Montpellier - Stade rennais : Genesio et la volonté de détachement

Difficile de dire que l’on n’a pas reçu le message. Vendredi en conférence de presse, Bruno Genesio a plusieurs fois répété le mot d’ordre avant de se déplacer à Montpellier dimanche : détachement. Satisfait d’avoir retrouvé une équipe au visage plus conquérant, victorieuse face à Reims (3-0), le coach a martelé son discours une première fois « Je pense qu’il faut arrêter de regarder le classement, combien de points on a de retard, d’avance, et se concentrer uniquement sur le jeu, sur ce qu’on sait faire, et continuer à bien faire. ». Puis une deuxième. « Encore une fois, je vous le dis, je crois que c’est très important, et je fais passer le message à mes joueurs, de se détacher de tout ça pour l’instant. »

Et encore, et encore, revenant fréquemment à cette notion de détachement, rappelant l’union souhaitée du groupe, et du club. « C’est contre ça qu’on doit lutter, et quand je dis « nous », c’est tout le club. C’est ça la force des grands clubs, traverser ces moments difficiles, le mieux possible. Les équipes qui sont compétitives, les clubs qui sont compétitifs, ce sont celles et ceux qui traversent les moments difficiles de la manière la moins pire possible. »

Cette volonté du coach de faire abstraction du contexte a ces derniers temps plusieurs fois été rappelée face à la presse, mais aussi dans le vestiaire pour les joueurs. « C’est un coach qui relativise beaucoup, qui essaye toujours de ne pas s’attarder, quand il y a de mauvaises périodes, qui nous dit toujours « on s’en fout de ce que les autres pensent, on se concentre sur nous, et on va y arriver »nous confiait cette semaine Ibrahim Salah.

Un "climat" pointé du doigt

Se concentrer sur soi, se détacher, notamment d’un « climat » pointé du doigt par le coach. Vendredi, Bruno Genesio a précisé sa pensée. sur ce point. « Je pense que parfois c’est ce qui a pu nous inhiber aussi et tout ça accentué par un climat qui parfois a favorisé cet état d’esprit là. C’est-à-dire des constats assez alarmants ou alarmistes parfois justes, parfois exagérés je trouve. Qui peuvent aussi avoir une influence dans les têtes. Mon groupe travaille là-dessus, on verra s’il confirme dimanche. »

Poussé à plus de précision, l’entraîneur a développé. « Il y a des choses qui m’ont déplu, j’en reparlerai en fin de saison. Je trouve qu’il y a eu notamment des articles de presse de certains de vos confrères qui étaient inappropriés le jour des matchs par exemple, et exagérés à mon goût."

Avec encore 7 matchs à jouer, Bruno Genesio opte donc pour la stratégie du détachement, celle d’un renfermement sur elle-même de l’équipe focalisée sur l’objectif de jouer l’Europe la saison prochaine. La volonté de faire abstraction de tout contexte, pour encore "7 finales" (Kalimuendo) pour lesquelles il faudra confirmer le sursaut d’orgueil vu contre Reims samedi.