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7 novembre 2012 | à 22h13

Robert Rico, l’ailier breton par excellence

Un œil dans le rétro. Ailier vif et rapide, Robert Rico a fait les beaux jours du SRUC durant sept années, entre 1964 et 1971. Vainqueur de la Coupe de France 1971, il a d'abord exporté ses talents à Reims, puis à Bordeaux et Nancy par la suite. Stade Rennais Online revient pour vous sur la belle carrière de l'ancien international breton.

Robert Rico, l'ailier breton par excellence

Un Thonier sur le pont

Né le 10 mars 1945 à Agadir au Maroc, Robert Rico débarque très jeune à Concarneau, et se révèle rapidement sur la jolie côte cornouaillaise. Et alors qu’il brille déjà de mille feux sur les pelouses finistériennes, il prend part à la fabuleuse épopée des juniors de l’USC, qui réalisent l’exploit d’accéder aux demi-finales de la Coupe Gambardella, en février 1963. Victorieux des Girondins de Bordeaux sur le score net et sans bavure de trois buts à zéro, l’équipe concarnoise s’ouvre ainsi les portes du dernier carré de la compétition. À cette époque, Robert Rico se montre déjà à son avantage, grâce à une technique des plus fouillées. Malheureusement, la belle aventure des « Thoniers » de Concarneau se termine face au Havre, au terme d’une rencontre haletante (3-2). En dépit de la défaite, les performances du jeune ailier ont été repérées par le grand club breton, le Stade rennais. Particulièrement convainquant, Robert Rico pose alors ses valises dans la capitale bretonne, au mois de mars 1964. Technicien virtuose, il possède un dribble court et un tir aussi fulgurant que précis. Dans la foulée, le jeune ailier breton ne tarde pas à découvrir l’élite du football français. Deux ans après son arrivée à Rennes, Robert Rico dispute son premier match avec l’équipe première le 30 avril 1966, lors d’une rencontre opposant le Red Star à Rennes (0-2). L’année suivante, le SRUC termine onzième du championnat, malgré l’efficacité du canonnier en chef Daniel Rodighiero, auteur de vingt réalisations. Le club breton échoue également en demi-finale de la Coupe de France face à Sochaux (3-4), malgré un but de Jean-Pierre Darchen et un doublé de l’irrésistible Sylvester Takac. De son côté, Robert Rico a joué dix-sept matches de D1. Régulièrement percutant, le jeune ailier en a profité pour ouvrir son compteur buts chez les professionnels, le 2 mars 1967 contre l’AS Saint-Étienne. En véritable sorcier du ballon rond, l’ancien concarnois terrorise les défenses adverses et fait la joie des nombreux supporters bretons. Robert Rico s’affirme de plus en plus au sein de l’effectif stadiste lors de l’exercice 1967-1968, si bien qu’il devient titulaire à la pointe de l’attaque rouge et noire, aux côtés de Takac, Rodighiero et Loulou Floch. Auteur de quatre buts en trente-sept matches, l’ailier breton a ainsi confirmé tout son potentiel. Pour sa première saison complète à ce niveau, il a étonné par sa vivacité et par ses qualités techniques largement au-dessus de la moyenne. Durant cette même période, il est sélectionné dans l’équipe des Cadets de l’Ouest, puis en équipe de France Espoirs. Parfois nonchalant, il joue trente matches de championnat la saison suivante, et trouve le chemin des filets à quatre reprises. Dans l’épreuve reine de la Coupe de France, il frappe également une fois au cours d’une historique victoire contre Luchon (11-1). Une équipe alors entraînée par le mythique Just Fontaine, héros de la Coupe du Monde 1958 en Suède. Onzième de D1, le Stade rennais a réalisé une saison moyenne et cherche un second souffle. Joueur polyvalent et aux multiples facettes, Robert Rico ne s’en laisse pas compter et réalise un magnifique exercice 1969-1970. Auteur de très bonnes prestations avec le SRUC, il obtient même la consécration suprême en intégrant le groupe « France ». C’est d’ailleurs en compagnie de Loulou Floch, qu’il dispute son premier match avec le maillot frappé du coq au stade du Heysel, le 15 novembre 1970 contre la Belgique. Malgré les quelques difficultés rennaises en championnat, Robert Rico inscrit sept buts en vingt-quatre apparitions. Le Stade rennais atteint également les demi-finales de la Coupe de France, mais est éliminé par les « Verts » de Saint-Étienne (0-1 puis 1-1).

Stade rennais, saison 1970-1971

Une magnifique année 1971

Malin, nerveux et dribbleur exceptionnel, l’ailier gauche breton est dorénavant considéré comme une véritable terreur des surfaces de réparation adverses. À Rennes, Jean Prouff l’a fixé à l’aile gauche, alors que son poste de prédilection est bien celui de milieu de terrain offensif. C’est effectivement dans cette position qu’il s’avère le plus précieux. Plus tard, lors de la saison 1970-1971, le SRUC ne termine pas mieux qu’à une décevante onzième place en championnat. Mais le meilleur reste à venir. En effet, c’est bien en Coupe que le Stade rennais se distingue encore une fois. Vainqueur de l’Olympique de Marseille après une demi-finale de toute beauté, le club phare de la Bretagne l’emporte en finale à Colombes face à Lyon 1-0. Dans cette compétition, c’est surtout le duo André Guy-Robert Rico qui a fait des étincelles, permettant au Stade rennais de décrocher le second trophée de sa longue histoire. Auteur de douze buts en championnat et de trois buts dans l’épreuve reine hexagonale, Robert Rico en a profité pour effectuer sa meilleure saison sous les couleurs rouges et noires. Pourtant, quelques jours seulement après le triomphe breton, l’ailier stadiste rejoint le mythique Stade de Reims à la surprise générale. C’est en fait un désaccord financier avec les dirigeants du club phare de la Bretagne, qui a poussé l’ancien concarnois à quitter le SRUC durant l’été 1971. Robert Rico s’explique : « Notre victoire en 1971 a été un petit tournant dans ma carrière. Cette année-là, j’ai été international, j’ai remporté la Coupe de France et changé de club après six ans passés à Rennes. Je suis parti pour Reims alors que Marseille me désirait. Cette victoire fut comme un révélateur. J’en garde un énorme souvenir. Il y avait une foule énorme qui nous attendait à la gare. À chaque fois que le Stade Rennais joue un match de Coupe, je jette un petit coup d’œil sur ma réplique ». Alors qu’il lui reste encore un an de contrat avec le SRUC, Robert Rico découvre la Champagne et évolue au côté d’un certain Delio Onnis. L’environnement n’y est pas le même qu’en Bretagne, si bien que le néo-rémois est ébouriffé par ce changement de décor : « J’ai vingt-six ans et j’arrive de Rennes. Je découvre, ébahi, les fastes du football à la rémoise. Au lendemain de chaque grande victoire à Delaune, un chauffeur en livrée sonne à ma porte et dépose deux caisses de brut millésimé. Le rituel est signé du président historique du Stade de reims, Henri Germain. J’ai poursuivi ma carrière à Bordeaux, mais j’attends encore la première caisse de Saint-Estèphe ». À Reims, il marque douze buts en deux saisons, dans un club en net déclin, courant après son glorieux passé. Puis, à l’orée de l’exercice 1973-1974, l’ancien rennais décide de changer d’air en posant ses valises sur les bords de la Gironde. Mais l’aventure à Bordeaux tourne au vinaigre, puisqu’il n’y reste qu’une seule saison (22 matches, 5 buts). Il s’engage alors avec l’AS Nancy-Lorraine, qui tente à l’époque de retrouver l’élite du football français. C’est finalement chose faite à l’issue de la saison 1974-1975. Nancy devient même Champion de France de seconde division, en battant Valenciennes (0-0 puis 4-0). Mais surtout, durant son périple nancéien, l’ancien rennais évolue avec un futur ballon d’or, en l’occurrence Michel Platini. L’ailier gauche termine ensuite sa carrière à Saint-Dié, un club situé dans les Vosges près d’Épinal. Après deux nouvelles années passées en seconde division, Robert Rico raccroche définitivement les crampons. Sa carrière sportive terminée, l’ex-international est ensuite devenu représentant en vins de champagne à Reims. Aujourd’hui retraité, Robert Rico fait toujours partie des meilleurs joueurs bretons à avoir foulé les terrains de l’hexagone.

AS Nancy-Lorraine, exercice 1974-1975

Retrouvez également l’interview de Robert Rico.

Sa carrière en bref

Joueur :
US Concarneau
1964-1971 : Stade rennais UC
1971-1973 : Stade de Reims
1973-1974 : Girondins de Bordeaux
1974-1975 : AS Nancy-Lorraine
1975-1977 : SR Saint-Dié

Sources :
- Wikipedia
- « L’aventure du football » en Bretagne par Jean-Paul Ollivier
http://www.lexpress.fr
www.rennes.maville.com

Sources photos :
http://retrofoot.blogspot.fr
srfc.frenchwill.fr

Vos réactions (15 commentaires)Commenter
nostra8 novembre 2012 à 01h04

J’attend le commentaire de louis G car à tout seigneur tout honneur. En plus Rico je le connais pas trop...!!

Louis G8 novembre 2012 à 08h17

Merci @nostra...j’ai en effet connu Robert Rico au Stade Rennais dans les années 60...j’aimais beaucoup cet ailier gauche de « poche » bon dribleur et futé...j’apprends avec plaisir qu’il est toujours, comme moi, resté supporter du Stade Rennais !...c’est sans doute notre seul point commun car moi je jouais plutôt en défense et rien de comparable avec cet excellent joueur !...

lebrasseur358 novembre 2012 à 09h37

Louis G dis moi il prenait quoi comme dentifrice roberto ?

Rodighiero8 novembre 2012 à 11h06

Je tiens à remercier Louis G pour ses commentaires toujours très intéressants et bien rédigés.
Toujours un plaisir de lire vos anecdotes. Merci :)
Sportivement,
Rodi-

jerem228 novembre 2012 à 11h23

J’avais oublié le parcours de ce joueur !
Merci Rodi de nous rafraichir la mémoire et aussi de nous distiller des anecdotes !

8 novembre 2012 à 18h50

Yann M’Vila, joueur de l’Equipe de France Espoirs, est suspendu de toute sélection en équipes nationales à compter du lundi 12 novembre 2012 jusqu’au lundi 30 juin 2014. »
Cest tout bon : vaut plus rien
Nantes serait intéressé non ? ON VOUS LE DONNE

klose358 novembre 2012 à 18h57

Jocelyn serait il son frere ? il doit etre beaucoup plus jeune car lui a jouer a Rennes dans les annees 80...sinon Mvila suspendue jusqu en juillet 2014...le club ne va donc plus pouvoir le vendre...ou alors bien en dessous de ce qu il pouvait en tirer au mercato d hiver dernier...fallait le larguer a ce moment la....maintenant cela va etre un boulet....

LeBretonDu378 novembre 2012 à 19h17

Ami(e)s Supporters Bonsoir,
Juste pour dire aussi car il en a bien le droit, @Rodighiero : M-E-R-C-I pour ses infos qui nous replongent dans notre jeunesse et à suivre les posts de @Louis-G, lui un petit peu plus que moi.
A mon sens, la valeur du site est aussi par le contenu qu’on lui donne.
Ami(e)s Supporters Bonne soirée en attendant l’ouverture des coms sur la sanction de M’Vila mais je craint que l’on ne se répète à ce sujet.

marane 8 novembre 2012 à 19h46

Mvila il fallait le suspendre à vie , mème en club ! un an et demi c’est rien ça !

8 novembre 2012 à 21h21

Inadmissible cette sanction, quand on voit des abrutis insulter, faire grève et tout ça sans sanction c’est un scandale cette décision. À croire que qu’il a commis un meurtre ! En plus sur le match des bleuets il n’a pas été mauvais et n’a pas pris de carton rouge lui. Si un membre du RCK lis ce message, j’aime ce que vous faites chaque matchs et je pense qu’un signe de notre soutien lui ferai le plus grand bien. Il a commis des erreurs mais il est jeune, c’est un joueur du stade rennais et il est tout simplement victime de la bêtise de la FFF !

8 novembre 2012 à 22h06

On nen veut plus de ces jeunes sans cervelles
Trop pourri par le systeme et immature a souhait : dehors

8 novembre 2012 à 22h07

Daccord avec toi :merite detre donne au mercato bon debarras

hopper359 novembre 2012 à 01h05

@ Klose35... effectivement Jocelyn est le petit frère de Robert même né une 15aine d’années après lui. Jocelyn doit être né en 60 (59/61) car j’ai joué contre lui quand il jouait à Concarneau (ça ne me rajeuni pas cette histoire !)

artmorik9 novembre 2012 à 08h28

Robert ! Inoubliable en effet ! C’était un félin ce gars là ! Et de plus un type élégant sur le terrain si vous voyez ce que je veux dire !!

roazhonkiller9 novembre 2012 à 12h45

Salut les gars !
Pour info, Robert Rico est le fils de Jocelyn, je le sais de mon pote Julien qui n’est autre que le petit fils du premier :-)

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