pragmatique et j’ai pour la hiérarchie des gardiens l’impression que c’est mieux de la définir et de s’y tenir sauf en cas de circonstances exceptionnelles, blessures ou vraiment contre-performances durables. Il me semble logique qu’à partir du moment où le numéro 1 est sorti sur une blessure et retrouve ensuite toutes ses capacités physiques, il retrouve sa place. »

Réseaux sociaux et Gomis : Je n’en ai même pas parlé avec lui car ça fait partie du métier. Il faut être capable de vivre avec ça, c’est aussi là qu’on voit les gens de caractère. Je l’ai moi-même vécu, je le vivrai encore certainement, car ça fait partie de notre job. Il faut être capable de surmonter ça. Même si vous ne lisez pas, n’écoutez pas, on va toujours vous le faire remonter. Il faut être solide.

Gomis titulaire face à Marseille : Oui.

Rennes pas favori face Marseille : Ah bon ? On est l’une des meilleures équipes à domicile et eux l’une des meilleures à l’extérieur. C’est un match très équilibré au départ. Je crois en mon équipe et mes joueurs. Il faut assumer. Pour l’instant ils sont meilleurs que nous car ils sont 2ème et nous 5ème. Mais à domicile on a déjà fait des matchs exceptionnels. Je crois en nous. Au foot le meilleur gagne souvent, on verra qui est le meilleur demain.

Marseille : Je pense que c’est bien réfléchi ce qu’il fait (Sampaoli). Sur le dernier match, ils ont un système un peu hybride. Il y a beaucoup de permutations. Il y a beaucoup de joueurs importants, Guendouzi a une influence importante dans leur jeu. C’est une équipe efficace, qui a beaucoup de sérénité, de calme dans son jeu.

2 points pris quand Rennes mené : Il y a des situations déjà vécues qui se reproduisent, c’est un de nos problèmes qu’on doit régler. J’en ai parlé avec certains de mes joueurs individuellement. On a un défaut à ce niveau là. De la même manière que quand on encaisse un but on a l’impression que c’est terminé, que ça va être difficile. Ce n’est pas facile de lever ces blocages en fin de saison, le mieux c’est de ne pas être mené. Encore une fois, on a un groupe qui a une expérience des fins de saisons à fort enjeu très limitée. C’est à moi de le faire passer aussi. On apprend, on grandit, et c’est à travers cette saison qu’on pourra progresser.