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13 septembre 2012 | à 08h41

Ulrich Le Pen sur tous les fronts

Un œil dans le rétro. Petit milieu de terrain adroit et élégant, Ulrich Le Pen a été formé au Stade rennais. Malgré des qualités certaines, il n'arrivera pourtant jamais à s'imposer en équipe première. Relancé à Laval, il devient ensuite un honnête joueur de D1, à Strasbourg puis Lorient. Stade Rennais Online revient pour vous sur la belle carrière professionnelle du joueur alréen.

Ulrich Le Pen sur tous les fronts

Le Pen se dévoile

Né le 23 janvier 1974 à Auray dans le Morbihan, Ulrich Le Pen débarque à Rennes en 1990. Jeune milieu de terrain aux multiples facettes, il intègre d’abord le centre de formation stadiste, avant d’effectuer ses premiers pas avec l’équipe première en D2, le 5 septembre 1992 à Laval (1-1). Sous la coupe de Didier Notheaux, il dispute vingt-deux matches au cours de l’exercice 1992-1993. Moins en verve l’année suivante, l’Alréen fait malgré tout partie de l’équipe qui remonte en D1, après une belle saison bouclée à la seconde place du championnat. Et le 2 août 1994, alors que la nouvelle recrue suisse Christophe Ohrel souffre du dos, est l’occasion rêvée pour Ulrich Le Pen de connaître son baptême du feu en première division. Titulaire face au Havre (0-0) lors de la seconde journée du championnat cuvée 1994-1995, le milieu de terrain morbihannais est même tout près d’inscrire son premier but dans l’élite hexagonale. Mais sa superbe reprise de volée, est finalement sauvée par l’impeccable gardien havrais Christophe Revault (futur gardien du SRFC). Cependant, une chose est certaine, il y avait du culot dans cette tentative du jeune gaucher breton. Quinze jours plus tard, il est de nouveau aligné dans le onze de départ de Michel Le Milinaire face à Bordeaux. À la 42ème minute, il récupère un ballon à quarante mètres de ses buts, produit une accélération qui laisse trois Girondins sur place, avant de décrocher une frappe qui heurte l’intérieur du poteau et pénètre dans les buts de l’expérimenté Gaëtan Huard. C’est du grand art. Ulrich Le Pen signe un premier but de légende chez les professionnels !. Le jeune milieu de terrain rennais ouvre également la voie du succès à ses partenaires. Le nouvel attaquant helvète Marco Grassi se chargeant de mettre le SRFC à l’abri en seconde période. Par le biais de la première victoire stadiste de la saison (2-0), l’exigeant public breton est totalement charmé par le niveau de jeu de cette équipe, et par les qualités techniques du milieu de terrain de poche. Malgré cette belle performance, le « druide de Kergrist-Moëlou » continue à faire jouer la concurrence au sein de l’entrejeu stadiste. Et à ce petit jeu, Christophe Ohrel (qui vient de disputer la Coupe du Monde 1994 avec la Suisse) ne démérite pas. Le vivace milieu de terrain natif d’Auray, sait donc qu’il doit saisir les opportunités, lorsque celles-ci se présentent. Parfois en panne de jus durant le championnat, le Stade rennais trouve en Ulrich Le Pen son accélérateur providentiel. Comme face à l’OGC Nice (3-1), lors de la 16ème journée de D1. Sous son impulsion, le SRFC remporte ce soir-là une victoire ô combien salvatrice, dans l’optique de son maintien parmi le gratin national. Sur son premier ballon, « Lulu » sème déjà la zizanie dans la défense niçoise et montre qu’il est en forme. Appelé à la pause pour remplacer au pied lever Jean-Christophe Thomas, Le Pen a démarré au quart de tour. Le Morbihannais en a profité pour soigner son entrée. Il faut également quinze petites minutes seulement au kop rennais, pour scander le surnom du petit lutin breton. Des « Lu-lu », « Lu-lu » sortent ainsi des travées du stade de la route de Lorient. Récompensé de son énorme activité sur le flanc gauche de la formation bretonne, l’entraîneur breton a apprécié : « Son entrée nous a fait du bien » dit-il après la rencontre. Un pylône de la tribune Vilaine rend même l’âme à deux minutes de la fin du match. Mais heureusement, Ulrich Le Pen était là pour allumer la lumière. Adepte des chevauchées sur son côté gauche, il a incontestablement marqué des points. Très bon centreur, il délivre régulièrement de bonnes passes pour ses copains de l’attaque Sylvain Wiltord et Pierre-Yves André. Même s’il ne dispute pas les neuf derniers matches de la saison, Ulrich Le Pen aura joué vingt matches pour ses débuts en D1, dont dix en tant que titulaire.

Stade rennais, saison 1993-1994

ll est si dur de se faire un nom...

Devenue la « coqueluche » du fidèle public du stade de la route de Lorient, l’Alréen se montre intéressant à chaque fois qu’il est sur la pelouse. Souvent voué à faire tapisserie sur le banc de touche, « Lulu » pointe le bout de son nez dès qu’il en a l’occasion. Ce jeune homme venu d’Auray, est un bon pourvoyeur et un excellent manieur de ballons. Pour améliorer son temps de jeu en D1, il compte surtout sur son redoutable pied gauche. « Lulu », un diminutif rapporté de la cour d’école, est arrivé au Stade rennais avec beaucoup d’espoir. Malgré des qualités évidentes, le jeune alréen tarde pourtant à percer. La malchance ne l’a certes, pas vraiment aidé. En effet, sa première année en D1 a été écourtée, par la mauvaise humeur d’un genou gauche récalcitrant. Ce qui l’a obligé à se faire opérer du ménisque en avril 1995, sur les conseils avisés du Docteur Rochcongar. Sa longue blessure n’étant plus qu’un lointain souvenir, Ulrich Le Pen aspire dorénavant à prendre du volume. « Lulu » met d’ailleurs les bouchées double à l’entraînement et lors des séances de musculation. Parfois lassé par le rôle ingrat qu’il tient dans l’équipe. Il avoue : « Qu’il n’y a rien de plus frustrant que de regarder les autres jouer ». Lors de la onzième journée face à Bastia (2-0), il remplace Jean-Claude Darcheville avec brio, jetant le trouble dans la défense corse à chacunes de ses montées : « On m’avait attribué un rôle de faux-ailier, avec pour mission de balayer tout le flanc gauche, à la place de Pierre-Yves André » explique-t-il. Porté naturellement vers l’avant, Le Pen n’oublie cependant pas de s’acquitter au mieux de ses tâches défensives. En soutien le plus souvent de Patrice Carteron, il aime cette position : « La saison dernière, au Parc, j’avais déjà joué milieu gauche. Le Parsien Llacer se trouvait dans mon secteur ». Quelques semaines plus tard, lors d’une rencontre face à l’AJ Auxerre, il annonce la couleur : « Si l’on veut s’en sortir contre Auxerre, la priorité, c’est de gagner les duels ». Le SRFC l’emporte deux à un, et rêve désormais d’Europe. « Viser plus haut ? On verra ça plus tard » affirme pourtant modestement le jeune milieu de terrain morbihannais. D’un point de vue individuel, l’international espoirs (une sélection) peine toujours à creuser son trou dans le bel effectif du Stade rennais. Dans le même temps, victorieux de Bordeaux (4-3), Rennes continue à jouer le haut du pavé. Le club breton termine finalement à la huitième place. De son côté, « le numéro 15 » stadiste a disputé la bagatelle de trente-deux matches. Sur sa lancée, Ulrich participe pleinement à la première campagne européenne du Stade rennais, version coupe Intertoto. Titulaire lors des quatre rencontres de la compétition estivale, il ne permet cependant pas au SRFC de se qualifier pour la « vraie » Coupe d’Europe de l’UEFA. Mais en championnat, c’est une toute autre histoire. Peu utilisé par Yves Colleu, le nouveau coach breton, le milieu de terrain morbihannais n’est que rarement titulaire (deux fois) lors de l’exercice 1996-1997. L’entraîneur dinardais lui préférant les recrues estivales, Allan Johnston ou Kjetil Rekdal. Malgré un potentiel évident, le Stade rennais vit une saison cauchemardesque, assurant difficilement son maintien parmi l’élite. Pire, Ulrich Le Pen a joué le plus souvent avec l’équipe réserve. Une grosse déception pour le joueur, qui espérait enfin obtenir une place de titulaire au sein du club phare de la Bretagne. Et alors qu’il lui reste encore un an de contrat avec le SRFC, « Lulu » signe un contrat de deux ans avec le Stade lavallois en D2, en compagnie de son partenaire rennais Farid Diaf. Pour son retour dans l’antichambre de l’élite, il se distingue en tant que buteur à Niort (2-1) lors de la neuvième journée. À Laval, il joue au côté d’un certain Mickael Pagis et retrouve rapidement des couleurs. Auteur d’une saison pleine (37 matches, 12 buts), Ulrich Le Pen a relancé sa carrière en Mayenne. Malheureusement, son deuxième chapitre lavallois est beaucoup moins bon. Peu épargné par les blessures, il ne joue que treize matches pour deux buts au cours de l’exercice 1998-1999.

Un joueur polyvalent

Il retourne alors dans son Morbihan natal en 1999, à Lorient. Sous l’égide de Christian Gourcuff, il renaît également à l’ambition dans la cité des cinq ports, et participe activement à la deuxième montée du FCL en D1, à l’issue de l’exercice 2000-2001. Auteur de quatorze réalisations en soixante-trois matches de D2, il s’est imposé comme une véritable pièce maîtresse du dispositif de l’entraîneur finistérien. Redevenu un ailier percutant et un passeur décisif, « Lulu » trouve avec Darcheville, un complément idéal en D1 lors de la saison 2001-2002. En effet, jusqu’au mois de novembre 2001, le refrain est souvent le même au stade du Moustoir. Débordement de Le Pen, qui délivre une passe précise et but du Guyanais. Malheureusement, Lorient doit se séparer de son ailier pour des raisons financières, lors de la trêve hivernale. Ulrich Le Pen se retrouve alors à Ipswich en Angleterre, mais se blesse gravement dès son premier match outre-Manche. Il devient ensuite un pilier du RC Strasbourg, disputant quatre saisons pleines, entre 2002 et 2006. Sous les couleurs strasbourgeoises, il devient même l’un des meilleurs passeurs de Ligue 1. Mieux, il remporte la Coupe de la Ligue en 2005, et permet au club alsacien de décrocher un précieux sésame pour la Coupe UEFA. Après 105 matches et seize buts inscrits en Alsace, Ulrich Le Pen retrouve le FC Lorient, où il signe un nouveau contrat à l’aube de la saison 2006-2007. L’indemnité de son transfert est estimé à 200 000 euros. C’est d’ailleurs Christian Gourcuff qui a fait des pieds et des mains pour faire revenir l’ailier gauche breton au bercail, considérant que son effectif avait besoin d’un joueur comme Le Pen. Avec son arrivée, le FC Lorient souhaite être compétitif pour son retour en L1. Milieu gauche de métier, il apporte rapidement toute son expérience et sa polyvalence dans le Morbihan. Jusqu’à enfiler les gants, l’espace d’une rencontre. Cette situation insolite se déroule le 28 octobre 2006, à l’occasion de la rencontre Lorient-Valenciennes, comptant pour la onzième journée de Ligue 1. Ce soir-là, Fabien Audard se blesse, et cède ainsi sa place à Lionel Cappone. Ce dernier est alors expulsé quelques minutes plus tard, obligeant Ulrich Le Pen à effectuer ses premiers pas... en tant que gardien de but. Peu impressionné ou presque, le milieu gauche breton réussit même l’exploit de garder sa cage inviolée durant soixante minutes, après avoir multiplié les arrêts déterminants. Efficace voire héroïque, « Lulu » a grandement contribué à la victoire des siens, sur la plus petite des marges face aux joueurs valenciennois (1-0). Joueur plutôt discret mais régulièrement brillant, Ulrich Le Pen dispute ainsi trois saisons supplémentaires en Ligue 1, entre 2006 et 2009. Au total, il aura disputé soixante-six matches et marqué six buts. À trente-cinq ans et des brouettes, le milieu de terrain breton tente une dernière aventure en L2, en rejoignant le promu lavallois. Un club qu’il connaît bien, pour l’avoir fréquenté quelques années plus tôt. Il tire ensuite sa révérence en 2010, après avoir joué vingt-trois matches de plus dans l’antichambre de l’élite avec Laval. Ses adieux se font d’ailleurs en compagnie d’un autre ancien rennais, en l’occurrence Mickaël Buzaré, le 15 mai 2010 face à Brest (1-2) au stade Francis le Basser. Même si les blessures ne l’ont pas toujours épargné, Ulrich Le Pen a quand même disputé la bagatelle de 352 matches professionnels, tout au long de son exemplaire carrière de footballeur. Il est aujourd’hui directeur d’un magasin de prêt-à-porter masculin, à Laval. Dans le même temps, il s’est également engagé dans la vente de vins de prestige, en tant que commercial.

Vestiaires du SRFC, exercice 1994-1995

Sa carrière en bref

ES Ploemel
JV Auray
Véloce vannetais
1990-juillet 1997 : Stade rennais FC (passe pro en 1992 - juillet 1997)
1997-1999 : Stade lavallois
1999-novembre 2001 : FC Lorient
novembre 2001-août 2002 : Ipswich Town FC (Angleterre)
août 2002-juin 2006 : RC Strasbourg
2006-2009 : FC Lorient
2009-2010 : Stade lavallois

Sources :
- Archives Ouest France

Sources photos :
srfc.frenchwill.fr

Vos réactions (12 commentaires)Commenter
sasha3540013 septembre 2012 à 09h31

un joueur comme on en voudrait plus souvent breton et surtout volontaire

Madboy13 septembre 2012 à 11h53

A mon sens, il manque une anecdote dont je me souviens : c’était un match sous les couleurs rouge et noir, en D2 contre Le Mans. Le Pen avait pris les gants suite à la blessure ou à l’expulsion du gardien du SRFC. Score final 0-0, je crois. Avec de beaux arrêts de notre gardien remplaçant ! Et des tribunes en feu, dans lesquelles j’étais.
J’ai alzheimer ou c’est bien ça ? Quelqu’un se rappellerait aussi de ça ?

solos13 septembre 2012 à 12h39

Purée qu’est que j’adorais ce joueur ! dribbleur funambule et surtout passeur de fou, je me souviens de matchs hallucinants de justesse de sa part. Par contre je me souviens aussi d’une anecdote assez incroyable lors d’un Rennes-Cannes ou tout le stade s’est mis à scander son nom de façon interminable... ça faisait très bizarre, presque froid dans le dos...!

solos13 septembre 2012 à 12h42

oui madboy tu n’as pas alzeimer c’est bien ça il avait fait un gd match dans les buts. Et je me souvenais même plus du match et des circonstances, tu vois t’as pas à t’inquiéter les neurones sont en place, enfin en même tps c’est moi qui dis ça alors que je m’en souviens que partiellement...

Modérateur14 septembre 2012 à 18h13

Coucou (c’est Moi) > Les convictions politiques d’untel ou d’untel n’ont rien à faire sur ce site. Les « Trolls » ne sont pas non plus les bienvenus.
Merci d’en prendre bonne note.

artmorik15 septembre 2012 à 10h51

Un joueur que nous adorions ...
Je ne comprends toujours pas pourquoi le Stade Rennais n’ait pas cherché à le faire revenir lors de ses années à Strasbourg !!
On est vraiment des blaireaux !!! Si on compare Ulrich à certains joueurs rennais du même age , on ne peut que sourire tant la mentalité est différente ....

vincent15 septembre 2012 à 13h38

Oui sinon demain il y a match important aussi...

15 septembre 2012 à 18h52

qqun pourrait mindiquer le nom du clip du srfc(celui qui donne des frissons,avec danzé qui test un ballon)merci

vincent15 septembre 2012 à 19h12

IL suffit de regarder tous les matchs ou Danzé joue, tu verras qu a chague fois qu’il touche le ballon dans la défense, ça donne des frissons...

16 septembre 2012 à 06h28

artmorik - 15 septembre 2012 à 10h51
« Un joueur que nous adorions ... »
non, non Artmorik , LE PEN est un joueur que TU adorais ....Pas NOUS adorions....
Pour moi c’était juste un honnête joueur sans plus, qui s’est révélé sans doute meilleur apres son départ de Rennes .....
Perso , quand j’utilise le mot adorer , quand je parle de joueurs de Rennes
je pense plutot a des types comme Pokou , Monterrubio, Frei ou Cech qu’a un joueur comme Le pen....

16 septembre 2012 à 11h02

Attend !
Bien entendu Ulrich n’était pas Pokou , ni Frei , ni Keruzoré , ni Daniel Rodighiero ( joueurs que j’ai vus jouer ) ....Ces gars là étaient des joueurs d’exception !!
il n’empêche que les bons ballons ce sont des gars comme Le Pen , Vélimir Naumovic, Monterrubio , Delamontagne , Källström et oui on les adorait pour leur combativité et leur état d’esprit très éloigné de ....et de ////

mururoa20 septembre 2012 à 21h24

Bravo pour le rappel de l’anecdote Le Pen gardien de but. Et quel plaisir de retrouver sur ce site le nom de Naumovic. En ce temps-là, nous avions un entraîneur, une équipe et une âme. Tout ce que nous n’avons pas aujourd’hui.

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