Stade rennais - Montpellier : Gaëtan Laborde n’est pas un buteur, il est bien plus que ça

Andy Delort ne nous contredira pas, son duo d’attaque formé avec Gaëtan Laborde la saison dernière est probablement l’un des plus beaux de la décennie en Ligue 1. Pourtant c’est loin de Montpellier que les deux strikers évoluent désormais. A Nice pour le premier, le second a lui opté pour Rennes, au détour d’une rencontre avec Benjamin Bourigeaud en vacances, puis de tractations rapides avec Florian Maurice. Presque trois mois après son arrivée, Laborde fait un malheur en Bretagne : 7 buts (5 en Ligue 1, 2 en Ligue Europa Conference) et 1 passe décisive, en 13 rencontres toutes compétitions confondues. Ajoutez à cela ses 3 pions marqués en août alors qu’il portait encore le maillot du MHSC et vous avez le meilleur début de saison du joueur de 27 ans.

Meilleur buteur de Ligue 1 cette saison, Gaëtan Laborde est sur le bon chemin pour faire « mieux que la saison d’avant » comme il le souhaite (18 buts, 9 passes décisives en 43 apparitions en 2020-2021). «  On met l’état d’esprit qu’il faut, dans l’agressivité avec et sans le ballon. Il y a une équipe de qualité, et quand on met les qualité individuelles au service du collectif ça fait de belles choses. Le fait de gagner des matchs nous a mis en confiance et la confiance ça se cultive. » confiait-il jeudi en conférence de presse.

Fighting spirit

Après un début de saison compliqué, le Stade rennais est désormais sur une très bonne série. Cinquième de Ligue 1 et premier de son groupe de Ligue Europa Conférence, Rennes reste sur une série de 10 rencontres sans défaite, soit depuis le 19 septembre à Marseille. Avec 8 victoires et 2 nuls, le club breton a trouvé ce petit quelque chose pouvant faire la différence. Au sein d’un collectif en pleine bourre, Laborde brille. « J’essaye de mettre ce que j’ai à mettre sur le terrain, ma grinta, et ça tire mes coéquipiers de ce côté là. C’est positif et il faut le faire sur le long terme une saison entière. » expliquait-il récemment. Bruno Genesio lui, va dans le même sens. « On l’a fait venir en partie parce qu’il est buteur, il marque beaucoup en Ligue 1. Mais c’est aussi un état d’esprit de gagneur, et c’est un des leaders dans ce domaine là. Il apporte beaucoup en marquant, mais aussi dans ce domaine. » soulignait le technicien après la victoire face à Paris.

En octobre toujours, pour Ouest-France, Florian Maurice abondait. « Le coach est rentré dans un système avec l’arrivée de Gaëtan qui permet d’avoir une manière de jouer différente, un peu plus haute avec du pressing encore plus fort. Et ce joueur-là nous amène ça. Ce n’est pas que les autres ne le faisaient pas, mais il a trouvé ce système avec ces deux attaquants, ce 4-4-2. À partir de là, il y a un brin de réussite : la frappe à côté, elle commence à rentrer et ça déclenche des choses. » Evidemment satisfaisant pour l’état-major l’ayant recruté, Laborde fait aussi l’unanimité en ville, et dans le vestiaire. « Quand tu as a un joueur qui marque presque tous les matchs, c’est bien. Il donne beaucoup, c’est un joueur tellement intelligent, c’est un bon mec. » lâche Birger Meling, recrue de l’été lui aussi.

Des chiffres et de l’être

Trois semaines après ses propos post-PSG, Bruno Genesio était une nouvelle fois interrogé sur son numéro 24, une nouvelle occasion pour de bons mots. « Je n’aime pas dire que c’est l’atout numéro 1. On est dans un sport collectif et quand des joueurs brillent, c’est grâce à l’équipe. Ce qui est sûr c’est que son arrivée a changé beaucoup de choses au niveau de l’esprit et de l’efficacité offensive. On avait pas mal de difficultés à se créer des occasions. Ceux qui sont autour de lui ont élevé leur niveau de motivation et d’exigence. »

A l’arrivée, Rennes est l’une des équipes marquant le plus dans le jeu en Ligue 1, tandis que Laborde a rejoint la légende rennaise Alexander Frei en enchainant un but par match pendant 4 journées consécutives de Ligue 1 (Clermont, Bordeaux, PSG, Metz), calant ensuite face à Strasbourg. Mais la période de « disette » chez Laborde dure généralement peu de temps. Deux semaines et demi après un nouveau pion à Mura, l’ancien Girondin signait son 50ème but dans l’élite, ouvrant le bal face à l’Olympique Lyonnais, doux feu d’artifice avant la trêve. « C’est toujours bien d’être là-haut, après c’est quand on prend du plaisir et qu’on a des situations de but. Je suis là aussi pour marquer des buts, mais ça passera par le jeu si je veux continuer à être là-haut. » confie celui qui ne songe pas vraiment au titre de meilleur buteur de Ligue 1 en fin de saison, mais n’oublie pas l’essentiel. « On n’a pas vraiment le droit de louper des occasions quand on est attaquants, on s’en veut plus que n’importe qui. Maintenant ça veut dire qu’on a une vraie animation et qu’on arrive à se les créer ces occasions, et c’est positif. »

L’équipe de France a bouclé sa dernière trêve de 2021 sans lui, et ce n’est pas plus mal pour le SRFC. A Rennes, Gaëtan Laborde a rapidement pris ses repères, empilant les buts et amenant cette touche de gagne si chère à son entraîneur, incarnant un fighting spirit partagé notamment par Jonas Martin, de retour au meilleur niveau. Les deux anciens Montpelliérains retrouveront samedi le MHSC, orphelin de son ex-buteur Laborde, devenu bien plus que cela. « Il y a des choses que je sens parfois, parfois c’est un peu brouillon mais j’essaye de le faire. Je suis un peu un joueur d’instinct et je ne veux pas m’enlever ça. » Nous non plus.