Stade rennais - Reims / Bourigeaud : « Parler c’est bien mais à un moment donné, il faut qu’on agisse sur le terrain »

Comment va le groupe après cette nouvelle défaite ?

Après le match de Lyon, ça a été un peu difficile à digérer. On fait une deuxième mi-temps complètement opposée à nos valeurs. C’est un visage du Stade rennais que l’on déteste montrer. Le problème c’est que dans ces périodes là, on a tendance à se liquéfier et à se désolidariser. C’est justement le contraire que l’on doit faire dans ces périodes là et sur ce que l’on doit améliorer sur les prochains matchs, pour éviter à chaque moment difficile, action encaissée, se fragiliser et être aussi faibles mentalement. Aujourd’hui c’est une grosse faiblesse mentale de subir autant. Se dire les choses je pense qu’on se les dit assez régulièrement mais comme je l’ai dit à la fin du match de Lyon dans le vestiaire, parler c’est bien mais à un moment donné, il faut qu’on agisse sur le terrain. C’est comme ça qu’on sortira de cette spirale négative.

Qu’est-ce qui fait que cette faiblesse mentale arrive en cours de rencontre ?

Je pense que c’est une grosse perte de confiance, des résultats précédemment qui nous ont été défavorables. Une vision des attaquants et des défenseurs qui nous avons envie d’aller récupérer les ballons un peu plus haut, puis dans les moments compliqués une défense qui a tendance à vouloir reculer, être solide. Il faut trouver un juste milieu à ça, mais surtout faire les choses ensemble. Je pense que ces derniers temps on fait un peu moins les choses ensemble et c’est ce qui nous fait mal.

L’absence de hiérarchie au milieu a t-elle joué sur cette fragilité mentale ?

Je pense oui, après il y a aussi plusieurs facteurs sur lesquels on est défaillant. Sur le plan individuel, je sais que si ce week-end je marque les occasions que j’ai on en est peut-être pas là aujourd’hui. J’en ai conscience, je suis le premier déçu quand je manque une occasion. Après les matchs, je suis le premier déçu de ne pas avoir marqué pour pouvoir éviter ce genre de contre-performance. Mais on ne peut pas encaisser autant de buts de cette manière, surtout à l’extérieur.

Le fait de perdre de vue le podium vous a t-il plombé ?

Oui et non. On a toujours cet objectif d’aller chercher une coupe d’Europe, c’est l’objectif du club. On doit s’appuyer sur ça. Ce qu’on doit retrouver c’est un esprit de cohésion, et être conquérant. Sur le match de Lyon, je pense que c’est ce qui nous a manqué. On a voulu défendre, on n’a pas été conquérants, avec le ballon on a été en manque de confiance, un peu friable là-dessus. Il faut essayer de positiver un maximum pour essayer de regagner un maximum de confiance. Dans ces périodes là c’est un peu plus compliqué mais c’est une remise en question personnelle mais surtout collective que l’on doit travailler toute la semaine.

Le groupe doit-il resserrer ses liens ?

C’est un peu différent de ce que j’ai vécu auparavant. On a eu des groupes avec beaucoup d’amitié qui faisait notre force. Ça fait partie d’une saison, il y a des affinités qui se créent, d’autres un peu moins. Mais on a tous les mêmes objectif. L’objectif du club est le notre, quand on signe au Stade rennais on sait qu’on a l’objectif d’être européen. Ça il faut que tout le monde se le mettre en tête, je pense que tout le monde l’a en tête. Mais c’est surtout le fait d’être ensemble pour pouvoir atteindre cet objectif là. Je pense que dans les moments compliqués on a peut-être tendance à se fragiliser là-dessus.

Quel regard portes-tu sur ta saison ?

Je ne peux pas être satisfait de la totalité de ma saison. J’ai fait quelques matchs où j’ai été satisfait de moi. Mais sur le plan global, je peux faire beaucoup mieux, j’en suis conscient. Je travaille dur au quotidien pour éviter ces moments plus compliqués, mais ce n’est pas tous les jours facile. Le mental en prend un coup quand tu as eu des saisons quasi-parfaites les saisons précédentes et que tu n’arrives pas à réitérer le même genre de performance, c’est dur mentalement. Je reste concentré sur ce que j’ai à faire. Je prends moins de plaisir c’est sûr, car je suis moins performant. Mais j’essaye de donner le maximum pour l’équipe. Le fait d’être moins décisif aide sûrement aussi mais ce n’est pas objectif principal aujourd’hui. C’est d’aider le maximum l’équipe. On est dans une période un peu plus compliquée donc j’essaye d’accompagner un peu plus tout le monde sur le plan mental et émotionnel. Ce n’est pas toujours facile, il y a des phrases qui sont dites et on n’a pas le droit de se plaindre car on fait un métier extraordinaire. Des gens comme Martin sont blessés très longuement et doivent être un peu plus dans le dur que nous, et moi je sais que je dois mieux faire.

Il n’y a pas une assez bonne ambiance de groupe pour performer ?

Non ce n’est pas ce que j’ai dit, c’est juste que dans les moments un peu plus compliqués, on peut se fragiliser aussi sur le plan de la cohésion. Dans ces moments difficiles, on doit retrouver cette âme de groupe, être conquérants. C’est ce qui a fait la force du Stade rennais pour obtenir les places européennes les années précédentes. On aura besoin de tout le monde, des supporters aussi. Les objectifs sont à notre portée, on fera le maximum pour aller quelque chose.

Comment avez-vous pris la sortie du président Olivier Cloarec ?

Il a parlé de ce qu’il ressentait, et il a le droit de dire ce qu’il ressent. Ça peut faire du bien aussi de l’entendre. Je l’ai très bien pris car l’analyse a été assez claire sur ce qu’on a montré à Lyon. On n’en a pas plus parlé que ça dans le vestiaire car on a pleinement conscience de ce qui n’a pas été sur ce match et de ce qu’on a à corriger depuis un certain temps. On travaille la semaine pour éviter de montrer ce genre de visage.

Comment aborder le match de samedi ?

Partir à l’abordage pas sûr, car un match ça se construit et tous les matchs sont difficiles. Partir plus libéré par contre, je pense que ça c’est nécessaire. Je pense que parfois on réfléchit un peu trop et c’est ce qui nous fragilise. Être libéré car on a fait une première partie de saison où on avait confiance, tout le monde avait confiance les uns envers les autres. Partir libéré sur le plan mental et appliquer le plan de jeu que l’on travaille la semaine.

Est-ce l’occasion de mettre un concurrent à distance ?

Le Stade rennais doit avoir ce sursaut d’orgueil. Ces derniers temps, on ne montre pas le visage que l’on a montré auparavant. Il est nécessaire pour faire la meilleure performance possible à domicile. Pour pouvoir emmener un maximum de monde avec nous, car je sais que ça peut être difficile pour les supporters. Ça l’est d’autant plus pour nous qui sommes acteurs. On est conscient de ce qu’on fait de pas bien, on ne laissera rien passer et on donnera le maximum pour atteindre les objectifs du club. On abandonnera pas.

Hamari Traoré a eu une proposition de contrat, participes-tu à le convaincre de rester ?

On en parle, pour être honnête. On est arrivés le même jour. C’est un duo qui s’est créé au fur et à mesure du temps. Aujourd’hui on est toujours là. On a envie d’avoir les meilleurs éléments de notre côté pour pouvoir faire la meilleure saison possible. Hamari est très important pour nous, pour le club aussi. Ce n’est pas à moi de prendre la décision à sa place. Jouer avec un joueur comme lui, c’est juste du bonheur.

Cette semaine a t-elle été compliquée pour Désiré Doué ?

Je ne pense pas que ça a été plus compliqué que ça. Il a eu un échange avec le coach. Après je ne sais pas ce qu’il s’est dit. Nous on a essayé de l’accompagner dans du positif. En étant jeune, on a beaucoup de choses à apprendre aussi. Il en est conscient, il est revenu dès le début de semaine avec le sourire et cette envie de travailler. C’est un travailleur, quelqu’un de très grande qualité. Il est bien entouré aussi, et au sein du vestiaire on essaye de l’accompagner du mieux possible pour qu’il soit performant.

Comment ressens-tu l’ambiance actuelle du Roazhon Park ?

Leur frustration est légitime aussi. On n’a pas obtenu les résultats que l’on devait avoir, les performances ont été un peu moins belles aussi. Dans ce genre de moment un peu plus compliqué on a aussi besoin d’eux. Je sais qu’on peut compter sur eux. Ils l’ont démontré à plusieurs reprises. Je sais que ce week-end ils seront avec nous car ils savent très bien qu’en étant tous ensemble, on obtiendra de belles choses. On a démontré les années précédentes qu’on avait besoin de tous, les dirigeants, le staff, les supporters, surtout les supporters. J’espère qu’on leur rendre la pareille pour apaiser toute cette frustration.

Quel regard portes-tu sur l’affaire Galtier ?

J’ai vu ce qu’il s’est dit, ou pas dit, je ne sais pas trop. Mais j’y porte pas de regard particulier parce que ce n’est pas quelque chose qui me concerne de façon directe. Il y a des choses qui peuvent être dites parfois qui peuvent être très compliquées à digérer pour certains. On n’en a pas parlé plus que ça au sein du vestiaire car c’est un sujet difficile. Je suis très proche d’Amine (Gouiri) et on n’en a pas parlé plus que ça. Seule la justice et l’analyse sera faite au moment venu.