DECRYPTAGE : Le Stade rennais a t-il déjà les travers d’un grand ?

Difficile de passer autant à côté d’une mi-temps que le Stade rennais vendredi soir. À Lorient, le SRFC s’est totalement manqué dans son entame de match, et a couru après le score durant toute la rencontre, vite mené 2-0 au Moustoir. La réduction du score par Tait en seconde période n’aura pas suffi, et Bruno Genesio, ce lundi, restait sur sa position d’après-match. « Dans le foot on n’a que ce qu’on mérite, et on ne méritait pas de revenir. On n’a eu que ce qu’on méritait sur ce match. » tranchait ce midi le coach, pointant « un comportement qu’on doit changer dans certaines situations ».

Si le système en 3-4-3 interroge, le technicien pointait davantage le manque d’engagement de ses joueurs, tout comme le capitaine Hamari Traoré, très remonté vendredi soir. « Ce sont les joueurs qui font le système. C’est ce qu’on met dedans, l’envie, l’intensité dans le jeu. On n’a pas été au niveau en première mi-temps, on n’a pas été bons dans les duels, on ne s’est pas passés comme il faut, on ne peut s’en vouloir qu’à nous-mêmes. Chaque joueur doit se regarder dans une glace, et pour notre match à domicile être irréprochable. » Ce qui n’a pas été le cas à Lorient, à écouter Bruno Genesio.

« Ce qui peut nous jouer des tours, ça s’appelle l’humilité »

Depuis le retour de la coupe du Monde, le Stade rennais peine à afficher le même visage à l’extérieur qu’à domicile. Impérial dans son Roazhon Park où il a disposé de Nice (2-1) et du leader PSG (1-0), le SRFC a en revanche concédé 4 défaites à l’extérieur en un mois, soit le double du total de ses revers concédés lors de la première partie de saison (deux défaites, face à Lorient déjà, et Lens), marquée par une série de 17 matchs sans défaite. Une crise de résultat à l’extérieur, peut-être trop « ancrée dans la tête » selon Genesio. « Est-ce qu’on prépare moins bien les matchs à l’extérieur, notamment contre des équipes dites « inférieures » ? Je n’ai pas l’impression qu’à Fenerbahçe ou Marseille on ait manqué de ça. »

À Reims, Clermont et Lorient, Rennes s’est pourtant pris les pieds dans le tapis. « J’ai aussi une idée de ce qui peut nous jouer des tours. Ça s’appelle l’humilité. » pique l’entraîneur. « Je pense qu’on aborde ces matchs-là, peut-être inconsciemment, pas de la même manière que lorsqu’on joue au Parc des Princes ou au Vélodrome. » Le Stade rennais tomberait-il alors dans les travers propres aux grosses équipes, celui de ne pas aborder certains matchs à 100% ?

Pas de marge

Pourtant, « le terrain est vert partout. » assénait vendredi Hamari Traoré, arguant davantage « une question de mentalité. » Benjamin Bourigeaud faisait lui un constat global. « On n’a jamais eu de marge, on n’en a pas non plus. C’est à nous d’aller chercher les choses. Si on a envie de faire quelque chose de beau cette saison, c’est en faisant des performances collectives. »

Le Stade rennais a dû tirer un trait sur certaines individualités cette saison, à commencer par Martin Terrier, dont l’influence était aussi grande que le vide que l’attaquant a laissé depuis sa blessure il y a presque un mois. « Ce qui est le plus important c’est que ça ne dure pas trop longtemps, et qu’on trouve les solutions, qu’on règle nos problèmes, ce qu’on a toujours réussi à faire, et qui montre que le groupe a de la ressource. » rappelle Bruno Genesio, qui croit « énormément à un rebond dès mercredi ». Sans en dire plus, le coach a promis du changement. Éviter que les erreurs se répètent, c’est aussi ça, la marque des grands.