Stade rennais - Angers : Genesio et l’inquiétude des changements

Ils étaient quatre à entrer en jeu à Montpellier, mais aucun n’a su apporter de plus-value. Ni Baptiste Santamaria, ni Karl Toko Ekambi, ni Ibrahim Salah, ni Lovro Majer n’ont su amener un nouveau souffle à une équipe de Rennes à 11 contre une équipe de Montpellier réduite à 10. « Ça, ça m’inquiète plus. » concède Bruno Genesio, cinq jours après le match, perdu 0-1 sur le fil. « Car je dis souvent que la santé d’une équipe s’évalue aussi par rapport aux joueurs qui rentrent en cours de jeu et impactent le match. Soit pour aller chercher un résultat, ou le garder. J’en parle à chaque causerie. C’est un vrai impact sur l’équipe. »

Mais ce phénomène n’est pas isolé puisque depuis le 2 janvier, jamais un remplaçant ne s’est montré décisif par la passe ou le but. « Le fait qu’aujourd’hui les joueurs rentrés en cours de jeu, soient très peu décisifs alors qu’à un moment donné, c’était quelque chose de récurrent chez nous, ça c’est plus inquiétant pour moi. » continue le coach. « Je prends toujours ma part de responsabilité, c’est mon job, je ne peux pas me défausser sur les joueurs ou je ne sais quoi. Si ceux qui rentrent en cours de jeu ne sont pas décisifs, c’est peut-être certainement que je n’ai pas tout fait pour les mettre dans les meilleurs conditions, pour que quand ils rentrent ils soient suffisamment en confiance, ou motivés pour faire mieux. C’est normal que j’ai cette réflexion là. »

Problème d’influence, pas de timing ?

Alors comment expliquer un tel phénomène ? Si Bruno Genesio ne sent pas une équipe « qui baisse les bras », ou « qui lâche », force est de constater qu’elle ne donne plus envie au coach de procéder à des changements, qu’on lui a parfois reproché de faire trop tardivement. C’est là pour le principal intéressé un autre problème, un autre débat.

« Honnêtement, ce sont des discussions qui n’ont pas d’intérêt pour moi. » tranche Genesio. « Je regarde beaucoup de matchs de haut niveau, des entraîneurs ne font pas de changements, de très grands entraîneurs. Ou qui en font peu. Faire des changements pour faire des changements, ça ne sert à rien. Si je les fais, c’est que je pense que des joueurs sont fatigués ou moins performants, que ceux qui vont rentrer vont nous apporter quelque chose, sinon ça ne sert à rien de faire des changements. Les changements sont faits pour apporter quelque chose à l’équipe. Je fais la compo d’équipe pour qu’elle soit la meilleure possible pour affronter un adversaire. Je ne prends pas compte du reste. »

Si le technicien n’est pas dans le calcul, il reste dans l’inquiétude de ne voir aucun des entrants se démarquer. Un soucis récurrent à corriger d’ici la dernière journée de championnat, soit pour les 6 derniers matchs de la saison.