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19 juin 2012 | à 23h01

Goran Pandurović, ancien partisan du Stade rennais

Un œil dans le rétro. Profitant de la trêve estivale, Stade Rennais Online vous propose de revisiter le parcours « Rouge et Noir » d’un ancien joueur du Stade rennais. En l’occurrence celui du gardien de but serbe Goran Pandurović.

Goran Pandurović, ancien partisan du Stade rennais

À la recherche d’un gardien expérimenté

Alors que le Stade rennais vient d’effectuer une honnête saison pour son retour parmi l’élite hexagonale (13ème), Michel Le Milinaire et son staff se mettent à la recherche d’un nouveau gardien de but durant le mercato estival. Pascal Rousseau et Gilles Rousset n’ayant pas donné la meilleure des assurances, le club phare de la Bretagne jette alors son dévolu sur un gardien international yougoslave ayant quatre sélections au compteur, en l’occurrence Goran Pandurović.
Au cours de l’été 1995, Gérard Le Fillâtre s’est ainsi déplacé plusieurs fois à Belgrade et, bien aidé par l’agent Rachid Ali, a réussi à faire signer le dernier rempart du Partizan Belgrade. Son application dans le jeu, sa bonne prise de balle ainsi que sa grande sobriété dans les gestes, ont fini par convaincre le directeur sportif du SRFC d’engager Pandurović pour une saison, avec une option d’une année supplémentaire.

Gardien expérimenté, Goran Pandurović a remporté deux titres de champion de Yougoslavie en 1993 et 1994, et deux coupes de Yougoslavie en 1992 et 1994, avec le Partizan Belgrade. « Beau bébé » d’un mètre quatre-vingt-quatre pour quatre-vingt kilos, le portier serbe a pour mission de pouponner le jeune espoir stadiste Tony Heurtebis, et de lui apporter toute son expérience accumulée en dix années de professionnalisme en Yougoslavie. Très présent sur sa ligne, Goran Pandurović n’est pourtant pas gâté pour ses débuts avec les gants rennais, le 26 juillet 1995 face à l’AS Cannes. En effet, le nouveau gardien du Stade rennais FC doit aller chercher par deux fois le ballon au fond de ses filets, via un doublé du redoutable attaquant cannois Christophe Horlaville. Sans doute avait-il imaginé une toute autre intronisation, pour sa première apparition devant le public du stade de la route de Lorient. Heureusement, les joueurs rennais réussissent à inscrire trois buts au cours des quatre-vingt dix minutes de la rencontre, et lui offrent ainsi une première victoire sous la tunique rouge et noire (3-2).

Mais le gros problème réside surtout dans le fait, que Goran Pandurović ne parle ni le Français ni l’Anglais : « Toute formation qui évolue avec un gardien qui ne parle pas est une équipe fébrile. C’est lui qui doit commander et placer sa défense. Il va falloir que nous communiquions à tout prix. Je ne sais pas comment on va pouvoir régler ce problème-là  » explique Jean-Pierre Cyprien, après une défaite logique subie à Montpellier, sur le score de trois buts à un. La solution est finalement trouvée quelques semaines plus tard, puisque Goran Pandurović disposera lors des entraînements des services d’un jeune étudiant serbe effectuant ses études à Rennes. De ce fait, la barrière de la langue n’est rapidement plus un véritable obstacle pour lui.
Parfois peu rassurante, l’arrière-garde stadiste peut dorénavant compter sur un gardien à cent pour cent de ses possibilités. Auteur de sublimes parades en début de championnat, Goran Pandurović évite souvent le pire à ses coéquipiers. Sa défense prenant régulièrement le bouillon à l’extérieur. Michel Le Milinaire mettra quelques semaines avant de trouver la recette miracle. Souvent impeccable, le gardien serbe ferme régulièrement la porte aux attaquants adverses. Mieux, il impressionne par son envergure. Mais cela ne l’empêche pas de se trouer pour la première fois, lors de la réception de Lille, au soir de la treizième journée du championnat de Division 1. Généralement rassurant, le gardien relâche inexplicablement le ballon devant l’attaquant des « Dogues » Amara Simba, et permet ainsi au LOSC de recoller au score. Sa bévue n’est heureusement pas suivie d’une défaite, puisque les joueurs bretons l’emportent ce soir-là sur le score de trois buts à un, malgré l’expulsion peu après la reprise de leur attaquant vedette Marco Grassi.

Un solide rempart

Au fil des rencontres et en dépit d’un début de saison plutôt chaotique, le Stade rennais cuvée 1995-1996 se montre plus solide et n’encaisse plus que très peu de buts. Goran Pandurović est d’ailleurs l’artisan « numéro 1 » de cette stabilité retrouvée. La défense stadiste est devenue une citadelle imprenable, pour le plus grand bonheur de son entraîneur costarmoricain. Et alors que l’on dispute la dix-huitième journée de D1, le gardien du Stade rennais doit garder sa cage inviolée durant trente minutes seulement face au FC Nantes, pour ainsi battre le vieux record d’invincibilité de l’emblématique Marcel Aubour. Malheureusement, Goran Pandurović doit s’incliner dès la dix-neuvième minute de jeu, sur une tête dévissée de l’attaquant nantais Japhet N’Doram. Le Tchadien met ainsi à genoux le dernier rempart des « rouge et noir », après 441 minutes d’affilée durant lesquelles il n’aura pas encaissé le moindre but.

Puis, lors de la vingt-quatrième journée du championnat, et alors que le score est de deux buts partout entre Lyon et Rennes, Goran Pandurović stoppe avec maestria un pénalty de Florian Maurice. Grâce à cet arrêt, il permet au SRFC de préserver le point du match nul à Gerland. En pointant le doigt sur son nez, question de flair probablement, le gardien serbe a évité une nouvelle défaite à son équipe, bien peu inspirée depuis quelques semaines déjà. « J’ai senti qu’il allait tirer à cet endroit » explique-t-il. De toutes façons, la sureté des mains de Goran Pandurović n’est plus à discuter. Devenu le patron sur le terrain, il veille au grain et se montre irréprochable, sur et en dehors du rectangle vert.
Il s’exprime quelques semaines plus tard, à l’issue d’un choc face au Paris Saint-Germain, comptant pour la 29ème journée du championnat : « Avant de recevoir Paris, on avait de bonnes chances de croire à l’Europe. Maintenant ce sera plus difficile, mais ce serait vraiment un grand plaisir de jouer une coupe d’Europe avec Rennes, après avoir connu la Coupe UEFA et la coupe des coupes avec le Partizan ». Peu après, il est absent durant sept matches, du fait d’une blessure tenace qu’il a contractée à un mollet. Victime d’un claquage, il est remplacé par le jeune et talentueux Tony Heurtebis.

Au final, Goran Pandurović aura disputé trente-quatre matches officiels pour sa première saison stadiste. Aussi vigilant que brillant, le gardien serbe a tenu un rôle prépondérant dans les bons résultats du SRFC (huitième de D1). Grand gabarit, rassurant sur sa ligne, ses interventions donnent régulièrement confiance à ses partenaires. S’il a encore beaucoup de chemin à parcourir pour appréhender au mieux la langue de Molière, l’ancien dernier rempart du Partizan Belgrade n’a aucune leçon à recevoir au niveau de l’expérience. Celui qui aime se définir comme étant un « gagneur », a la ferme intention de persévérer dans le chemin qu’il a choisi dès son adolescence. À trente-trois ans, il espère poursuivre sa découverte du championnat hexagonal. Et si possible sur les bords de la Vilaine.
En discussion avec son agent, Gérard Le Fillâtre négocie alors une reconduction du contrat de la pièce maîtresse du jeu stadiste : « La discussion porte sur un contrat de deux ans. mais il y a encore besoin de discuter avec le Partizan pour qu’il me libère. Dans un mois, ce sera plus clair. Moi j’ai bon espoir » dira-t-il. Tout au long de la saison, l’international yougoslave a marqué des points. Une belle complicité s’est également installée avec l’ensemble de ses coéquipiers. Il a souvent su éteindre les débuts d’incendie avec brio. Il a aussi calmé ses partenaires à de nombreuses reprises, leur apportant une assurance à toute épreuve. À l’issue de sa première enrichissante saison en D1, il signe finalement pour deux saisons supplémentaires. Goran Pandurović aime les challenges. Ses prochains objectifs sont de parfaire son jeu au pied, ainsi que ses relances aériennes.

Le Stade rennais s’est finalement qualifié pour la défunte Coupe Intertoto, par le biais d’une intéressante huitième place de Division 1. Goran Pandurović débute ainsi son deuxième opus rennais par trois rencontres comptant pour cette compétition estivale. Très fort dans les duels avec ses adversaires, le dernier rempart est toujours aussi rassurant pour ses partenaires. Sans ses excellents réflexes, les joueurs rennais auraient pu revenir avec des valises de leurs premiers déplacements de la saison, version 1996-1997. Malheureusement pour lui, il se blesse dès la neuvième journée du championnat, et ce, durant dix matches consécutifs, avant de retrouver sa place lors d’un douloureux déplacement à Nice (3-1). Quasi-invincible à domicile, le Stade rennais peine à l’extérieur, malgré l’opportunisme de son avant-centre Stéphane Guivarc’h. Rennes se positionne finalement à la 10ème place à la trêve, après avoir obtenu une superbe victoire face à l’Olympique de Marseille 4-2 en guise d’étrennes.
Malgré la régularité de ses performances, Goran Pandurović voit le collectif rennais s’effriter inexorablement au fil des rencontres. Lui fait le métier, mais l’équipe bretonne entraînée par Yves Colleu se révèle être une mosaïque sans ciment. Sylvain Wiltord, Pierre-Yves André et Patrice Carteron montrent notamment des envies d’ailleurs. La défense stadiste présente également des signes criants de défaillance. Dans ces conditions, difficile pour le dernier rempart rouge et noir de se mettre en évidence. Il tente pourtant de limiter les dégâts, avec un professionnalisme et une rage de vaincre à toute épreuve. Goran Pandurović s’efforce de sauver les meubles, comme il le peut. Mais le bateau rennais coule à flot.

Au final, Rennes s’en sort in extremis, accrochant péniblement la seizième place du championnat, synonyme de maintien parmi l’élite du football français. Ceci dit, la saison est à oublier. D’un point de vue individuel, Goran Pandurović a disputé la bagatelle de trente-six matches et n’a jamais démérité, au contraire. Au terme du championnat 1996-1997, le gardien serbe, à qui il reste encore un an de contrat, souhaite rester dans la capitale bretonne : « Pour continuer de travailler » assure-t-il. Et la saine concurrence avec Tony Heurtebis ne le gène absolument pas. Lors de l’exercice suivant, Goran Pandurović n’est plus le titulaire de l’équipe fanion. Guy David, le nouvel entraîneur du Stade rennais fait dorénavant confiance au jeune Heurtebis pour défendre les cages bretonnes. De son côté, le rempart serbe a des douleurs au cou et reste ainsi éloigné des terrains pendant de longues semaines. En CFA, il est également barré par l’avènement de Fabien Debec, lui-même parfois suppléé par le jeune Aymon. Mais Goran Pandurović reprend pourtant du service lors d’un match comptant pour la Coupe de la Ligue, puis en CFA contre Brest (2-2). Il s’agit finalement de sa dernière rencontre avec le SRFC. Alors âgé de trente-cinq ans, il décide de mettre un terme à sa carrière en juin 1998. Il se spécialise ensuite comme entraîneur de gardiens. Il exerce ainsi dans son pays natal, et notamment au sein de l’équipe nationale serbe, avant d’intégrer le staff technique du Partizan Belgrade en 2007.

Sa carrière en bref

Joueur :
1985-1989 : FK Sloboda Užice (Yougoslavie)
1989-1995 : FK Partizan Belgrade (Yougoslavie)
1995-1998 : Stade rennais FC

Entraîneur :
OFK Belgrade (Yougoslavie, gardiens)
FK Rad Belgrade (Yougoslavie, gardiens)
Équipe de Yougoslavie (gardiens)
FK Partizan Belgrade (Serbie, gardiens, depuis juin 2007)

Sources :
- Wikipedia
- Onze Mondial
- Archives Ouest France

Source photos :
srfc.frenchwill.fr

Vos réactions (6 commentaires)Commenter
defdean20 juin 2012 à 10h45

Je crois que je n’oublierai jamais ce joueur.
Décembre 96, je suis ramasseur de balles lors du match Rennes-Marseille.
Rennes s’impose 4-2.
Étant juste situé derrière les buts de Pandurovic, je m’empresse, dès la fin du match, de lui demander ses gants mais il refuse.

Mon pote de l’autre côté du terrain obtiendra les gants de Kopke !!!

Je m’en suis toujours pas remis :)

leray.jo@orange.fr20 juin 2012 à 11h06

Kopke sur le banc de la Mannschaft entraineur des gardiens...pour Pandurovic...tres belle 1ere saison...2eme tres moyenne...en cause surement les resultats decevant de cette 2eme annee dans l elite....Wiltord Andre Carteron Grassi ect ect.....oui moi aussi je me rappel Rennes Bordeaux abonne dans les fameux virages en bois...c etait 4 a 3 me semble t il..avec un but de Ninot en toute fin de match..

klose3520 juin 2012 à 11h12

oups....j ai mis mon mail a la place de mon pseudo sur le message precedent....

20 juin 2012 à 12h59

trop fort klose35 , franchement ça ne m’étonne pas venant de toi , si si je te connais et même très bien , je me souviens de ce joueur même si je n’étais qu’un gamin , me rappel qu’il étais plutôt pas mal lui aussi , Rennes est quand même balaise niveau recrutement de gardien

Philou35 d’ AR PENITI20 juin 2012 à 23h18

Dommage Defdean,en effet ; mon Fils , lui a eu la chance d’avoir les gants de Petr Cesch donnés en personne depuis les vestiaires (si si) lors du dernier Match à domicile, et moi son Maillot d’Entrainement, Superbes souvenirs avec un Super Mec , sympa, Talentueux, Etc etc..!!
Costil serait bien pareil, mais je vais laisser la place à d’autres..!!

Malheureusement on a jamais réussi à garder contacts avec Petr depuis son départ chez les Blues...!!
Bon, Vivement de prochaines Nouvelles sur le Mercato on s’ impatiente..!
ALLEZ RENNES. KENAVO

ailiier21 juin 2012 à 10h50

Ah memoire quand tu nous tiend des moment magique et portant un contexte difficile (tutoiment avec la relegation) mais au moins il n y avait pas tous ces chichis et ces generation donnaient tout.

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